Calanques (automne 2015)/littéraire/j4

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Échappée belle à Marseille : Le Vieux port - Notre-Dame de la Garde - Le parc du Pharo- Le Panier - Le MuCEM Marseille est née vers l’an 600 avant J.-C. Jean-Michel Charbonnier résume ainsi l’histoire de la Cité phocéenne : « Tout commence ici… [le Vieux Port]. Les colons grecs s’établissent sur la rive nord. Les Romains prennent le relai. L’Église y installe des lieux de culte, le Roi-Soleil l’arsenal des galères. Les ténors de la révolution industrielle s’en écartent mais les édiles du XXIe s lui redonnent vie »

Matinée La météo s’adoucit. Le vent se calme. La journée promet d’être agréable Train recommandé pour cette échappée à Marseille. Comme toutes les grandes villes, les places de parking sont rares et coûteuses. Donc, à 8h30 les voitures quittent la résidence pour la gare de Cassis. Nous retrouvons la gare Saint-Charles, très animée le matin. Nous descendons vers le Vieux Port, longeant la Canebière, toujours le nez en l’air pour admirer les façades des anciennes demeures, hôtels de luxe et cafés qui en faisaient sa renommée. Ouverte en 1666 par Louis XIV pour développer la ville, la Canebière tient son nom du chanvre, utilisé autrefois pour tresser les cordages et haussières à cet emplacement. Nous arrivons sur le quai des Belges qui accueille toujours les marchandes de poissons. Puis nous arpentons les rues et des ruelles secrètes, fleuries qui montent jusqu’à Notre-Dame de la Garde. Les côtes sont raides, parfois. Nous terminons par une volée de marches jusqu’à l’édifice emblématique de Marseille. Notre-Dame de la Garde, « la Bonne Mère », veille sur les marins, les pêcheurs et tous les marseillais. Construite au XIXe s. par un architecte protestant, elle remplace une chapelle éponyme, édifiée en 1214 sur ce piton calcaire de 149 m d’altitude et reconstruite au XVe s. Au XVIe s., François 1er y fit édifier un fort pour résister au siège de Charles Quint. Cette basilique comporte deux parties : une église basse ou crypte, de style roman, creusée dans le roc et une église haute de style romano-byzantin. Nous admirons les magnifiques coupoles en mosaïques où l’or prédomine, les colonnes en marbre de Carrare ou marbre rouge veiné et surtout les murs des chapelles latérales, de la crypte et de l'église supérieure, tapissés d’ex-voto offerts à la Vierge pour la remercier d'une grâce spirituelle ou temporelle et aussi pour proclamer publiquement et rappeler que l'on a bénéficié de cette grâce. Ce sont des plaques de marbre au premier niveau et des plaques peintes dans la partie supérieure des murs. La plupart de ces ex-voto datent seulement de la seconde moitié du XIXe siècle car ceux antérieurs à la Révolution ont été dispersés. Les représentations les plus nombreuses concernent les naufrages ou les tempêtes mais aussi des scènes de la vie : incendie, accident de voiture ou de chemin de fer, malade dans son lit etc. Les évènements politiques et sociaux sont également représentés. La place étant devenue insuffisante, les plaques votives les plus récentes sont scellées sur les murs des terrasses de la basilique. Enfin l'église supérieure conserve de nombreuses maquettes de bateaux ou d'avions récemment restaurées et traditionnellement suspendues aux voûtes de l’édifice. À l’extérieur, nous sommes impressionnés par la monumentale et magnifique statue de la Vierge à l’Enfant de 11,2m réalisée en cuivre doré à la feuille. Elle se dresse sur une tour de 12,5 m, elle-même assise sur un clocher carré de 41 m de haut. Au terme de la visite, nous nous regroupons sur le parvis pour redescendre vers le Vieux Port et rejoindre les jardins du Pharo à travers le lacis de ruelles néanmoins bien ordonnées en parallèles et perpendiculaires. Au passage, coup d’œil sur le Fort Saint-Nicolas qui encadre l’entrée du port avec le Fort Saint-Jean sur l’autre rive. L’immense jardin du Pharo offre une vue imprenable sur la rade de Marseille. Il est aussi un lieu apprécié pour les activités sportives, le farniente, la promenade. Au fond se dresse l’imposant palais, une merveille d’architecture destinée à l’impératrice Eugénie, cadeau de son mari Napoléon III. Transformé en hôtel de luxe, il accueille de nombreux évènements. Une bonne partie du groupe s’y est installée pour pique-niquer tranquillement. Mathilde souhaitait absolument dénicher le café mythique du feuilleton « Plus belle la vie ». La recherche fut ardue dans ce quartier du Panier qui souffre d’une mauvaise réputation et pourtant une atmosphère à la fois silencieuse, apaisante et prenante s’en dégage. L’hôtel de ville, la place Daviel et l’ancien palais de justice, l’emblématique et célèbre montée des Accoules, la très animée place de Lenche où les Grecs avaient installé leur agora puis les romains leur forum, la Vieille-Major attenante à la Nouvelle-Major, puis la Vieille Charité, un bijou du Panier. Les trois étages d’arcades qui l’entourent sont sublimes. Une cour des miracles qui accueillaient tous les mendiants, malades puis les soldats et enfin les familles nécessiteuses. Elle est aujourd’hui un musée et un centre culturel et scientifique. Enfin ! Le voici ce vieux café et sa façade peinte! Nous rôdons discrètement mais le cafetier nous repère et nous invite à venir admirer le célèbre comptoir de zinc. Comblé, le petit groupe termine le circuit jusqu’au port à la recherche d’un endroit sympa pour déjeuner.

