Différences entre les versions de « GTJura (été 2008) littéraire j7 »

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Vendredi 18 Juillet, Chapelle-des-Bois (925 m) - Bief de la Chaille (1220 m), 6h30 de marche, 26 km ===
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== Samedi 19 juillet 2008, Bief de la Chaille (1220 m) – Lajoux, 6h45 de marche 21 km ==
  
''Dénivelé cumulé : 1097 m ; point le plus haut : 1276 m.''
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''Dénivelés cumulés : ? Point le plus haut : le crêt Pela (1495 m)''
  
=== Matinée : 3h de marche arrêts compris ===
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Dernier jour de ce périple jurassien donc cet après-midi, les chauffeurs doivent remonter (ou descendre) aux Alliés pour rapatrier les voitures. Il faut s’organiser !
  
Ce matin, Patrice et Maïté règnent sur le camion.
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=== Matinée : 3h30 de marche avec arrêts ===
  
8h, la troupe est prête mais doit attendre le pain frais pour les pique-niques. L’hôte du gîte, d’un abord réservé, nous présente avec fierté sa carriole rutilante, idéale pour la photo de départ, et donne une consigne, infaillible, paraît-il : « Partir en direction de la queue du cheval au dessus du pierrier ». Nous obéissons, c’est notre chemin. A son appel, arrive du fin fond du pré, son cheval dans un élégant galop.
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Alain décide de conduire le camion. Sylvie, Marie-Charlotte, Sabine et Danielle seront ses dames d’honneur. Comme d’habitude, il descend petit déjeuner à l’heure précisée la veille et comme d’habitude, il constate un peu dépité: « Quand on est à l’heure, il n’y a plus rien » !
  
Soleil blanc, ciel bleu, nuages qui s’étirent, brume du matin ; tous les ingrédients pour une belle journée. On suit le sentier qui bordure la forêt, puis alterne entre pâturages et prés-bois pour déboucher à « Sous le Risoux des Lacs » (1120 m). Se profilent alors les '''lacs des Mortes''' et''' de''' '''Bellefontaine''' et leur ceinture tourbeuse. Ces lacs se sont formés dans les combes creusées par les glaciers du quaternaire. Marche très agréable le long des rives, sur une piste bordée des taches de couleurs que forment les innombrables fleurs issues d’une flore alpine et glaciaire très rare comme l’andromède, le droséra à feuilles rondes, l’œillet mauve. La faune est aussi remarquable mais qui a vu la grenouille rousse ou le solitaire ou le cuivré de bistorte ? Autre forme de la minute culturelle !!!
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Photo de départ prise devant le gîte puis devant le garage, original, aux murs constitués des rondins de bois empilés, vraisemblablement destinés au chauffage.  
  
On rejoint la route au lieu-dit les Grands pins (1100 m) qui mène à un des villages du parc du Haut-Jura, Bellefontaine, réputé pour la qualité de ses sources. On monte jusqu’à l’église au clocher comtois. Le chef nous octroie 10 minutes de pause pour manger et boire un peu, avant d’attaquer une heure trois quarts de montée, selon ses dires.
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Le chef a décidé de piquer droit à travers les pistes de ski. Nous entrons à l’extrémité nord de la forêt du Massacre, plus précisément dans le massif des Tuffes qui donne son nom à une cabane, un carrefour, des pistes de ski, et nous poursuivons l’ascension jusqu’au '''belvédère des Dappes''' (1400 m). Un petit déjeuner copieux dans l’estomac et le pourcentage élevé de la pente plombent les pieds et les langues. Les bouches ne s’ouvrent que pour reprendre haleine. 272 m en 45 mn.  
  
Après avoir grimpé une piste de cailloux défoncée et mouillée, dans la forêt du Risoux, on arrive sur un plateau à 1256 m. On le suit jusqu’à la route. On retrouve Patrice et Maïté sur l’aire de pique-nique, quelques billes de bois exposées au soleil. Nous avons marché d’un bon pas. Gilbert très en forme amuse la galerie par des jeux de mots. L’agitation de certains, pour se servir un petit verre de rosé ou de blanc bien frais offerts par B en B, anime les billes et déclenche des cris d’orfraie des filles qui sont assises dessus. Frédérique en profite pour compléter notre culture : « On fait la '''liqueur de gentiane''' à partir de la racine de la plante. Le premier jus s’appelle le flegme que l’on retravaille pour obtenir l’alcool ».
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Halte au belvédère qui offre un point de vue sur le lac des Rousses, la forêt du bois d’Amont, le belvédère où nous étions la veille et sur la droite, les Diablerets en Suisse. Nous évoluons tantôt en sous bois tantôt dans des prairies au son aigrelet des différentes clarines secouées en cadence. Dans ce secteur, les fleurs offrent une symphonie de jaune et mauve ou mauve et blanc. Quelques chaussettes accrochées au sac à dos sèchent et font office de chasse-mouches.
  
