Action politique de Lamartine

De Entre Amis
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Quelques mots sur l’évolution et l’action politique de Lamartine.

Pour résumer, il est légitimiste en 1820 (Restauration, Louis XVIII) et évolue vers la gauche jusqu’à devenir le chef du gouvernement provisoire de la République en 1848.

Par héritage familial, il est royaliste : son père a échappé aux cachots de la Terreur, il considère Napoléon I° comme un « usurpateur » ; à la chute de l’Empire il entre dans les gardes du corps de Louis XVIII.

A partir de 1830<ref name="ftn9">Charles X a succédé à son frère, Louis XVIII, mort en 1824 ; le gouvernement prend nettement partie contre la France de la Révolution et en Juillet 1830, le peuple de Paris se soulève renverse la dynastie. Louis Philippe d’Orléans devient le premier roi des Français.</ref>, Lamartine s’oriente de plus en plus vers l’activité politique et sociale. Il sort de son « égoïsme étroit ». Lamartine pense que l’avenir de l’humanité est dans la démocratie politique, mais riche propriétaire lui-même, il croit que la propriété est la seule forme sociale viable. Aussi il voit avec inquiétude grossir un prolétariat urbain misérable qui, tout en aspirant à la démocratie, menace de s’imposer par la violence et de supprimer la propriété. Jusqu’en 1841, tout en soutenant un gouvernement capable de s’opposer à l’anarchie, il prône des réformes sociales. Il est pour la première fois candidat à la députation à Bergues dans le Nord, en 1831 ; légitimiste et chrétien, il veut rallier les suffrages des libéraux. Mais il s’efforce en vain de réunir conservateurs et libéraux autour de ses idées.

Mais devant son échec, en 1841, il passe à l’opposition de gauche dont il prend la tête en 1843 : il conduira la peuple à la révolution, rendue inévitable par l’aveuglement des conservateurs, mais il veut user de sa popularité pour limiter le mouvement à la conquête de la démocratie politique et de larges avantages sociaux, sans toucher pour autant au droit de propriété. L’Histoire des Girondins qui paraît en 1847, est destinée à donner au peuple « une haute leçon de moralité révolutionnaire, propre à l’instruire et à le contenir à la veille d’une révolution ».

Il est porté au pouvoir en février 1848 (chute de Louis Philippe, instauration de la Seconde République), par une sorte d’unanimité. Élu au Conseil général de Saône-et-Loire, il est nommé ministre des Affaires étrangères, et se trouve en fait à la tête du Gouvernement provisoire. Lors de la proclamation de la République, il résiste aux délégations portant le drapeau rouge et fait acclamer le maintien du drapeau tricolore. Élu triomphalement à la Constituante par 10 départements (1.600.000 voix), il propose la création d’une Commission exécutive de plusieurs membres, alors que ses partisans auraient voulu qu’il gouverne seul. Il parvient par son éloquence à contenir l’agitation populaire, mais il refuse de mener contre le prolétariat la guerre ouverte que l’assemblée conservatrice attendait de lui. Lors des journées de juin 48, l’autorité passe au général Cavaignac chargé de réprimer l’émeute.

Le 10 décembre 1848, il est candidat à la Présidence de la République contre Louis Napoléon Bonaparte : il subit un échec cuisant en ne recueillant que 18 000 voix alors que son rival est triomphalement élu avec cinq millions et demi de voix. Sa carrière politique est pratiquement terminée.

Il se retire de la vie politique au rétablissement de l’empire en 1851. Il n’a pas les moyens de s’exiler comme Victor Hugo ; il est, comme on le sait, criblé de dettes et est condamné à devenir un « galérien des lettres ».



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