Au pied du Mont Ventoux (automne 2008) littéraire j1

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Départ de Bédoin vers les Demoiselles

Lundi 27 octobre 2008[ ]

Matinée : Les Demoiselles coiffées et le marché de Bédoin, distance 8 km, dénivelée 50 m, bonne et reposante mise en jambe.[ ]

L'église de Bédoin

Départ du centre de vacances les Florans à 8 heures 30, sous le soleil. Pendant presque deux heures on grimpe une piste à travers les vignes qui roussissent et les oliveraies. On laisse derrière nous Bédoin dont on peut admirer l’église qui se détache sur sa croupe et plus à gauche, le village de Crillon-le-Brave, campé sur sa colline. On marche avec en face de nous le Mont Ventoux qui termine les pays de moyenne montagne les Diois et les Baronnies, chaînes essentiellement calcaires.

Une demoiselle

Au détour un sentier, apparaît soudain un énorme monticule rouge, sorte de sable compacté. Enfants et adultes se régalent d’escalader les parois lisses et de se dresser au sommet, en conquérants. D’autres formations, aux formes sculptées par le vent et la pluie, jalonnent le chemin.

D'autres demoiselles

L’imagination fait penser à un énorme dromadaire pour l’une, à une cheminée pour l’autre…

La chapelle de Moustier

Nous continuons la descente. Se détache alors le clocher de la chapelle de Moustier que l’on contourne. La chapelle actuelle a été construite au Xe et XIe siècle sur un site antique. Selon la tradition, la chapelle était dédiée à Saint Antonin. Du perron de la chapelle, Jean-Luc, très soucieux de la sécurité de ses ouailles − bien que s’il en perd une ou deux, ma fois ! −, attire néanmoins leur attention sur les précautions à prendre en traversant la route, pour rejoindre le marché de Bédouin.

Quartier libre à travers les étales tous plus alléchants les uns que les autres, des olives farcies aux diverses tapenades, des savons de Marseille aux essences parfumées, du linge de maison aux couleurs du pays et délicatement brodés des éléments emblématiques de la Provence − cigales, épis de blé, châtaignes, lavande, grappes de raisin… − mais ne disposant malheureusement pas de tonneaux de bière comme en Pologne !

Déjeuner au centre les Florans.

Après-midi : le Gros Pata qui, en provençal, signifie « corbeau », distance 11 km, 4h de marche, 560 m de dénivelée cumulée.[ ]

Nous suivons le chemin du Collet-de-Floran puis de la Font-du-Loup. Ensuite un chemin caillouteux mène à Ardouins et par une erreur de parcours nous arrivons à la chapelle de la Madeleine des XIe, XIIe siècles, l’art roman méridional. Nous continuons jusqu’au Paty. Nous montons dans la combe Obscure pour déboucher au pied de la combe de l’Ase. Quelques hésitations pour s’assurer de la direction à prendre et finalement nous nous enfilons dans un sentier qui nous mène en haut d’un des sommets du Gros Pata à 603 m. Il paraît que des groupes de corbeaux se perchent souvent aux alentours du rocher du Gros Pata. Nous avons dû les effrayer car nous n’en avons vu aucun. De hardis escaladeurs de tous âges, équipés comme des pros, partent à l’assaut de ces falaises abruptes. Ces rochers lisses et verticaux se prêtent particulièrement bien à cet entraînement.

Encore quelques problèmes pour trouver la descente. Nous suivons Jean-Luc et revenons sur le sentier que Joëlle avait proposé. Nous nous embarquons dans un sentier très caillouteux. Halte. Nouvelle hésitation. Ce circuit n’est absolument pas balisé et nos chefs ont quelques soucis pour s’orienter. Nous compatissons! Nous restons un bon quart d’heure à herboriser ou à deviser pendant que l’encadrement se met d’accord sur le chemin à emprunter. Finalement nous remontons un peu pour reprendre une descente, toujours très caillouteuse, sur les flancs du rocher. La progression est assez lente : troupe imposante. Un couple, ses trois enfants et le chien se retrouvent phagocytés par le groupe. Chacun se rassure. Enfin une piste forestière plus familière. La dernière ligne droite a semblé bien longue et le jour baisse rapidement.

Contents de cette excellente mise en jambe, du temps ensoleillé. C’était notre pain blanc.

Soirée[ ]

A 18h30, Vincent convie les joyeux BenBistes à fêter son anniversaire sur la place publique.

Après le dîner, une surprise attend l’assemblée et surtout Vincent. Les dix hommes du groupe, se présentent à Vincent déguisés avec les pyjamas et les chemises de nuit de ces dames, pour un défilé de mode masculine, présenté avec talent, par Chantal Watrelot. Les qualificatifs des tenues sont des plus imaginatives : « pissaladière, goûteux et odorant, noueux et torturé comme l’olivier, notre galet porté… »

Un superbe DVD sur la Provence clôt cette journée très riche.

L'ocre de Provence[ ]

Ce coin de Provence recèle le plus important gisement ocrier au monde avec en son centre le village de Roussillon. Gargas, vient de Gargan voulant dire mont, autre village du parc naturel régional du Lubéron, abrite le dernier site ocrier encore exploité en France.

Ces sables ocreux résultent d’une formation géologique originale. Pendant une longue période, la Provence est recouverte par la mer et une quantité impressionnante de sédiments s’accumulent au fond des eaux. Ils formeront par la suite les calcaires blancs si caractéristiques de la région : mont Ventoux, Lubéron, Sainte-Victoire, canyon du Verdon, calanques etc… La mer s’approfondit encore et d’autres sédiments, des argiles grises, se déposent sur le calcaire. Puis ce bassin marin se comble et les courants amènent sur ces argiles des sables de couleur verte. Puis, 100 millions d’années avant notre ère, à la suite d’un bouleversement important, la Provence se retrouve hors de l’eau. À cette époque, le climat est tropical. Des pluies diluviennes lessivent les sables verts, les transformant lentement en sables ocreux puis blancs par étapes successives.

Cette dureté excessive que nous testons est due à une cristallisation des minéraux remplissant les vides entres les grains de sable.