Raquette à Saint-Gervais (hiver 2016)/littéraire/j3
Les Ayères et l'église Notre-Dame-de-Toute-Grâce du plateau d'Assy
Parking de Plaine Joux (1260 m) - les Ayères des Pierrières (1670 m) - Le lac Vert (1269 m)
Au lever, un frimas bien blanc recouvre la nature et les voitures mais la journée s’annonce ensoleillée, quelques rayons éclairent déjà les sommets.
Matinée, les Ayères des Pierrières
Départ de l’Aiglon à 8 heures 45. Une bonne demi-heure de route pour monter à la station de Plaine Joux.
À 9 heures 30, raquettes chaussées, nous traversons rapidement les pistes de ski et démarrons la randonnée sur la route qui monte au Châtelet d’Ayères. Un panneau indiquant des risques d’avalanches nous fait dévier dans la forêt. Le sentier descend pendant un long moment puis remonte en montagnes russes pour termine par un raidillon bien pentu avant de retrouver la route.
Dominique C., souvent requis pour servir de serre-file, a pris la tête du groupe et il se défoule ! La chenille s’étire jusqu’à éclater et les tronçons se ressoudent aux haltes, courtes mais fréquentes. Le panorama qui s’ouvre devant le Châtelet des Ayères ou refuge du Tour des Fiz est magnifique : l'Aiguille du Midi (3842 m) et son antenne, le Mont Blanc du Tacul (4248 m), le mont Maudit (4465 m), le dôme du Goûter et le Mont Blanc puis l’aiguille de Bionnassay (4041 m). Derrière le refuge se dresse le mur de la grande barre des Fiz. La piste continue, dégagée jusqu’au Gouet puis les chalets des Ayères du milieu et nous entrons dans un cirque entouré par la barre des Fiz exposée plein sud, la chaîne du Mont Blanc, le passage qui monte vers le refuge et le col d’Anterne. Halte au chalet Souay, bien enseveli, pour admirer le panorama. Soudain, nous entendons et certains voient une brève coulée de neige dégringoler sur les pentes au pied des Fiz, toujours dans un fracas impressionnant.
Grand soleil, la neige étincelle, mais de gros nuages gris foncé empoignent le premier sommet des Fiz !
Au chalet Souay, nous bifurquons vers les Ayères des Pierrières et des Rocs dont on devine le groupe de chalets quasiment engloutis dans la neige. Courte traversée d’un plan dominé par le mur des Fiz.
Vers midi, dans le hameau, chacun cherche une place la plus confortable possible, au soleil, pour croquer le pique-nique. Des chanceux trouveront les bancs de minuscules terrasses de cabanons, un peu dégagées.
Après-midi, le lac Vert et l’église du plateau d’Assy
Après une demi-heure de déjeuner, nous descendons le sentier dans le sous-bois. Il débouche à l’arrière du refuge du Châtelet. Jean-Luc se laisse convaincre et accepte un moment de détente sur la terrasse du refuge, au soleil, face à la chaîne du Mont Blanc. Bassée en Balade, par la voix de Dominique C. offre la collation. Nous apprécions et remercions chaleureusement.
Juste après le refuge, nous plongeons à nouveau dans la forêt et suivons le chemin qui monte et descend jusqu’au lac Vert, lac naturel niché dans un écrin forestier. Curieusement, il n’est alimenté par aucun cours d’eau. Il se serait formé lors de l’éboulement dit du « Dérochoir » au XVe siècle, le terrain de cette région étant très instable. Des éboulements postérieurs ont agrémenté le lac de nombreux rochers émergés. Sa surface est encore bien gelée. Sa couleur inhabituelle que son entourage immédiat n’explique pas, viendrait d’une belle légende rapportée dans la nouvelle Le chamois blanc et le lac vert<ref>Selon la légende rapportée par l'abbé André Vuillermoz dans sa nouvelle Le Chamois blanc et le lac vert (livre Bestiaire insolite), il est possible d'apercevoir bouger, certains soirs de pleine lune, une forme ressemblant à un chamois tout blanc, qui aurait été tué il y a longtemps par un chasseur de Chamonix. Après la mort de l'animal la bonne Dame de la Montagne serait apparue et aurait versé une larme verte comme l'émeraude légendaire qui dort dans la profondeur des glaciers. Cette larme fini par recouvrir complètement le corps de l'animal et donna dorénavant à l'eau du lac sa couleur particulière. Certains soirs d'hiver sur la glace gelée se « profile impalpablement » la forme du petit animal et « une plainte à peine perceptible » semble monter du lac.</ref>.
Nous cherchons le bon emplacement pour la photo de groupe puis continuons jusqu’à la station, le sentier débouchant au niveau des cabanes du Mont Blanc, ces cabanes perchées dans les arbres.
En descendant de Plaine Joux, crochet par le Plateau d’Assy pour visiter l’église Notre-Dame-De-Toute-Grâce, réputée pour sa décoration étonnante. Entre 1926 et 1937, le chanoine Jean Devémy, aumônier du sanatorium de Sancellemoz, fut chargé d’y bâtir une église. Il invita les plus grands artistes modernes du XXe siècle, « sans tenir compte de leur croyance ni de leur idéologie politique », pour concevoir le plan et la décoration de l’église. C’est « La leçon d’Assy ». L’architecte Maurice Novarina s’inspire des solides chalets savoyards. Parmi les artistes les plus connus qui participèrent à ce projet, citons Fernand Léger qui imagine une mosaïque pour la façade, Chagall qui illumine les fonts baptismaux, Matisse, Braque, Rouault, Bonnard, Couturier et bien d’autres.
Retour au chalet l’Aiglon vers 16 heures 30.
Soirée
Après les retrouvailles près du feu de bois et une bière bien fraîche, la présentation de la randonnée du lendemain, nous dégustons les tresses de volaille forestière et le saumon dans un silence religieux. Randonneurs affamés ! Infusion et café et très vite au lit.
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Le parcours
Les Ayères au départ de Plaine Joux ; montée au Châtelet, au Gouet, aux Ayères du Milieu, au Souay, aux Ayères des Pierrières et des Rocs ; descente vers le Châtelet, arrêt au Lac Vert et retour à Plaine Joux.
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