Après-midi

Chacun continue l’exploration de cette cité étonnante, animé néanmoins de l’envie frénétique de découvrir le MuCEM, vu et revu sur les écrans, l’année où Marseille fut capitale européenne de la culture en 2013. Surprenant quartier que cette pointe du Vieux-Port, la Joliette, où les docks reconvertis côtoient les constructions contemporaines les plus visionnaires dans les formes et les matériaux, qui hébergent des logements, des sociétés, des musées dont le fameux MuCEM. Le musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée se loge à l’articulation du Vieux-Port et de la Joliette. Son architecture en dentelle de béton sombre se fond dans le paysage. Une spectaculaire passerelle le relie au Fort Saint-Jean restauré pour accueillir des expositions temporaires. La partie musée abrite, entre autre, les collections de l’ancien musée des Arts et Traditions de Paris. Si l’enveloppe extérieure surprend agréablement par la finesse de cette résille de béton, l’intérieur surprend plutôt désagréablement par cette impression d’inachevé, de froideur que donne le béton brut. Nous n’avons malheureusement pas trop le temps d’explorer les collections, occasion d’une autre visite. Admiré, photographié sous le soleil, nous quittons le Mucem et ce lieu où le contemporain se marie élégamment à l’ancien, retrouvons un quai du Vieux-Port où se succèdent les terrasses de café. Une pose rafraîchissement sur l’une d’elle, à l’abri du vent frisquet, face à la flottille multicolore et à l’animation générale fut bien appréciée. À l’heure « H », les marcheurs se regroupent sur le quai des Belges, remonte tranquillement la Canebière jusqu’à la gare Saint-Charles. Avant de se diriger vers le quai du train, dernier exercice de comptage des marches à gravir jusqu’à la gare. Les avis divergent. Mathilde, qui ne lâche rien, renouvelle le comptage. L’assemblée s’éparpille dans le train de banlieue, à la recherche d’une place assise pour soulager jambes et pieds qui ont bien œuvrés ! Remise en forme aux chalets avant de gagner notre restaurant « favori » où nous attend, à coup sûr, un excellent dîner. Une très belle et riche journée qui s’additionne aux autres.