Différences entre les versions de « Alphonse de Lamartine à Milly »

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Alfonse de Lamartine, né à Mâcon en 1790, passe ses dix premières années en petit campagnard, habitant avec sa famille cette maison construite au début du XVIII{{sup|e}} siècle ; après ses études à Lyon et au collège de jésuites de Belley, il revient à Milly pour y mener la vie d’un aristocrate oisif (1808-1811) ; un voyage en Italie (1811-1812), l’éloigne pour un temps ; après Waterloo, il revient à Milly, mais retourne souvent à Paris, pour y mener une vie mondaine ; après la mort de Julie (Elvire), en décembre 1918, Lamartine se retire à Milly.  
 
Alfonse de Lamartine, né à Mâcon en 1790, passe ses dix premières années en petit campagnard, habitant avec sa famille cette maison construite au début du XVIII{{sup|e}} siècle ; après ses études à Lyon et au collège de jésuites de Belley, il revient à Milly pour y mener la vie d’un aristocrate oisif (1808-1811) ; un voyage en Italie (1811-1812), l’éloigne pour un temps ; après Waterloo, il revient à Milly, mais retourne souvent à Paris, pour y mener une vie mondaine ; après la mort de Julie (Elvire), en décembre 1918, Lamartine se retire à Milly.  
  
 
Il y compose plusieurs parties des ''Méditations'' lorsque la succession fait passer le domaine dans les mains de son beau-frère en 1830. Lamartine, qui est attaché à la maison de son enfance, décide de le racheter. Certes, à partir de son mariage, il vit dans la vaste propriété de Saint-Point, quand il n’est pas à Paris ou en mission diplomatique, mais il revient à Milly aux temps heureux des vendanges. Ainsi, encore en 1857, il écrit, dans les « Psalmodies de l’âme » :  
 
Il y compose plusieurs parties des ''Méditations'' lorsque la succession fait passer le domaine dans les mains de son beau-frère en 1830. Lamartine, qui est attaché à la maison de son enfance, décide de le racheter. Certes, à partir de son mariage, il vit dans la vaste propriété de Saint-Point, quand il n’est pas à Paris ou en mission diplomatique, mais il revient à Milly aux temps heureux des vendanges. Ainsi, encore en 1857, il écrit, dans les « Psalmodies de l’âme » :  
  
::''Je me couchai sur l’herbe, à l’ombre de la maison de mon père, en regardant les fenêtres fermées, et je pensai aux jours d’autrefois. Ce fut ainsi que ce chant me monta du cœur aux lèvres, et que j’en écrivis les strophes au crayon sur les marges d’un vieux Pétrarque…''
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::« Je me couchai sur l’herbe, à l’ombre de la maison de mon père, en regardant les fenêtres fermées, et je pensai aux jours d’autrefois. Ce fut ainsi que ce chant me monta du cœur aux lèvres, et que j’en écrivis les strophes au crayon sur les marges d’un vieux Pétrarque… »
  
::''(…)Rien n’a changé là que le temps ;''
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::(…) Rien n’a changé là que le temps ;
::''Des lieux où notre œil se promène,''
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::Des lieux où notre œil se promène,
::''Rien n’a fui que les habitants.''
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::Rien n’a fui que les habitants.
  
::''Suis-moi du cœur pour voir encore,''
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::Suis-moi du cœur pour voir encore,
::''Sur la pente douce au midi,''
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::Sur la pente douce au midi,
::''La vigne qui nous fit éclore''
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::La vigne qui nous fit éclore
::''Ramper sur le roc attiédi.''
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::Ramper sur le roc attiédi.
  
::''Contemple la maison de pierre,''
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::Contemple la maison de pierre,
::''Dont nos pas usèrent le seuil :''
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::Dont nos pas usèrent le seuil :
::''Vois-là se vêtir de son lierre''
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::Vois-là se vêtir de son lierre
::''Comme d’un vêtement de deuil (…)''
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::Comme d’un vêtement de deuil (…) »
  
A. de Lamartine, « La Vigne et la Maison », ''Psalmodies de l’âme'', 1857.''
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A. de Lamartine, « La Vigne et la Maison », ''Psalmodies de l’âme'', 1857.
  
