Massif des Cerces (été 2014)/littéraire/j5

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Jeudi 24 juillet, du refuge Laval (2000 m) au refuge des Drayères (2180 m)[ ]

Matinée, le circuit des lacs, Long, Rond, Intermittents, des Muandes[ ]

Nuit dans un confort hôtelier, sous une couette bien chaude dans des chambrettes de quatre ou six, bercée par le chant monocorde d’une cascade qui tourbillonne sur la falaise d’en face. Au lever à 6 heures 30, un coin de ciel bleu nous redonne un peu le moral mais pour combien de temps ?

Déjà le ciel se couvre, et au départ à 8 heures 15 la pluie est présente. Jean-Luc est dubitatif, désappointé, rageant face à ce mauvais temps persistant. Le refuge est à une heure. Jean-Luc propose de gambader par les lacs en pariant sur les éclaircies. Il a eu raison !

La matinée est très agréable. Belle balade dans la vallée de la Haute-Clarée où se nichent une multitude de lacs entourés des parois fières et des pics pointus des Cerces. Les montées aux lacs ne sont pas très raides. Quand le soleil peut se dégager de l’épaisseur des nuages, il chauffe. Mais les éclaircies sont rares et les masses noires étouffent très rapidement les sommets. Nous avançons à saute-moutons entre les rochers tantôt pour éviter les amas de roches qui barrent le sentier, tantôt pour éviter ce dernier transformé en rigole boueuse.

Nous longeons le lac Long (2387 m) effectivement très étiré dans un écrin vert, surplombons les lacs Intermittents, contournons le lac Rond (2459 m) par la droite, suivant un sentier fantaisiste choisi par Quentin, pour le plus grand bonheur des yeux. Encore un peu de courage pour atteindre le lac des Muandes (2590 m) qui doit son nom au torrent qui dévale les pentes alentours. Nous évoluons pratiquement dans un cirque ouvert que dominent des pics déchiquetés dont la Pointe des Cerces (3097 m), la Roche de Crépin, la pointe du Riou Blanc et bien d’autres et à l’opposé les crêtes des Muandes. Quelques névés sont encore accrochés aux flancs minéraux couverts de caillasse. En contrebas, bosses, croupes verdoyantes, véritables champs de fleurs multicolores au jaune prépondérant sont sillonnées par une multitude de torrents plus ou moins tumultueux.

Nous pique-niquons sur la rive du lac des Muandes, vers 11 heures 30, profitant d’un beau rayon de soleil.

Après-midi, descente sur le refuge des Drayères (refuge du CAF)[ ]

Descente très rapide, en une heure. Nous retrouvons le lac Rond sur son autre face, doublons un paisible troupeau de vaches qui se lèvent sur notre passage pour mieux nous admirer ! Descente joyeuse à travers ces croupes fleuries malgré le sentier scabreux qui longe un ruisseau, pataugeant dans cette rigole boueuse ou dans des herbes détrempées, très glissantes. Mais il ne pleut pas !

À 13 heures 30 nous sommes au refuge des Drayères, refuge de montagne, avec ses aléas. Depuis une bonne semaine, le chauffe-eau est en panne. Donc, rassemblant notre courage, nous affrontons la douche glacée. Trop drôle d’entendre le concert d’éructations, de complaintes, de gémissements, de cris fusant des cabines. Curieusement, l’attente pour prendre la douche est courte !

Le refuge est complet ; 70 personnes occupent le temps de leur mieux à défaut de pouvoir mettre le nez dehors tant il fait froid et humide. Les filles ont réussi à m’entraîner dans une partie de scrabble, en attendant le diner, repas de collectivité, bon au regard de la quantité. Nuit dans des chambres spartiates, avec les couvertures piquantes des refuges, les ficelles, toujours précieuses, tendues entre les lits pour tenter de faire sécher serviettes et vêtements. Retour aux sources, l’essentiel pour le montagnard étant d’avoir un toit, un peu de chaleur, une bonne soupe et beaucoup d’amitié.

Du refuge Laval aux Drayères[ ]

  • Durée : 5 h
  • Longueur de l'itinéraire : 10 km
  • Dénivelé positif cumulé : 590 m
  • Dénivelé négatif cumulé : 420 m
  • Altitude maxi : 2590 m
  • Altitude mini : 2000 m
  • Altitude moyenne : 2350 m