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Deuxième halte rapide dans la forêt de Molusse à 1350 m d’altitude. Nous croisons souvent des chalets isolés, refuges d’hiver, sans doute.
  
'''Les forêts du Risoux et du Massacre''', éléments du parc du Haut-Jura ont une superficie et des milieux naturels assez semblables. Le massif du Risoux a la particularité d’être franco-suisse. Le second, dont le nom viendrait du massacre, au dessus de Lajoux, par les troupes du duc de Savoie, des mercenaires italiens envoyés par François 1<sup>er</sup> alors alliés des Bernois, comprend le point culminant du département du Jura : le crêt Pela (1495 m), notre prochaine visite ! Dans les forêts du Haut-Jura, la hêtraie-sapinière colonise les pentes sous 1 200 m et l’épicéa les sommets. Milieu favorable au maintien du grand tétras et de nombreuses autres espèces comme le lynx d’Europe, le grand pic noir et la chouette de Tengmalm, véritable relique de l’époque glaciaire et adepte des forêts froides. Le '''grand tétras''' ou coq de bruyère est le plus grand gallinacé d’Europe. Espèce emblématique du jura, il vit aussi dans les Vosges et les Pyrénées.
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Encore une heure d’ascension de pentes boisées et à midi, nous voici au sommet du '''crêt Pela''' (1495 m), point le plus haut du département du Jura et de la Franche-Comté, qui offre un point de vue sur les monts du Jura en premier plan et le massif du Mont-Blanc. La cordée d’Alain et de ses quatre biquettes jurassiennes arrive en même temps. Superbe coordination !
  
=== Après-midi, 4h30 de marche arrêts compris ===
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Endroit idéal pour un pique-nique ombragé pour les uns et ensoleillé pour les autres. Alain n’a pas manqué de monter le petit rosé bien frais pour le régal de nombreux gosiers.
  
Sabine déclare forfait, elle a mal au genou et préfère conduire le camion, Catherine l’accompagne. Notre vigilent serre-fil nous abandonne !
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=== Après-midi ===
  
On suit la route forestière de la forêt communale des Rousses qui traverse un plateau. Après 1h15 de marche, nous sommes toujours à 1251 m d’altitude et arrivons à Combe Sèche. Sur suggestion de Gilbert, un « rallongi » pentu nous mène vers un point de vue, serait-ce la Roche Blanche , d’où l’on découvre le village des Rousses à gauche, le tremplin de ski et l’observatoire ou radar sur la colline d’en face. Myrtilles et fraises des bois régalent.
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Après une petite heure de détente pour savourer la douceur de l’endroit, nous descendons tous ensemble vers le Fiat par un chemin étroit très empierré. D’un endroit dégagé, en contrebas du sommet, Jean-Luc nous aide à repérer l’aiguille du Midi, l’arête du Goûter, les Baumes etc… et ce nuage lenticulaire qui coiffe le massif alpin, signe de mauvais temps. Une photo de Lys Martagon volée au passage ou de Silène enflée dit bouillon blanc, et l’on arrive à un croisement. Il fallait bien repérer la pierre marquée du signe du GR et surtout ne pas continuer ce chemin. Qui a raison ? Le chef ou la femme du chef. Le gros de la troupe fait confiance à Marie-Charlotte et en vingt minutes retrouve le camion sagement garé à l’ombre. Jean-Luc et Alain suivent leur idée, Dominique et Frédérique toujours en tête restent avec eux et nous les attendons patiemment pendant un bon quart d’heure. Ils ont fait un grand tour. L’accueil est sonore. Les taquineries fusent.  
  
La descente vers les Rousses-en-Bas est raide sur un sentier pierreux. Il faut remonter sur le bitume jusqu’à l’église du village où l’on retrouve le minibus. Du cimetière où nous faisons escale en attendant les dernières instructions, nous regardons, impressionnés, cette colline d’en face que nous venons de dégringoler. A droite se niche le lac des Rousses et au-delà, le mont du Vaulion en Suisse.
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13h30, les chauffeurs s’entassent dans le Fiat conduit par Bernard. Adieux à Catherine qui continuera sa route vers le Périgord. Aux Alliés, les voitures sont retrouvées intactes. Bernard et Sabine font un crochet par la gare de Geix pour récupérer Angéline et Jean-Pierre Pruvost, descendus du Nord en train. Ils participent à la semaine itinérante avec Jean-Luc, Chantal et Didier.  
  
