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Compte rendu Baie de Somme les 13 et 14 juin 2009

Les participants du samedi matin 090613-01.jpg

De gauche à droite et de bas en haut : Céline, Frédérique, Sylvie, Marie Paule, Ghislaine, Christian, Alain, Thierry Catherine Carole, Patrick, Jean Pierre, Marie Claude, Silvie, Marie-Madeleine, Sabine, Annie, Marie-Jo, Claudine, Chantal, Marie-Paule, Renée-Claude, Daniel, Gilbert Chantal, Joëlle, Dominique, Daniel, Joël, Yvette, Jean Pierre, Marc, Jacques Et Armel qui prend la photo


Ceux du dimanche en Baie 090614-01.jpg

De gauche à droite et de bas en haut : Céline, Valentin, Christian, Yvette, Chantal, Julien, Nicolas, Guillaume Jean-Pierre, X, Chloé, Marie-Jo, Marie-Paule, Pierre, Alain, Jacqueline, Annie, Sylvie, X, Ghislaine, Renée-Claude, Sophie, Chantal, Thierry Carole, Jérôme, Patrick, Jean-Luc, Daniel, Catherine, Jacques, Claudine, Marie-Charlotte, Jean-Pierre, Joëlle, Marie-Madeleine, Gilbert, François, Dominique, Armel et nos deux guides


Samedi 13 juin 2009 Matin = Abbeville

Après le café d’accueil, l’étymologie d’Abbeville (Abbe ville = ville des Abbayes et des Abbés) est donnée 090613-02.jpeg.

Les 34 marcheurs s’élancent sur le chemin de l’ancienne voie ferrée le long des fortifications. Le premier arrêt se fait à la LANTERNE DES MORTS (1860) 090613-03.jpg, sur l’ancien cimetière St Gilles ; probable survivance d’un rite religieux celte, on trouve ces édifices dans le nord-ouest et le sud-ouest de la France ainsi qu’en Italie et Europe Centrale ; on y plaçait une lanterne le soir venu, destinée à guider les âmes des défunts vers le repos éternel.

Tout à côté nous longeons L’EGLISE St GILLES (15e s) construite de 1485 à 1528. Au cours des différentes restaurations, l’asymétrie de la façade a été respectée ainsi que le décor flamboyant à l’exubérance exceptionnelle du portail central. Ce monument a été en grande partie détruit lors du terrible bombardement du 20 mai 1940. L’intérieur a été complètement reconstruit dans un style moderne.

Nous repartons vers la place centrale d’Abbeville, PLACE MAX LEJEUNE, où se dressent la mairie et son beffroi de style scandinave, inauguré en 1960.

Le groupe se dirige au sud vers LA COLLEGIALE SAINT-VULFRAN 090613-04.jpg. La collégiale (non achevée) fut édifiée grâce à l’intervention du comte de Ponthieu futur Roi Louis XII, pour accueillir les reliques de Saint Wulfran, évêque de Sens au 7e/8e s et qui a séjourné en Picardie. C’est l’un des plus remarquables monuments de style gothique flamboyant, qui s’allie très harmonieusement au portail central Renaissance. Le chœur n’a été achevé qu’au 17e s. Les deux tours sont hautes de 55,80 mètres, la façade occidentale présente une ordonnance régulière et élégante, et les porches sont ornés de sculptures remarquables, dont St Jacques (le Majeur) car il ne faut pas oublier que Abbeville est situé sur un chemin de St Jacques de Compostelle…

Nous continuons plein sud, traversons la Somme pour arriver à LA GARE 090613-05.jpg. Construite en 1862, sa silhouette évoque l’architecture balnéaire de Mers-les-Bains et de la Côte Picarde, ainsi que les bains de mer du 2nd empire. Elle est inscrite à l’inventaire des Monuments Historiques.

Nous revenons sur nos pas et refranchissons le canal de transit pour nous arrêter face au MONUMENT DU CHEVALIER DE LA BARRE 090613-06.jpg. Erigé en 1907 par souscription prolétarienne, en mémoire de cette victime de l’intolérance religieuse (fr.wikipedia.org/wiki/Chevalier_de_La_Barre).

