Belle-Île-en-Mer (printemps 2004) littéraire j2
Lundi 26 avril : Le Palais - Samzun - Locmaria - Le Palais[ ]
Départ 8 heures 45 comme d'habitude. Jean-Luc, dans sa grande sagesse, a fait deux groupes, l'un conduit par Gérard et Bernard, l'autre conduit par Marcel et lui-même. De même, il a prévu plusieurs possibilités suivant l'état de fraîcheur de chacun : tout le monde va de Le Palais à Samzun, lieu du repas ; ensuite gagne Locmaria soit par le sentier côtier, soit par la route ; enfin, retour en bus ou retour par la route. Effectivement, le matin nous allons de Le Palais à Samzun par le sentier côtier (12 km). Paysages toujours splendides : au départ, nous voyons le port de Le Palais derrière nous ; le sentier longe la falaise de très près parfois, de petites pentes raides et des descentes correspondantes, et de petites criques de sable blanc ; la mer est bleu turquoise, vert émeraude et, sur le bord, vert véronèse ; bref, on se croirait en Corse ou à Tahiti — telle que je l'imagine ; beaucoup de « petites criques et de petites plages accueillantes pour bateau et baigneurs solitaires », comme dit un document de l'office de tourisme.
À la plage de Port Guen, deux oies blanches sont couchées sur le sable. Nous évitons de les déranger. Arrêt à la plage de Bordardoué : photo du groupe. Sur le plateau, il y a des serres. On arrive à la pointe du Gros Rocher. Après Port Yorc'h, la côte devient calcaire et non plus schisteuse, mais nous retrouverons les schistes plus haut en particulier dans certaines grimpettes pentues. Avant cela, nous profitons d'un spectacle somptueux lors de l'arrivée, entre les pins, à la plage des Grands Sables où nous prenons le repas.
Au pique-nique, Monique, qui est venue avec la voiture de l'auberge de jeunesse, mange avec nous sur la plage. Avec une sardine échouée, un morceau de bois coupé par Marc, du fil démêlé par Marie-José, un hameçon confectionné avec un clou rouillé par Bernard, nous fabriquons, Fred et moi, une canne à pêche que nous mettons ensemble à l'eau — bien froide ; mais la sardine va faire rapidement le bonheur d'un crabe. On remballe le matériel car le Chef a sonné le départ : tant pis pour le bar espéré.
L'après-midi, il était prévu de relier Samzun à Locmaria, soit par le chemin côtier (7 km), soit par la route (4 km). En fait, tout le monde, toujours réparti en deux groupes, prend le chemin côtier, y compris Monique ; le sentier est un peu plus pentu que le matin— À Port Andro, une partie du groupe 2 rejoint le groupe 1 pour continuer par le sentier côtier, tandis que le reste continue par la route.
Quand nous arrivons à Locmaria, les marcheurs qui ont pris la route, arrivés depuis un moment, terminent leur bière au soleil à la terrasse d'un café ; nous avons juste le temps d'échanger des nouvelles et redistribution des marcheurs : la plus grande partie court prendre le bus qui doit passer à 15 heures 55 et restent Jean-Luc, Gérard, Bernard, Jean-Pierre et moi, pour entrer à pied à Le Palais (12 km). Nous prenons le temps de nous rafraîchir au café dont la tenancière est tout juste polie, mais guère aimable : une vraie bretonne… Curieux groupe de marche, constitué par un chef, deux apprentis chefs et deux randonneurs basiques. Avec trois cartes et trois chefs, nous commençons par partir… dans la mauvaise direction. Une fois la bonne direction trouvée, nouvel arrêt : Jean Luc a oublié son bâton au café ; un petit footing lui permet de croiser le bus emmenant nos compagnons hilares, et enfin nous mettre en marche. Bien sûr, Jean-Luc laissera nos apprentis chefs nous conduire dans une impasse (pendant quelques mètres), Bernard ayant parfois tendance à confondre la droite et la gauche et Gérard ayant pris l'habitude sur le sentier côtier de dire « tout droit »… Jean-Pierre et moi décidons donc de marcher derrière, et non plus devant les chefs… Enfin bref, tout se passe très bien et nous sommes rapidement de retour à l'auberge.
Il a fait très chaud pendant cette deuxième journée, les coups de soleil commencent à apparaître, mais nous n'avons pas la mauvaise idée de nous plaindre de ce beau temps ; effectivement le lendemain, il fera encore beau, mais le soleil commencera à se voiler, et le phénomène s'accentuera dans la journée.