Raquette au Bersend (hiver 2015)/littéraire/j5
Jeudi 5 mars, la Roche Parstire (2170 m)[ ]
« Les sommets fument ! » lance Alain en ouvrant les volets. Effectivement, des nuages de poudreuse volent au dessus des sommets inondés de la lumière du soleil levant et dans le ciel d’un bleu intense. Belle journée en perspective mais peut- être un peu froide !
Matinée[ ]
9 heures, les voitures filent se garer au hameau de Boudin non sans difficulté car les places sont rares.
9 heures 30. Au « top » la chenille s’ébranle. Fuyant le blizzard qui balaye les croupes, nous nous enfonçons très vite dans la forêt. Longue traversée à l’ombre des épicéas, suivant une pente douce, coupée de quelques grimpettes « bonnes pour le cardio » ! Nous longeons ensuite l’orée du bois jusqu’au col du Pré. Marche qui semble interminable luttant contre le vent glacial qui ne faiblit pas. Les premiers arrivés au col se protègent derrière un chalet enfoui dans la neige jusqu’au balcon, admirant les ondulations à la surface de la neige formées par le vent ainsi que l’élégant ballet des skieurs téméraires.
11 heures 30. Tous regroupés, fruits secs et boisson rapidement avalés, nous filons nous abriter à nouveau dans le bois pour continuer notre lente montée vers la Roche Parstire. Nous passons à la combe de Chavonnes (1796 m), presque à l’abri du vent où nous redescendrons pique-niquer. Encore quelques pas et nous débouchons sur une croupe au pied des crêtes avec une splendide vue sur la chaîne montagneuse dont le mont Charvin, le Mont Blanc, et autres Pics et Aiguilles. Balayés par le blizzard qui nous déstabilise, nous jetons un coup d’œil au barrage de Roselend à l’architecture différente de celui de Saint-Guérin, en forme de fût. Il retient un superbe lac aux eaux bleu profond intensifié par le blanc de la neige. Nous redescendons dans la clairière abritée, pour pique-niquer.
Après-midi[ ]
La chenille se scinde. Jean-Luc emmène un petit groupe au col du Pré, suivant tranquillement la piste. Daniel guide les autres vers les crêtes de la Roche Parstire, bravant le vent, se heurtant à une montée très inclinée et à des raidillons acrobatiques, sur une neige lissée par le vent et dérapante. Cette face offre une vue magnifique sur la chaîne du Mont Blanc qui se détache sur un ciel d’un bleu limpide et sur le lac de Roselend.
Enfin, vers 13 heures, le vent se calme soudain. Grand beau temps à savourer. Les messieurs se hissent jusqu’à la base du sommet de la Roche pour apprécier le paysage exceptionnel qui s’offre de toute part. Je les attends prudemment à mi-pente, anticipant les probables difficultés du retour. Roger, raisonnable, patiente encore plus bas.
La descente de la Roche Parstire, bien que sans danger, se révèle à certains endroits un peu délicate pour les peu entraînés mais nous passons, fiers de nos exploits ! Puis, c’est un plaisir de rejoindre la Combe de Chavonnes, tantôt au son feutré des raquettes dans la poudreuse, tantôt à leur son crissant en cassant la couche verglacée. Aucune chute à signaler !
Nous suivons l’orée du bois pour revenir au col du Pré où l’autre groupe nous attend sagement. Nouveaux conciliabules des chefs qui proposent des choix. Celles et ceux qui continuent paisiblement avec Jean-Luc vers Boudin et les voitures et les autres, emmenés par Daniel piquent directement sur Le Bersend, à travers les sous-bois, suivant tantôt la piste classique tantôt celles de VTT jusqu’à déboucher à la dernière grande pente de poudreuse qui plonge sur le hameau.
16 heures 45 tout le monde est rentré. Journée magnifique malgré le vent glacé du matin.
Soirée[ ]
Bien remis de cette belle et sportive randonnée mais un peu assommés par le vent et le soleil, nous nous retrouvons, comme d’habitude, pour l’apéritif réconfortant, une roussette de Savoie offerte par Renée-Claude et Alain. Nous aurons goûté à toutes les productions de la région.
Est-ce l’excitation produite par le grand air et ou la roussette, mais le dîner fut particulièrement animé, avec des échanges verbaux qui déclenchèrent un fou rire général. Détente de l’esprit appréciable.
Le parcours[ ]
Tempête impressionnante sur le Baufortain, les sommets fument de neige, les rafales nous bousculent ; montée au col du Pré par la forêt, à l'abri du vent, puis montée vers la Roche ; pique-nique abrité et rapide, puis montée sous les rafales à la Roche Parstire pour certains, sur la bosse (1960 m) pour d'autres ; descente tranquille au col et retour à Boudin pour certains et au Bersend pour le reste du groupe.
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