Nous suivons le chemin de halage du canal de transit jusqu’au confluent avec la Somme, où se situait l’arsenal. Nous remontons les quais jusqu’à l’ANCIENNE MANUFACTURE DES RAMES. « La rame » est un châssis maintenant les pièces de tissus humides, pour leur donner une largeur constante au séchage. Au 17e s, Colbert s’inquiète de l’exportation des laines françaises vers l’Angleterre, d’où elles reviennent tissées ; il invite donc un industriel hollandais, M. VAN ROBAIS, à installer des métiers à Abbeville en 1665, puisque il y existe une tradition de fabrication de drap de laine, donc une main d’œuvre qualifiée. En outre, la présence de nombreuses rivières permet le lavage et la teinture des tissus. Enfin le port d’Abbeville est accessible aux bateaux de 200 tonnes. C’est la famille VAN ROBAIS qui fera construire le château de Bagatelle. Nous franchissons le pont Ledien, au niveau de l’ancien port maritime, et pénétrons dans le vieil Abbeville. Nous apercevons l’église St Jacques (en piteux état : on ne visite pas). Nous continuons par la rue des Poulies (qui servaient à élever les pièces de drap entre des poteaux pour le séchage), passons devant le beffroi, puis le monument à l’amiral Courbet, et nous admirons les maisons en bois des 16e s et 17e s.

Nous sommes maintenant sous les murs du CARMEL : Après le grand mur de 7m50 de haut, nous entrons dans le jardin d’Émonville, pour pénétrer de suite dans le verger du Carmel. Par la grille nous pouvons voir l’arrière du bâtiment construit au 17e s et le jardin potager à la Française. C’est au milieu du 17e s que les Carmélites s’installent à Abbeville. Elles sont dispersées à la Révolution et ne reviendront plus dans ces murs.

Nous profitons de ce cadre pour un pique-nique bien mérité, à l’ombre ou au soleil selon le désir de chacun 090613-07.jpg.

Nous repartons vers le PARC D’ÉMONVILLE. C’est sur ce site que fut édifié un fort sous Hugues Capet. Puis les Bénédictins construisirent un prieuré en 1100. En 1791 le Prieuré devint propriété du District d’Abbeville, qui le revendra à la famille Foucques d'Émonville. Arthur Foucques D’Émonville, botaniste et collectionneur de camélias fait construire un hôtel particulier dit « d’Émonville », et quelques serres indispensables à ses plantations. A sa mort en 1880, ses neveux vendent la propriété à la ville, qui y installe finalement sa bibliothèque. (http://www.ot-abbeville.fr/découverte%20abbeville.htm). Nous sortons vers la place du Pilori, pour le rendez vous annoncé avec la statuette du PELERIN DE ST JACQUES au coin d’une maison du 16e s. 090613-08.jpg

Nous revenons vers le BEFFROI - MUSEE BOUCHER-DE-PERTHES. Commencé en 1209, le beffroi d’Abbeville est l’un des plus anciens de France. Depuis 2005, il est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il abrite aujourd’hui le musée Boucher-de-Perthes, grand préhistorien et collectionneur abbevillois du 19e s. On peut y admirer un ensemble de peintures, sculptures et objets d’art, allant du 15e s au 19e s, ainsi qu’une importante section archéologie et oiseaux. Une exposition sur les parfums y retiendra aussi notre attention. La montée au sommet du beffroi permet de découvrir les toits de la ville, les principaux monuments et les environs.

Nous quittons le beffroi, resaluons le Pèlerin de la place du Pilori, admirons la porte du COUVENT DES URSULINES (réquisitionné comme hôpital militaire en 1939, ce bâtiment fut presque entièrement détruit le 20 mai 1940…). Nous nous dirigeons vers L'EGLISE DU SAINT-SEPULCRE. Elle fut édifiée au temps de la première croisade à l’endroit où les chevaliers venus du Nord, amenés par le Comte de Ponthieu, furent passés en revue par Godefroy de Bouillon. L’édifice actuel date du 15e s. Restaurée après la seconde guerre mondiale, elle est connue pour les vitraux créés par Alfred Manessier, sur le thème de la Pâques et l’Ascension 090613-09.jpg.

Nous retournons directement aux voitures, embrassons bien fort Marc et Marie Paule qui a tenu à nous accompagner avec son beau genou tout neuf, et prenons le chemin du gîte de Hautebut.


Samedi 13 juin 2009 Après Midi = Le Hâble d’Ault

Hâble de même racine que Havre (Haven ou Hafen) veut dire port car ce lieu était un port avant que les galets et limons, arrachés aux falaises crayeuses normandes et poussés par le courant ne constituent la digue naturelle qui s’étend jusque Le Hourdel via Cayeux (cailloux en Picard).

Deux circuits sont proposés : Circuit court des marais du Hâble de 7,5 km et un dénivelé de 12m. Ghislaine emmène ce petit groupe. 090613-10.jpg Circuit long de 13,7 km et un dénivelé de 92m vers les falaises d’Ault puis la digue de galets (remarquable pour l’assouplissement des chevilles) et enfin les marais du Hâble.