Deux groupes se forment : ceux qui continuent de marcher vers le refuge et ceux qui prennent le camion et font les courses.
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Pour celles et ceux qui restent, commence un périple décoiffant à travers les prairies très vallonnées entourées de murets de pierres sèches. Quelques superbes bâtisses isolées se blottissent dans les creux et disparaissent derrière des rideaux d’herbes hautes et de gentianes. L’une d’elle au loin est animée : on fête un anniversaire. Le paysage est beaucoup plus ouvert, bucolique. On marche d’un bon pas mais sereinement. Le chef pose avec ses biquettes. Les langues marchent aussi.
  
Nous traversons toute la station, bien sumpathique, pour gagner le fort des Rousses, encore une construction de Vauban. Les immenses remparts sont l’endroit rêvé pour s’entraîner à l’escalade. Une foule d’ados et quelques parents se grisent dans des acrobaties périlleuses. On longe le fort sur le chemin de ronde puis dans les douves. On s’enfonce ensuite dans un sous bois. Une grande descente sur un chemin étroit et caillouteux rejoint la route. On fatigue et on trébuche. Puis c’est la longue, lente et interminable montée vers le gîte perché sur une croupe lointaine ! Le temps est lourd ; les nuages se pressent, gros et noirs. Le camion semble venir à notre rencontre. Nous arrivons ensemble au gîte gentiment appelé « La Grenotte » au Bief de la Chaille (1040 m). Il est 17h45. Chacun s’effondre sur les bancs de la terrasse et vénère B en B qui offre des boissons rafraîchissantes. L’hôte propose une bière nébuleuse ambrée ou blonde qu’il faut ménager.  
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A ce rythme nous devrions gagner le gîte assez rapidement, ce qui ravit les dames mais pas nos trois messieurs. Gilbert repère le point de vue des''' Echaillons''' (1240 m) mais pas vraiment le sentier qui y mène ! Nous voici plantées sur une croupe dans les champs de gentianes, assises dans les chardons, attendant que nos trois éclaireurs trouvent le chemin. Les chapeaux disparaissent dans le vallon pour réapparaître un peu plus loin. A condition d’enjamber les clôtures électrifiées, on peut rejoindre le balisage. Nous pestons pour le principe mais suivons. Jean-Luc baisse le plus possible les fils du bout du bâton mais Danielle sursaute à la décharge électrique. Quant à Maïté, elle plonge la tête la première sous la clôture et il faut la poigne énergique et le réflexe de JPD qui la retient pour lui éviter de s’écraser le nez dans les cailloux. Gros éclat de rire!! Par un sentier forestier à peine balisé nous atteignons enfin les Echaillons, situé en bordure de falaise d’où l’on a une très belle vue sur le golfe de la Valserine.
  
Que signifie La Grenotte ? Une contraction classique du nom des propriétaires précédents, Grener et Notte. Une contraction plus poétique de grenouille et marmotte.
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Revenus à notre point de départ, nous n’avons qu’une idée en tête : arriver au gîte, superbe, d’après celles qui l’ont vu le matin. Tout neuf, pas encore terminé et rien que pour nous. Nous atteindrons Chandoline vers 17h30, épuisés. Une boisson bien fraîche est appréciée. Nous nous égayons dans les chambres. Très beau design de l’ensemble tout en pin clair, accueil très sympathique par Valérie.
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Pourquoi ce nom, Chandoline ? Une doline est un aven, une dépression, creusée ici, face aux champs.
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Les voitures rentrent aussi.
  
 
=== Soirée ===
 
=== Soirée ===
  
Après une douche largement appréciée dans un gîte superbement aménagé, propre, coquet, Frédérique, Carole et Jean-Pierre offrent l’apéritif. Marie-Charlotte transmet le bonjour de Tonton Daniel et de Chantal. Le temps se rafraîchit très sérieusement et on supporte les polaires.
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Les Poteau et les Joly offrent l’apéritif. Alain fait allusion au Bois Joly, à la croix Grevet, aux nombreux poteaux qui jalonnent les chemins et surtout remercie Jean-Luc pour cette excellente semaine. « Ayant rencontré tant de gentianes sur les sentiers, je voulais vous faire découvrir la fameuse liqueur de Gentiane que certains ne connaissent pas encore. C’est ma contribution culturelle !!! Alain.
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Jean-Luc répond brièvement qu’il est aussi très content de la semaine, prêt à continuer le GTJ 2.
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En attendant le repas, Michel amuse la galerie avec quelques histoires.
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Pour le repas, les paris sont ouverts : poulet ? lapin ? riz ? Perdu ; une bonne dose de carottes râpées et d’excellentes côtes de porc grillées.  
  
