Tour des Écrins (été 2013)/littéraire/j12
Jeudi 25 juillet, du Désert-en-Valjouffrey (1270 m) à Valsenestre (1294 m)[ ]
Matinée, col de Côte Belle (2290 m)[ ]
Après une nuit agréable, la fenêtre ouverte pour faire entrer de l’air frais dans cette chambre minuscule et étouffante, nous quittons le gîte à 7 heues, traversons le village encore endormi, à un roquet près qui braille comme un putois sur chaque ombre qui passe, et attaquons une longue montée jusqu’au col de Côte Belle (2290 m). C’est parti pour 3 heures et demi de marche.
Nous remontons un ravin au cours d’eau quasiment tari. Le chemin serpente sur le versant gauche, véritable prairie multicolore où les bouquets de rhinanthes crête de coq jaune pâle, séneçon doronic jaunes d’or côtoient les marguerites blanches, les digitales, les ancolies, la vipérine mauve, les saxifrages et mille autres espèces. Daniel me souffle les noms des inconnues ! Le sentier longe un long moment la Bonne, bien sage, et ne présente aucune difficulté sauf d’être très pentu. Vers 2000 mètres d'altitude, courte pause pour prendre le temps d’admirer le paysage et cette superbe vallée aride et encaissée. Nous laissons passer un groupe de jeunes allemandes qui semblent courir après le temps et une dame très décidée, charmante, véritable chamois qui franchit cette étape en moitié moins de temps que celui affiché par le topo-guide. Nous montions toujours qu’elle redescendait déjà. Une de ses promenades préférées ! Un cas, paraît-il, bien connu dans la vallée.
10 heures 30, nous voici au col de Côte Belle qui surplombe un énorme massif schisteux rainurés tels des orgues, d’où son nom. Nous croisons un marcheur qui fit un détour par son sommet pour y admirer les edelweiss cachées là.
Après une demi-heure de repos, nous entamons la descente vers Valsenestre. De ce côté nous suivons le ravin au fond duquel le torrent le Béranger ne ménage pas ses forces. Longue descente sur un sentier étroit qui serpente lui aussi à travers une pelouse fleurie, traverse un bois de pins, de mélèzes puis d’aulnes et autres arbrisseaux accrochés à la pente dans des positions acrobatiques et barrant parfois le chemin.
Une heure trois quarst de descente et voici les cascades du torrent, étonnamment aménagées pour canaliser ce fougueux Béranger. Endroit idéal pour un pique-nique, à 1520 mètres d'altitude.
Après-midi, col de Côte Belle − refuge de Valsenestre (1294 m)[ ]
Petite demi-heure pour nous restaurer et nous continuons notre descente sur cette route forestière jusqu’à Valsenestre, hameau du village de Valjouffrey.
À 14 heures 30, nous sommes accueillis chaleureusement par Hélène, la gérante du gîte, une école reconvertie ici aussi, aménagée avec goût et d’une propreté absolue. Drap housse et taie jetables sont offerts ! Suit le rituel, à savoir se déchausser, se désaltérer d’une bière ou autre boisson bien fraîche, découvrir la chambre, la douche et le repos en attendant le dîner. Ce bel après-midi ensoleillé et chaud est encore long, donc chacun s’occupe.
Visite de ce beau village aux maisons en pierres particulièrement fleuries, aux pelouses impeccables, ne vivant que l’été, disparaissant sous la neige l’hiver. Au retour, Daniel se régale d’une glace, son péché mignon !
Hélène nous sert un dîner excellent. Son gîte a du succès et pour cause !
Journée sans émotion forte mais des pentes toujours bien abruptes.
Du Désert-en-Valjouffrey à Valsenestre[ ]
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