Nous bénéficions d’un temps splendide, mais revers de la médaille, comme il fait très chaud, les oiseaux resteront peu visibles. Seuls les cygnes paradent sur les mares, ainsi que quelques canards, poules d’eau et huitriers-pies ainsi qu’un héron (pour le circuit court). 090613-11.jpg

Nous nous retrouvons tous à 19h30, pour le « Kir » d’accueil sur la terrasse ensoleillée de la demeure d’Hautebut. Repas mémorable constitué d’un véritable génocide conchylicole, « moultement » arrosé de muscadet. Le cidre, le calvados, la pomme (Y’en a aussi !) du jus de cuisson des moules, le muscadet, puis le vin rouge et enfin les cerises à l’eau de vie de notre hôte mettront tout le monde en « joie ».

La soirée se terminera par quelques chansons appropriées : « A la pêche aux moules », « Les filles du bord de mer », « Les retraités », « La chanson douce du Loup de la Biche et du Chevalier » (H Salvador) et « Les Copains d’abord ».


Dimanche 14 juin 2009 Matin = St Valéry sur Somme

http://www.saint-valery-sur-somme.fr/cmsnim/indexdec.php?article=39

Il ne fallait pas chanter la veille au soir, car après le soleil, nous avons « l’autre temps » !

C’est sous une pluie battante d’orage que nous arrivons à Saint Valéry 090614-02.jpg.

Néanmoins le groupe refuse la fatalité, et part à l’assaut de la vieille ville, dans laquelle nous entrons par la porte de Nevers (17e s). Jusqu’au 19e s, la mer venait lécher la base de cette grosse tour. La plaque de marbre nous rappelle que Jeanne d’Arc, prisonnière des Anglais, est passée par Saint Valéry pour rejoindre Rouen.

Nous nous engouffrons dans L’EGLISE ST MARTIN 090614-03.jpg, non sans avoir remarqué la construction des murs extérieurs en carrés alternés de silex noir et de pierre de pays. Une fois à l’abri, Ghislaine nous rappelle que St Martin était un soldat romain qui partagea son manteau avec un pauvre. La scène se déroulant à Amiens, ce saint est donc particulièrement vénéré en Picardie. Nous parcourons cette église qui comporte deux nefs d’égale hauteur (église halle), admirant notamment la chapelle des marins, les exvotos et une copie de la tapisserie de Bayeux car c’est de Saint Valéry que Guillaume le Conquérant est parti pour l’Angleterre. La tour du clocher a servi de fanal jusqu’au 18e s pour la navigation.

La pluie s’est fortement atténuée et nous décidons d’un commun accord de monter à la chapelle Saint Valéry. A l’angle de la rue Questive, une maison à pans de bois fût bâtie avant 1536, date à laquelle il est interdit de construire en matériaux inflammables.

La « drache » nous tombe à nouveau dessus, nous poursuivons le périple. Au cours d’un arrêt bref, Ghislaine nous explique que sur cette falaise, au Moyen Age, le château se composait d’une tour avec enceinte et fossés. Au 13e s et 14e s, on y dresse une grosse tour carrée qui a ensuite été agrandie; huit tours en flanquaient l’enceinte.

Protégés (?) par nos parapluies, nous atteignons LA CHAPELLE ST VALERY 090614-04.jpg (1878). Ici fut l’ermitage de Gualaric puis écrit Walaric, Walric et enfin Valery en français moderne, mort en 622 après avoir accompli de nombreux miracles. Un vitrail nous apprend que sa dépouille fut emmenée à St Omer par le Comte de Flandres ; Valéry apparaît alors à Hugues Capet et lui promet qu’il deviendra Roi de France s’il ramène ses cendres en Picardie. A cet endroit est édifiée un abbaye totalement détruite lors des invasions vikings.

Toujours sous les parapluies nous retournons au parking des Corderies, où nous retrouvons ceux venus pour la traversée de la Baie.

Nous descendons vers la gare en passant devant L’ENTREPOT ROYAL DES SELS, classé monument historique, mais en très mauvais état. Les sels en provenance de Saintonge, Bordeaux et de Bretagne étaient apportés par la mer et stockés avant de repartir vers la Picardie, la Champagne et la Bourgogne.


Dimanche 14 juin 2009 Matin = Traversée de la Baie

http://www.promenade-en-baie.com/promenade/trav.html

Saint Valéry a reconnu nos mérites : la pluie s’atténue puis cesse et le ciel se dégage. Nous retrouvons nos deux guides et prenons la photo de circonstance.