  
 
Mais fin 1860, il est contraint par ses soucis financiers de vendre la maison, la séparation est douloureuse :
 
Mais fin 1860, il est contraint par ses soucis financiers de vendre la maison, la séparation est douloureuse :
  
::''Efface ce séjour, ô Dieu, de ma paupière, ou rends-le moi semblable à celui d’autrefois.''
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::« Efface ce séjour, ô Dieu, de ma paupière, ou rends-le moi semblable à celui d’autrefois. »
  
  
 
Les vingt dernières années de Lamartine sont effectivement attristées par des questions d’argent ; il est ruiné, a d’énormes dettes, dues à sa prodigalité et à sa vie sentimentale complexe, à son goût des vastes domaines. Il se trouve condamné à ce qu’il appelle des « travaux forcés littéraires ». Après la vente de Milly, il doit accepter un chalet à Passy, offert par la ville de Paris, et, suprême humiliation, il sollicite de l’Empire qu’il a politiquement combattu, un secours qu’il avait longtemps refusé comme un déshonneur.
 
Les vingt dernières années de Lamartine sont effectivement attristées par des questions d’argent ; il est ruiné, a d’énormes dettes, dues à sa prodigalité et à sa vie sentimentale complexe, à son goût des vastes domaines. Il se trouve condamné à ce qu’il appelle des « travaux forcés littéraires ». Après la vente de Milly, il doit accepter un chalet à Passy, offert par la ville de Paris, et, suprême humiliation, il sollicite de l’Empire qu’il a politiquement combattu, un secours qu’il avait longtemps refusé comme un déshonneur.

Version actuelle datée du 19 septembre 2008 à 07:12

Alfonse de Lamartine, né à Mâcon en 1790, passe ses dix premières années en petit campagnard, habitant avec sa famille cette maison construite au début du XVIIIe siècle ; après ses études à Lyon et au collège de jésuites de Belley, il revient à Milly pour y mener la vie d’un aristocrate oisif (1808-1811) ; un voyage en Italie (1811-1812), l’éloigne pour un temps ; après Waterloo, il revient à Milly, mais retourne souvent à Paris, pour y mener une vie mondaine ; après la mort de Julie (Elvire), en décembre 1918, Lamartine se retire à Milly.

Il y compose plusieurs parties des Méditations lorsque la succession fait passer le domaine dans les mains de son beau-frère en 1830. Lamartine, qui est attaché à la maison de son enfance, décide de le racheter. Certes, à partir de son mariage, il vit dans la vaste propriété de Saint-Point, quand il n’est pas à Paris ou en mission diplomatique, mais il revient à Milly aux temps heureux des vendanges. Ainsi, encore en 1857, il écrit, dans les « Psalmodies de l’âme » :

« Je me couchai sur l’herbe, à l’ombre de la maison de mon père, en regardant les fenêtres fermées, et je pensai aux jours d’autrefois. Ce fut ainsi que ce chant me monta du cœur aux lèvres, et que j’en écrivis les strophes au crayon sur les marges d’un vieux Pétrarque… »
(…) Rien n’a changé là que le temps ;
Des lieux où notre œil se promène,
Rien n’a fui que les habitants.
Suis-moi du cœur pour voir encore,
Sur la pente douce au midi,
La vigne qui nous fit éclore
Ramper sur le roc attiédi.
Contemple la maison de pierre,
Dont nos pas usèrent le seuil :
Vois-là se vêtir de son lierre
Comme d’un vêtement de deuil (…) »

A. de Lamartine, « La Vigne et la Maison », Psalmodies de l’âme, 1857.


Mais fin 1860, il est contraint par ses soucis financiers de vendre la maison, la séparation est douloureuse :

« Efface ce séjour, ô Dieu, de ma paupière, ou rends-le moi semblable à celui d’autrefois. »


Les vingt dernières années de Lamartine sont effectivement attristées par des questions d’argent ; il est ruiné, a d’énormes dettes, dues à sa prodigalité et à sa vie sentimentale complexe, à son goût des vastes domaines. Il se trouve condamné à ce qu’il appelle des « travaux forcés littéraires ». Après la vente de Milly, il doit accepter un chalet à Passy, offert par la ville de Paris, et, suprême humiliation, il sollicite de l’Empire qu’il a politiquement combattu, un secours qu’il avait longtemps refusé comme un déshonneur.