Pyrénées, de Troumouse et Gavarnie au Monte Perdido (été 2009) littéraire j3

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Le cirque de Gavarnie en boucle par le refuge de Pailla[ ]

Les tombes de Franz Schrader et Louis Le Bondidier

Nouveau guide : Quentin ; 8 heures de randonnée, arrêts compris ; 400 m de dénivelée. Le but : éviter les mules et la foule.

Matinée[ ]

Malgré le brouillard encore bas, Quentin donne le signal de départ à 8 heures 15. Nous longeons la rive droite du gave de Gavarnie jusqu’au pont Saint-Pierre. Au point Didier, près du pont, arrêt au turon de la Courade sur la pierre tombale de deux grands pyrénéistes Franz Schrader<ref name="ftn1">Franz Schrader (1844 (Bordeaux)-1924), géographe, alpiniste, cartographe et peintre des Pyrénées et des Alpes. A 22 ans, un ami l’amène à Pau et c’est le coup de foudre, au petit matin, en découvrant la montagne pour la première fois. Il fabrique ses instruments de mesure et invente l’orographe pour effectuer les relevés en terrain accidenté. En 1874, il obtient sa 1ère carte du massif Gavarnie - Mont-Perdu au 1/40 000. Un pic porte son nom.</ref> et Louis Le Bondidier<ref name="ftn2">Louis Le Bondidier (1878-1945), un des fondateurs du musée pyrénéen, en 1921, installé dans le château fort de Lourdes. Pyrénéiste accompli, il voulait faire partager sa passion pour la culture montagnarde. D’origine lorraine comme son épouse Marguerite, il est nommé receveur de l’enregistrement à Campan (Hautes-Pyrénées) en 1901. Le couple découvre les Pyrénées, enchaîne les courses de haut niveau et se passionne pour cette région. Le Bondidier organise le 1er concours de ski aux Pyrénées en 1908 à Payolle.</ref>. Des bergeronnettes s’ébrouent dans le gave.

Au point Didier, on attaque un sentier étroit qui grimpe sur une pente. On distingue parfaitement les différents étages de végétation : les pâturages et les feuillus frênes et hêtres, les conifères et les feuillus, les conifères seuls. Puis les arbres se rabougrissent pour disparaître complètement et donner aux sommets leur aspect si minéral.

Seconde pyrénéenne de Quentin qui présente la clairière de la Prade Saint-Jean, emplacement du théâtre en plein air de Gavarnie. Robert Hossein y a programmé Cyrano de Bergerac.

L'hostellerie et la grande cascade du cirque de Gavarnie

Nous traversons le gave et le sentier s’enfonce dans un sous-bois particulièrement agréable. Le brouillard s’est levé ; il fait déjà chaud. Nous doublons l’Hostellerie et nous enfonçons dans le cirque à travers les éboulis pour atteindre la grande cascade, haute de 443 m, gelée en hiver. Elle chute dans un fracas assourdissant, du haut de cette muraille qui se déploie en gradins concentriques, sur une hauteur de 1 700 m. Le cirque impressionne par son aspect colossal. Il est encadré par quelques 3 000 : à l’est le pic du Marboré (3 248 m) et l’Astazu (3 071 m), haut lieu d’escalade, à l’ouest la monumentale pyramide du Taillon (3 144 m) et la Brèche de Roland invisible et entre, les pics de la Cascade, de la Tour et du Casque, jolie couronne de géants décorée par la silhouette du mont Perdu (3 355 m), mi français, mi espagnol. Orienté plein nord, sombre à toute heure du jour, assourdi par le fracas de la cascade et hanté par les vents, le fond du cirque est austère et écrasant.

Passage à gué

Approche prudente de la cascade, bien emmitouflés car ses embruns mouillent terriblement, dans un rayon important. Cabris et cabrettes éparpillés se regroupent observant au passage la cordée des jeunes qui grimpent, aux Échelles des Sarradets pour atteindre le refuge des Sarradets au pied de la Brèche de Roland. Attention attirée sur les blocs de pierre aux cassures d’un jaune bien franc, pas encore corrodé: ils seraient donc tombés récemment. Alain et Jacques gambergent sur la construction d’une unité de concassage : tous les éléments sont rassemblés.

Montée au plateau de Pailla

Exploration, commentaires et photos terminés, demi-tour vers l’entrée du cirque et retour par le cirque de Pailla le long d’un sentier à flanc de montagne, qui s’élève au dessus de Gavarnie. Alternance de sous-bois et de découverts, de sapins et de feuillus. Passage sous un pont de pierre et une cascade. Très belle vue sur la vallée de Gavarnie et le village. Dernier raidillon bien pentu qui débouche dans la superbe prairie du plateau de Pailla et le refuge, à 1 800 m.

Pique-nique-bronzette au refuge de Pailla

Endroit rêvé pour le pique-nique-bronzette dans l’herbe grasse. Marcel offre le café et le génépi tourne. Une excitation règne dans le groupe ; fous rires ; Marie-Charlotte mime la fourmi ; les deux Dupont prennent des photos sans piles dans l’appareil. « Profitez de rire, demain sera un autre jour ! ». Quelques curieux font un aller retour dans le cirque de Pailla à la recherche d’isards qui ont dû changer de vallée : un chat, une marmotte et des vesses pour toute rencontre. Sur la pente d’en face, le refuge des Espugnettes entouré de troupeaux de vaches et de chevaux et le col de la Hourquette d’Alans, passage entre les cirques de Gavarnie et d’Estaubé.

Après-midi[ ]

Champ d'iris

Descente tranquille, en discutant, sur un chemin sûr et agréable, d’abord à travers le bois d’Arribama puis en corniche entre deux falaises aux pentes couvertes d’iris. Les pierres renvoient la chaleur et il fait très chaud. Arrivée vers 16 heures au gîte Gypaète.

Klaus est intrigué par la silhouette de Gilbert : où porte-il son sac ? Ni devant ; ni derrière ! Sac tout bêtement oublié sur le bord du chemin, abandonné pour un bel iris, pense t-il ! Et Gilbert, sans jamais perdre son sourire, remonte en courant le long du sentier… jusqu’au refuge où le sac l’attendait sagement. Soulagement général mais nous étions déjà organisés pour l’équiper pour les trois jours suivants.

Effervescence dans les chambres : préparatifs pour la grande boucle des trois jours à venir. Nous évoluerons en haute montagne donc on ne tergiverse pas avec le matériel ; bâtons incontournables ! Gambettes à l’abri sous le pantalon ! Des gants ! Qu’on se le dise !

En prévision de la pénurie, Marcel offre un ultime apéritif, un bon petit rosé, pendant que Jean-Luc nous met l’eau à la bouche ou nous donne des frissons, avec le programme futur : « Un rythme régulier, constant, sans trop d’arrêt est souhaitable. Le photographe sera derrière. Je suis tranquille quand on est arrivé tranquillement, sans temps d’arrêt ». Tout est dit !

Excellent repas.


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