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   |phrase=Ce soir-là nous n'avions plus la nôtre parfaitement d'aplomb sur les épaules ; nous nous en revenions animés, émus, presque furieux, le cœur battant, les nerfs vibrants comme les cordes d'une harpe que l'on a trop pincées ; nous nous sentions le corps fatigué, le cerveau étourdi, tandis qu'au contraire nos jarrets, saccadant leurs mouvements, d'eux-mêmes nous poussaient en avant et nous faisaient presque bondir. Lorsque nous rentrâmes dans la ville dont on allait fermer les portes, il y avait quatorze heures que nous marchions, nos pieds sortaient par nos souliers et l'on tordit nos chemises qui, deux jours après, n'étaient pas sèches.
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   |phrase=Ce soir-là nous n'avions plus la tête parfaitement d'aplomb sur les épaules ; nous nous en revenions animés, émus, presque furieux, le cœur battant, les nerfs vibrants comme les cordes d'une harpe que l'on a trop pincées ; nous nous sentions le corps fatigué, le cerveau étourdi, tandis qu'au contraire nos jarrets, saccadant leurs mouvements, d'eux-mêmes nous poussaient en avant et nous faisaient presque bondir. Lorsque nous rentrâmes dans la ville dont on allait fermer les portes, il y avait quatorze heures que nous marchions, nos pieds sortaient par nos souliers et l'on tordit nos chemises qui, deux jours après, n'étaient pas sèches.
 
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   |auteur=Flaubert
 
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Version actuelle datée du 1 novembre 2015 à 07:00

Ce soir-là nous n'avions plus la tête parfaitement d'aplomb sur les épaules ; nous nous en revenions animés, émus, presque furieux, le cœur battant, les nerfs vibrants comme les cordes d'une harpe que l'on a trop pincées ; nous nous sentions le corps fatigué, le cerveau étourdi, tandis qu'au contraire nos jarrets, saccadant leurs mouvements, d'eux-mêmes nous poussaient en avant et nous faisaient presque bondir. Lorsque nous rentrâmes dans la ville dont on allait fermer les portes, il y avait quatorze heures que nous marchions, nos pieds sortaient par nos souliers et l'on tordit nos chemises qui, deux jours après, n'étaient pas sèches.

Gustave Flaubert, Par les champs et par les grèves, in Voyages, Arléa, 1998, p. 134.