GTJura (été 2008) littéraire j2

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Lundi 14 juillet 2008, Pontarlier - Métabief (942 m), 24 km, 7h de marche[ ]

Dénivelés cumulés : 594 m ; point le plus haut de l’étape : 1003 m sur la route forestière de la crête de mont Crossat.


Matinée, quatre heures de marche sous la pluie dans une relative douceur. Nous sommes en Juillet ![ ]

Moral au plus bas, au lever, en voyant tomber cette pluie drue et disparaître les sommets dans une brume dense et tenace. 14 juillet ou 14 novembre ?

Jean-Pierre Wojna et Catherine prennent le volant du Fiat.

8h45 : Photo, puis une colonie de capes et de parapluie quitte le confort très apprécié de cette superbe auberge de Jeunesse de Pontarlier où nous n’avons pas croisé beaucoup de Jeunes !!! Traversée de la ville d’un pas rapide pour retrouver le sentier très glissant, sur l’arête qui surplombe la vallée. Il descend au pied du Fort Mahler que longent la route et le Doubs. Château de Joux vu d’en bas, impressionnant : rocher et forteresse semblent parfaitement inaccessibles. On longe le Doubs. Quelques marches et on accède au château par l’ancien chemin médiéval qui suit le promontoire dominant la cluse de Joux ; autrefois route de négoce entre la France et la Suisse.

La forteresse de Joux, bâtie il y a 10 siècles sur un éperon rocheux, impose fièrement sa silhouette massive, à l’architecture militaire, signée Vauban. Entourée de cinq enceintes fortifiées, elle abrita dans ses prisons des personnages célèbres tels Mirabeau et Toussaint-Louverture, héros et martyr de l’indépendance d’Haïti (1804). Coup d’œil rapide aux maquettes et aux panneaux retraçant l’évolution des fortifications, du Moyen-Âge jusqu’au 20 ème siècle. L’accès aux bâtiments est interdit.

Après cette petite demi-heure de pose culturelle, on plonge dans le brouillard. Jean-Luc annonce :

« Descente glissante sur Frambourg, bâtons obligatoires. Éviter d’enfiler les mains dans les dragonnes ». La descente se passe bien, sans bleu ni bosse et on atteint Frambourg, ville qui s’étire dans la cluse. Traversée d’un ruisseau, puis d’une pâture parmi ses paisibles occupants, avant de pénétrer dans un bois et suivre le fil de la crête du mont Crossat jusqu’à son sommet, le long de sentiers escarpés couverts d’un tapis de feuilles mortes. La progression est lente. Le sentier devient une piste forestière qui évolue à 1003 m. On laisse le village de L’Oye-et-Pallet sur la droite. Pas le cœur à chercher le sapin président qui trône dans le secteur. Le soleil essaye de percer timidement la couche de nuages. Sabine est presque déçue ! « Ce n’est pas si désagréable de marcher sous la pluie » ose t-elle. Tollé des copines. A la sortie du bois, la piste devient une route qui traverse quelques hameaux aux solides maisons paysannes.

Soudain les lacs de Saint-Point et de Remoray s’étalent sous nos pieds. Le Doubs les traverse paisiblement avant d’aller se glisser dans la cluse de la Joux.

Le lac de Saint-Point à 900 m d’altitude, est le plus important lac naturel du massif jurassien et le troisième de France. Les aménagements touristiques sont très discrets mais de notre GR, notre regard plonge sur Port-Titi, un adorable petit port où les cabanes en bois bariolées s’étagent entre eau et forêt. En amont, le lac de Remoray est une véritable réserve naturelle pour les oiseaux. On suit Saint-Point jusqu’au village de Chaon, puis, par un raccourci, on rejoint Montperreux.

La halle nous attendait !! Pique-nique réconfortant sous les yeux de Danielle qui nous regarde manger : son repas est dans le camion, qui n’arrive pas ! Le chef réitère d’un ton agacé: « toujours conserver son repas avec soi » ! Gilbert ouvre « sa nappe », son parapluie renversé. Excellente idée !

Après-midi, 3h 15 de marche sans les arrêts, sans pluie, sur des pistes souvent boueuses[ ]

Dénivelés cumulés : ??? ; point le plus haut : 1075 m dans la prairie de Jeanne.

Départ dans le chemin du Chablet. Descente acrobatique dans une futaie jusqu’à la Source Bleue dont on ne connaît pas vraiment l’origine. Est-ce une résurgence ? Son calme impressionne autant que la masse de calcaire qui la surplombe. Son bleu turquoise contraste avec le noir du gouffre dont elle émerge.

On suit la rivière qu’on enjambe sur un petit pont de fer. Il faut improviser un sentier non tracé et en accepter les aléas. Pendant que le chef cherche, ses lucifériennes peuvent herboriser et se gaver des fraises des bois qui abondent sur les bas-côtés. On regagne la route en traversant une prairie aux chevaux en mal de caresses.

Quelques dizaines de mètres jusqu’au hameau de Vezenay. Les renseignements d’un chauffeur permettent de retrouver le chemin qui nous ramène sur le GR. De montées - on passe à 1075 m dans le champ de la Jeanne- en descentes, de raccourcis en « rallongis », on atteint les Granges de Malbuisson, puis le village du Touillon avec ses cheminées à tuyé, très évasées à la base, dans lesquelles sont suspendus jambons et saucisses à fumer.

Au Touillon, divertissement chez un hôte polonais : attirés d’abord par des jardinières peintes en trompe l’œil, puis par une étrange sculpture trônant au fond de la cour, notre présence déclenche la ire du chien et attire son maître. Après les salutations, il nous invite à admirer cet ingénieux assemblage de pièces métalliques qui reconstitue un énorme coq ; travail du beau-père. L’accent de notre hôte intrigue et l’entrevue se termine par une conversation en polonais avec Michel et Frédérique.

Après cet intermède très sympathique, on serpente jusqu’à une voie ferrée qu’on longe. Le clocher de Métabief semble bien loin. Les Dalton de BenB se déchaînent, imaginent l’attaque du train qui se propulse, crachant un polluant nuage de fumées noires. Quart d’heure de détente et de rire avant les derniers kilomètres.

Enfin, on atteint le gîte chez Cousin, situé au milieu du village. Enorme bâtisse, bien équipée, grandes chambres. Les Hettmann sont désignés d’office à la chambre royale ; Les Grevet et les Joly partagent un appartement intérieur !

Soirée[ ]

Gilbert offre l’apéritif : un Apremont, vin blanc de Savoie. Menu préparé par ces dames de Bassée en Balade. Saucisses et spaghettis, Apremont et autres ont largement excité des marcheurs soit-disant fourbus ! Cascades de rires et d’exclamations. Michel a beaucoup de peine à, placer sa minute culturelle : « Elle sera très brève car dans le guide vert, il n’y a rien sur Métabief ».

Promenade digestive pour les volontaires et à 22 h les loupiotes sont éteintes.