Raquette en Giffre (hiver 2013)/littéraire/j4

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Jeudi 14 mars, la Bourgeoise (1770 m)[ ]

À 7 heures du matin, l’éternel paysage en noir en blanc, s’offre au regard, poudré de quelques centimètres de neige. Le thermomètre affiche – 5° ! Les monts environnants sont obstinément enveloppés de leur manteau ouatiné. Nous irons quand même saluer la Bourgeoise, l’espérant accueillante.

Annie et Christian, préfèrent tenter de régler un souci de voiture, le voyant de l’ABS qui les tient en haleine. Brigitte, qui a décidé de continuer le séjour avec nous, aura un peu de compagnie. Nous partons à neuf.

Matinée[ ]

Départ rituel à 8 heures 45. Trois voitures montent vers le col de Joux Plane. Daniel gare la sienne à Cessonex, les autres continuent jusqu’à la Combe Émeru (1250 m), sur une route bien enneigée et glissante où les deux autres voitures nous attendront. À cet endroit la route qui monte au col de Joux Plane est barrée.

Raquettes aux pieds, nous franchissons la barrière et avançons sur la route du col jusqu’au lieu-dit Sur les Chables. Par mesure de sécurité, Jean-Luc impose un espace de dix mètres entre chacun de nous. Nous sommes dans une zone avalancheuse comme en témoignent les panneaux et les pare-avalanches en contrebas. Après une petite heure de marche régulière sur une pente légère, nous atteignons Sur Les Chables. La clarté est étrange ; un soleil blanc filtre à travers l’opacité grisâtre du ciel et illumine d’une teinte froide et blafarde les croupes et les arbres enneigés. Ce halo nous accompagnera pratiquement toute la journée. Nous laissons la route et grimpons en louvoyant dans un sous-bois puis à découvert sur la crête qui mène au sommet de La Bourgeoise, atteint à 11 heures 10. Une grande croix se dresse à côté d’une table d’orientation, inutile aujourd’hui. Notre seul regret, nous ne verrons décidément pas le Mont Blanc et tous ses voisins. Il ne fait pas trop froid car le vent ne s’est pas encore levé. Le paysage dans sa blancheur est splendide. Nous foulons une neige immaculée, souple. Un régal !

Courte pose néanmoins, puis descente rapide sur les crêtes de ces superbes croupes jusqu’à deux chalets au lieu-dit La Boucherie (1575 m). À ce niveau nous retrouvons la route du col. Sur l’épaulement d’en face, le Croz.

Il est pratiquement midi. Daniel avise un abri, se glisse dans le tunnel que forme la congère qui le protège et découvre que l’abri est ouvert. Nous nous y enfournons tous pour pique-niquer rapidement, à l’abri du vent potentiel. Tout à chacun est concentré sur son sandwich, avalé dans un silence religieux.

Après-midi[ ]

Nous retrouvons les crêtes qui descendent très vite dans un bois. Idyllique. Neige agréable. Grand calme. À peine le bruit de nos raquettes. Les tronçons plus ou moins raides des pentes entraînent quelques chutes ou glissades. Daniel attire notre attention sur les troncs d’arbres écorcés par les dents des cerfs qui se nourrissent des fibres de bois. Nous enjambons des ruisseaux en passant sur des ponts de neige ou dans l’eau quand les ponts s’avèrent fragiles. Véritable promenade à travers les futaies où s’amusent les rayons de soleil qui ne nous quitte pas malgré la brume persistante. Nous retrouvons la piste qui ramène aux Chables.

À 14 heures, nous sommes déjà à La Chamossaz (1150 m). Face à nous, la couche nuageuse est remontée découvrant la Pointe de Sales sur la gauche, la Pointe d’Anterne derrière et le plateau des Saix, le domaine skiable de Samöens. Nous dépassons le lieu-dit Sur le Teu (1130 m) et très vite dans le bois, la neige a complètement fondu et nous déchaussons.

Nous terminons la randonnée, raquettes sur le sac, en empruntant un chemin en creux rempli de feuilles mortes, de branchages et de racines particulièrement glissants qui débouche sur le chemin de Chable, un peu plus facile, qui amène à la route goudronnée. Peut-être pour me consoler de chutes exaspérantes sur cette patinoire feuillue, Daniel ramasse une branche de noisetier et me montre le chaton mâle et la minuscule fleur, des filaments roses d’un ou deux millimètres, qui donnera la noisette. Je découvre !

Mini problème : nous sommes descendus plus bas que Cessonex ! Les trois chauffeurs sont donc obligés de remonter les 100 mètres de dénivelée jusqu’à Cessonex pendant que les autres regagnent à pied le chalet de Plampraz par la route, via Mathonex.

Des trésors sont repérables près des chalets, sorte d’annexe où étaient entreposés les biens précieux de la famille, d’où le nom de trésor, pour les protéger en cas d’incendie du chalet principal.

Le temps s’est maintenu avec quelques éclaircies, parfois des flocons qui voltigeaient. Nous n’avons pas souffert du froid annoncé.

À 15 heures, les marcheurs étaient au chalet, fatigués mais contents. Les genoux sentent les 1000 mètres de dénivelée de la descente. Les chauffeurs sont rentrés peu après, ravis aussi. Nous retrouvons Brigitte qui ne s’est pas ennuyée et Annie et Christian qui ont profité aussi de cette belle journée. Fi du voyant capricieux, ils ont chaussé les raquettes et sont partis à la découverte du circuit de la Rosière après avoir traversé le joli petit village de Chantemerle. Ils ont évolué sur un circuit balisé, eux aussi à la recherche du beau panorama ! Mais la visibilité n’était pas meilleure. Ils ont prolongé la balade en forêt, le long du Giffre, du lac aux Dames de Samoëns au lac Bleu de Morillon et sont rentrés, contents.

Soirée[ ]

Chacun s’est reposé et détendu à sa manière jusqu’à l’AG de 18 heures 30. Brigitte offre l’apéritif, un bon vin de Savoie, pour remercier de notre aide, tout à fait normale. Coup d’œil aux photos de la journée et finalement le chef n’a pas eu le temps de parler du programme futur. Nous verrons demain.

Une bonne raclette nous attend pour conclure cette journée très agréable, ainsi que la tisane et le génépi pour mieux dormir !

Le parcours[ ]

Durée totale : 6 heures 15.
Météo : froid, vent, neige, éclaircies.

  • Longueur de l'itinéraire : 10,5 km
  • Dénivelé positif cumulé : 560 m
  • Dénivelé négatif cumulé : 980 m
  • Altitude maxi : 1780 m
  • Altitude mini : 840 m
  • Altitude moyenne : 1380 m