Quel dîner ! Menu de restaurant ! Melon marié à de l’échine de porc fumée, croûte de poisson (perche), fromage (bleu de Gex, Morbier, Comté) et charlotte. Il s’étire jusqu’à 22h30. Malgré l’heure avancée, Catherine m’aide à taper les notes de la journée. Le silence règne !
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Nos hôtes dînent à côté de nous ce qui favorise les échanges. Valérie nous apprend ainsi qu’ici les moulins étaient polyvalents et que l’on pratique surtout des cultures de subsistance pour les troupeaux. Une chaux est une clairière naturelle alors qu’une cernée est une clairière artificielle. Le mot « cernois » vient de cerner les arbres c’est-à-dire l’action de couper les racines pour les faire mourir et les abattre ensuite. Technique pratiquée au Moyen-Âge. Dans une chaux neuve ou une petite chaux, la terre est trop acide et rien n’y pousse. Elle nous parle aussi de la renarde presque apprivoisée qui s’approche des maisons avec ses petits pour manger. Mais demain, la route est longue pour les uns et la marche continue pour les autres ; il est temps de gagner les chambres.
  
 
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Version actuelle datée du 2 octobre 2008 à 22:30



Samedi 19 juillet 2008, Bief de la Chaille (1220 m) – Lajoux, 6h45 de marche 21 km[ ]

Dénivelés cumulés : ? Point le plus haut : le crêt Pela (1495 m)

Dernier jour de ce périple jurassien donc cet après-midi, les chauffeurs doivent remonter (ou descendre) aux Alliés pour rapatrier les voitures. Il faut s’organiser !

Matinée : 3h30 de marche avec arrêts[ ]

Alain décide de conduire le camion. Sylvie, Marie-Charlotte, Sabine et Danielle seront ses dames d’honneur. Comme d’habitude, il descend petit déjeuner à l’heure précisée la veille et comme d’habitude, il constate un peu dépité: « Quand on est à l’heure, il n’y a plus rien » !

Photo de départ prise devant le gîte puis devant le garage, original, aux murs constitués des rondins de bois empilés, vraisemblablement destinés au chauffage.

Le chef a décidé de piquer droit à travers les pistes de ski. Nous entrons à l’extrémité nord de la forêt du Massacre, plus précisément dans le massif des Tuffes qui donne son nom à une cabane, un carrefour, des pistes de ski, et nous poursuivons l’ascension jusqu’au belvédère des Dappes (1400 m). Un petit déjeuner copieux dans l’estomac et le pourcentage élevé de la pente plombent les pieds et les langues. Les bouches ne s’ouvrent que pour reprendre haleine. 272 m en 45 mn.

Halte au belvédère qui offre un point de vue sur le lac des Rousses, la forêt du bois d’Amont, le belvédère où nous étions la veille et sur la droite, les Diablerets en Suisse. Nous évoluons tantôt en sous bois tantôt dans des prairies au son aigrelet des différentes clarines secouées en cadence. Dans ce secteur, les fleurs offrent une symphonie de jaune et mauve ou mauve et blanc. Quelques chaussettes accrochées au sac à dos sèchent et font office de chasse-mouches.

Deuxième halte rapide dans la forêt de Molusse à 1350 m d’altitude. Nous croisons souvent des chalets isolés, refuges d’hiver, sans doute.

Encore une heure d’ascension de pentes boisées et à midi, nous voici au sommet du crêt Pela (1495 m), point le plus haut du département du Jura et de la Franche-Comté, qui offre un point de vue sur les monts du Jura en premier plan et le massif du Mont-Blanc. La cordée d’Alain et de ses quatre biquettes jurassiennes arrive en même temps. Superbe coordination !

Endroit idéal pour un pique-nique ombragé pour les uns et ensoleillé pour les autres. Alain n’a pas manqué de monter le petit rosé bien frais pour le régal de nombreux gosiers.

Après-midi[ ]

Après une petite heure de détente pour savourer la douceur de l’endroit, nous descendons tous ensemble vers le Fiat par un chemin étroit très empierré. D’un endroit dégagé, en contrebas du sommet, Jean-Luc nous aide à repérer l’aiguille du Midi, l’arête du Goûter, les Baumes etc… et ce nuage lenticulaire qui coiffe le massif alpin, signe de mauvais temps. Une photo de Lys Martagon volée au passage ou de Silène enflée dit bouillon blanc, et l’on arrive à un croisement. Il fallait bien repérer la pierre marquée du signe du GR et surtout ne pas continuer ce chemin. Qui a raison ? Le chef ou la femme du chef. Le gros de la troupe fait confiance à Marie-Charlotte et en vingt minutes retrouve le camion sagement garé à l’ombre. Jean-Luc et Alain suivent leur idée, Dominique et Frédérique toujours en tête restent avec eux et nous les attendons patiemment pendant un bon quart d’heure. Ils ont fait un grand tour. L’accueil est sonore. Les taquineries fusent.