Nous franchissons en deux groupes le pont sur la Somme canalisée. Le débit d’eau est important (3m³/s). Après les inondations de 2001, une troisième écluse complète le dispositif et participe au désenvasement par effet chasse d’eau. Les bateaux de pêche sont partis sur Boulogne et Le Tréport, le port de plaisance compte aujourd’hui une centaine d’anneaux. Reste dans le port le bateau baliseur (indispensable car le chenal est sans cesse modifié par les courants).

Au bout de la digue nous entrons dans le vif du sujet : c’est la première descente sur la vase et le premier passage dans l’eau. La personnalité de chacun s’exprime à travers ses mimiques et sa technique…, et tout le monde franchit l’obstacle. Les enfants découvrent que l’on peut patauger 090614-05.jpg et « gadouiller » sans se faire disputer !…D’autres passages délicats permettront de consolider les techniques individuelles 090614-06.jpg.

Le guide nous explique : - Les deux milieux qui constituent la Baie sont la « Slick » et la « Schore » (respectivement la vase et la partie herbeuse du pré salé). - Plus de 7000 de moutons paissent sur les 7000 hectares et sont vendus sous label AOC ; - La tourbe provient des végétaux des falaises d’Etretat, ramenés par les courants ; - L’Hydrobie, petit coquillage noir qui vit dans la vase, constitue la nourriture de base des canards ; - Les vers (Arénicoles et Néréis) produisent un bruissement feutré caractéristique ; - Les huttes, caissons flottants qui suivent les marées et donc solidement attachées, font face à des mares sur lesquelles sont posés des appeaux. Le prélèvement autorisé est de 20 canards sauvages par an ; - La Spartine Anglaise est une plante envahissante qui contribue à l’ensablement de la Baie, en piégeant les sédiments. Aucune solution pour la combattre n’a été trouvée, il vaut donc mieux la laisser en place (surtout ne pas l’arracher car le rhizome se multiplie alors) ; L’Obione ou chips de mer se mange crue en salade ou grillée au four ; L’Aroche Asté ou salade des jardins, l’Ulve ou laitue de mer, L’Aster maritime ou oreille de cochon, la Cochléaire plante à petites fleurs blanches peuplent également la schore ; - Les cueilleurs de Salicorne (ou passe pierre) ont des concessions.

Vers 14h00 nous franchissons le dernier ru d’eau claire (ô bonheur) 090614-07.jpg et chacun peut y laver ses chaussures, ses mollets, …. Nous sommes au Crotoy !

Le bilan de la traversée : une chaussure envasée, récupérée par son habile propriétaire, 2 shorts baptisés à la boue, et 40 randonneurs heureux (et affamés).

Nous nous regroupons pour le pique-nique face à un bassin où s’ébroue un phoque. 14h40 nous levons le siège et avançons vers la gare du Crotoy.


Dimanche 14 juin 2009 Après Midi = Le petit train

http://www.chemin-fer-baie-somme.asso.fr/ http://fr.wikipedia.org/wiki/CFBS

A 14H55 Ghislaine nous attend sur les quais, nous retrouvons les cinq venus en train, et nous investissons les 2 wagons qui nous sont réservés 090614-08.jpg. Après les sifflements d’usage, le train vapeur s’ébranle dans la campagne. A la gare intermédiaire de Noyelles, notre chef bien-aimé montre l’exemple en participant activement au retournement de la locomotive.

Nous arrivons vers 16h00 à Saint Valéry et ce sont les au-revoir après 2 jours bien remplis. Certains restent en ville, d’autres rejoignent directement le parking pour se rendre à Nolette.


Dimanche 14 juin 2009 Soir = Cimetière chinois de Nolette

http://fr.wikipedia.org/wiki/Noyelles-sur-Mer http://fr.wikipedia.org/wiki/Diaspora_chinoise_en_France http://pagesperso-orange.fr/vansnickt/picardie/nolette.html

Nous visitons ce cimetière, qui est le plus grand cimetière militaire chinois en Europe, et sommes interpelés par les dates de décès figurant sur les stèles 090614-09.jpg. Les belligérants anglais et français ayant besoin de main d’œuvre en 1916, passent un accord avec le gouvernement chinois. Celui ci envoie plus de 10 000 « coolies » qui ne seront pas engagés dans les combats, mais assureront les tâches et corvées. Ils vivent dans des conditions matérielles et sociales très précaires. Un grand nombre mourront de la grippe espagnole en 1919 et 1920, ce qui explique les dates postérieures à l’armistice.

C’est maintenant l’heure des au-revoir définitifs.