Îles en Morbihan (printemps 2010) littéraire j3

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Mercredi 14 avril, autour de Landrezac : Penvins et Château de Suscinio[ ]

La chapelle Notre-Dame-de-la-Côte

Matinée : de Landrezac vers Penvins et Banastère, 9 ou12 km selon les groupes, 3 heures, 20 m de dénivelée : quelle platitude pour les BenBistes ![ ]

Nous garons les voitures face à l’océan, sur la plage de Landrezac, située à l’angle sud-est de la presqu’île de Rhuys, en bordure de la dépression de la rivière de Pernef.

Nous partons vers la gauche, en direction de la Gré Penvins, marchant péniblement sur l’immense cordon de sable grège et grossier, qui borde toute l’anse de Suscinio, de Penvins à Beg Lann. Il faut résister au vent violent et glacial qui fouette les visages.

La chapelle Notre-Dame-de-la-Côte se détache, solitaire, semblant posée sur cette platitude verte de la pointe de la Gré Penvins. Quelques photos sont prises à la volée, dans les rochers de l’extrême pointe, avant de continuer sur la plage jusqu’à Banastère. Une atmosphère paisible se dégage. Les pignons blancs étincelants des maisons et les toits d’ardoises aux pentes semblables dégagent une impression à la fois sereine et mélancolique. L’océan est calme. La marée basse découvre les rochers recouverts d’algues. Ils font la joie des pêcheurs de palourdes et d’étrilles.

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Nous piquons dans les terres jusqu’à l’église de Penvins, entre les haies d’aubépines et d’ajoncs en fleur, paysage de neige tacheté de jaune. Les deux groupes se croisent, se congratulent et se séparent après une ébauche de mutinerie ! Contestation des décisions des chefs ! Inédit !

Dans le sous-bois, le sentier envahi par la boue et des mares d’eau stagnante nous fait fuir vers une prairie. Petit tour de macadam, en admirant les maisons bretonnes qui rivalisent de beauté dans leur simplicité, pour rejoindre la plage de Landrezac où nous pique-niquons, confortablement installés dans les rochers, prenant un bain de soleil inespéré.

Le château de Suscinio

Après-midi : boucle autour du château de Suscinio, entre 9 et 12 km, 3 heures de marche en terrain presque plat : 20 m de dénivelée ![ ]

En suivant la plage vers Beg Lann, cette fois, nous atteignons le château de Suscinio. Un groupe de dissidents est passé par la route, circuit moins agréable ! Toujours informer clairement le chef de nos souhaits !

L’imposant château de Suscinio se dresse près de la mer, dans un site sauvage et plat, balayé par les vents du large. La marée remplissait les douves. Il était la résidence préférée des Ducs de Bretagne. Édifié au XIIIe s. puis remanié aux XIVe et XVe s., il est confisqué par François 1er, passa à la couronne de France qui en dispose pour ses favoris et favorites. Exploité comme carrière de pierres pendant la Révolution, il ne conserve que six tours sur huit. Sa longue restauration vient de s’achever. Elle est présentée dans la salle des Gardes et la tour attenante. Il abrite aussi le musée de l’Histoire de la Bretagne. Les salles du logis sont consacrées au splendide et exceptionnel ensemble de pavements en céramique vernissée du XIIIe et XIVe s., provenant d’une chapelle située hors de l’enceinte, au bord des douves, disparue depuis. Des terrasses, on admire le splendide panorama sur la presqu’île et le golfe.

Pendant qu’un groupe visite le château, qui en vaut la peine, les autres contournent les marais par la route. Autrefois marais salants, maintenant envahis par de hautes plantes aquatiques qui se balancent dans le vent. Nous atteignons le domaine des Grèves, ensemble de villas monumentales, construites dans un parc planté de pins maritimes, sur des pelouses descendant jusqu’à la plage.

Les anniversaires d'avril

Les uns suivent alors Jean-Luc dans une marche pénible dans le sable pour regagner Landrezac.

D’autres, plus courageux poursuivent le chemin balisé jusqu’à Kergrange et redescendent sur la plage du Rolinguen, en passant par Lan Hoëdic.

Consigne du chef respectée : on s’attend à la plage de Landrezac. Les premiers arrivés profitent des rayons chauds du soleil pour tenter une ébauche de bronzage et se tremper les pieds. Un peu plus loin, deux gamins téméraires se baignent.

À l’AG, se sont les anniversaires d’avril qui sont arrosés ; ils sont nombreux !

La soirée de danses bretonnes, par le groupe Celtic d’Arzon à l’initiative du Centre[ ]

Une des danseuses présente de façon précise, concise et complète les costumes portés dans la presqu’île et les danses des diverses régions de Bretagne.

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Les costumes :

  • la robe noire des dames est garnie de velours au bas de la jupe et des manches. La hauteur du ruban de velours est un signe de la richesse de la dame ;
  • la guimpe et les manchettes sont en dentelle ;
  • le châle blanc devient noir dès le mariage !
  • le tablier noir est brodé de couleurs ; dans la Presqu’île, se sont des fleurs ;
  • la coiffe se compose de trois parties : la bandeau noir recouvert d’un bonnet crocheté au point d’Irlande et la coiffe à deux pans relevés à l’arrière. La façon dont elle est portée indique la paroisse. À Saint Gildas, elle est portée en arrière ;
  • le pantalon des hommes est foncé, souvent noir ;
  • le gilet est garni de velours et de deux rangées de boutons dorés ;
  • la petite veste est aussi garnie de velours ;
  • le chapeau porte deux rubans noirs flottants, à l’arrière.

Les danses exécutées nous entraînent dans une visite de la Bretagne :

  • le Léon est le pays des gavottes, danses les plus anciennes et connues de Bretagne ;
  • la Bretagne intérieure formée des Côtes d’Armor et de l’Île et Vilaine et ses légendes ;
  • la Cornouaille, grand pays bigouden. La bigoude est l’appendice de fil au sommet de la coiffe ; il y a un rapport constant entre la hauteur de la coiffe et le bas de la jupe.
  • Poudrezic, célèbre ville de Cornouaille pour son pâté Hénaff !
  • les danses typiques du pays vanetais et de la presqu’île, dansées dans les bals du Rhuys.

En fin de soirée les danseurs ont proposé de nous initier à quelques pas bretons. Défi relevé haut la main !

Soirée culturelle enrichissante et très sympathique. On en redemande !

La Bretagne, terre de légendes[ ]

Vous n’ignorez pas que la forêt de Paimpont, dernier vestige des immenses futaies qui couvraient la Bretagne intérieure, n’est autre que la très célèbre forêt de Brocéliande et ses maléfices :

  • Merlin l’enchanteur, un des compagnons du roi Arthur s’y retire pour vivre dans la retraite mais tombe sous le charme de la fée Viviane qui l’ensorcelle pour se le garder ;
  • Qui ose s’aventurer au Val sans retour, l’un des sites les plus légendaires de la forêt, au risque d’y croiser la fée Morgane qui empêche de sortir du Val ? Vengeance !
  • Les chevaliers de la Table Ronde à la recherche du Graal, la célèbre coupe perdue par un des disciples qui, de la Palestine débarqua en Bretagne et séjourna dans Brocéliande.
  • Rappelez-vous la très belle histoire de la ville d’Ys, capitale de la Cornouaille, au VIe s. au temps du bon roi Gradlon, engloutie par les eaux par la faute de sa fille tombée sous le charme du diable. Gradlon choisit alors pour capitale Quimper et sa fille fut transformée en sirène…
  • Wagner a célébré le drame d’amour de Tristan et Iseult, Tristan étant un prince de Léonois.