13h30, les chauffeurs s’entassent dans le Fiat conduit par Bernard. Adieux à Catherine qui continuera sa route vers le Périgord. Aux Alliés, les voitures sont retrouvées intactes. Bernard et Sabine font un crochet par la gare de Geix pour récupérer Angéline et Jean-Pierre Pruvost, descendus du Nord en train. Ils participent à la semaine itinérante avec Jean-Luc, Chantal et Didier.

Pour celles et ceux qui restent, commence un périple décoiffant à travers les prairies très vallonnées entourées de murets de pierres sèches. Quelques superbes bâtisses isolées se blottissent dans les creux et disparaissent derrière des rideaux d’herbes hautes et de gentianes. L’une d’elle au loin est animée : on fête un anniversaire. Le paysage est beaucoup plus ouvert, bucolique. On marche d’un bon pas mais sereinement. Le chef pose avec ses biquettes. Les langues marchent aussi.

A ce rythme nous devrions gagner le gîte assez rapidement, ce qui ravit les dames mais pas nos trois messieurs. Gilbert repère le point de vue des Echaillons (1240 m) mais pas vraiment le sentier qui y mène ! Nous voici plantées sur une croupe dans les champs de gentianes, assises dans les chardons, attendant que nos trois éclaireurs trouvent le chemin. Les chapeaux disparaissent dans le vallon pour réapparaître un peu plus loin. A condition d’enjamber les clôtures électrifiées, on peut rejoindre le balisage. Nous pestons pour le principe mais suivons. Jean-Luc baisse le plus possible les fils du bout du bâton mais Danielle sursaute à la décharge électrique. Quant à Maïté, elle plonge la tête la première sous la clôture et il faut la poigne énergique et le réflexe de JPD qui la retient pour lui éviter de s’écraser le nez dans les cailloux. Gros éclat de rire!! Par un sentier forestier à peine balisé nous atteignons enfin les Echaillons, situé en bordure de falaise d’où l’on a une très belle vue sur le golfe de la Valserine.

Revenus à notre point de départ, nous n’avons qu’une idée en tête : arriver au gîte, superbe, d’après celles qui l’ont vu le matin. Tout neuf, pas encore terminé et rien que pour nous. Nous atteindrons Chandoline vers 17h30, épuisés. Une boisson bien fraîche est appréciée. Nous nous égayons dans les chambres. Très beau design de l’ensemble tout en pin clair, accueil très sympathique par Valérie.

Pourquoi ce nom, Chandoline ? Une doline est un aven, une dépression, creusée ici, face aux champs.

Les voitures rentrent aussi.

Soirée[ ]

Les Poteau et les Joly offrent l’apéritif. Alain fait allusion au Bois Joly, à la croix Grevet, aux nombreux poteaux qui jalonnent les chemins et surtout remercie Jean-Luc pour cette excellente semaine. « Ayant rencontré tant de gentianes sur les sentiers, je voulais vous faire découvrir la fameuse liqueur de Gentiane que certains ne connaissent pas encore. C’est ma contribution culturelle !!! Alain.

Jean-Luc répond brièvement qu’il est aussi très content de la semaine, prêt à continuer le GTJ 2.

En attendant le repas, Michel amuse la galerie avec quelques histoires.

Pour le repas, les paris sont ouverts : poulet ? lapin ? riz ? Perdu ; une bonne dose de carottes râpées et d’excellentes côtes de porc grillées.

Nos hôtes dînent à côté de nous ce qui favorise les échanges. Valérie nous apprend ainsi qu’ici les moulins étaient polyvalents et que l’on pratique surtout des cultures de subsistance pour les troupeaux. Une chaux est une clairière naturelle alors qu’une cernée est une clairière artificielle. Le mot « cernois » vient de cerner les arbres c’est-à-dire l’action de couper les racines pour les faire mourir et les abattre ensuite. Technique pratiquée au Moyen-Âge. Dans une chaux neuve ou une petite chaux, la terre est trop acide et rien n’y pousse. Elle nous parle aussi de la renarde presque apprivoisée qui s’approche des maisons avec ses petits pour manger. Mais demain, la route est longue pour les uns et la marche continue pour les autres ; il est temps de gagner les chambres.