Boulogne-sur-Mer (printemps 2010) littéraire j1

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Le rendez-vous est donné au parking en contrebas de la Maison de la Faïence. Ghislaine et Joëlle attendent les valeureux marcheurs avec un café et un gâteau de mise en train. Un grand merci à Gérard qui conduit le minibus.

Après la traditionnelle photo du groupe devant la maison de la faïence, Ghislaine explique que dès l’époque romaine, Desvres fabrique des poteries, en particulier des canalisations en terre cuite. Mais la finesse et la qualité du calcaire, ainsi que la glaise du terroir amènent J. F. STA à créer la première faïencerie en 1764, suivi en 1804 par F.J. FOURMAINTRAUX qui fonde une véritable dynastie faïencière. Actuellement seuls une dizaine d’artisans-faïenciers travaillent encore. Desvres est également connue pour sa cimenterie et ses carrelages (façade de l’Huîtrière à Lille etc.).


Les Hauts de Desvres 13km - Dénivelé 236m[ ]

Sous le soleil déjà généreux, la troupe rassemble son courage et part à l’assaut du Mont Pelé (208m !). Nous laissons à notre gauche d’énormes silos à ciment, passons sous la voie ferrée par le tunnel qui permettait aux wagonnets de descendre le calcaire depuis les carrières d’exploitation. Après les sentiers et escaliers ombragés, nous contournons la fosse du Culouvet qui n’est rien d’autre qu’une énorme carrière creusée au cours des siècles, à l’aide de pioches et de pelles. Bien sûr les engins mécaniques ont pris la relève au XXème siècle. En 1979, l’exploitation de la carrière est abandonnée et la nature est invitée à reprendre ses droits.

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C’est ainsi que le Mont Pelé sera de moins en moins dénudé, et que la flore et la faune en ont fait la reconquête.

A proximité des « Terres César » Evelyne trébuche et tombe la tête sur des silex. Nos trois secouristes Joëlle, Jean-Luc et Patrick lui apportent les premiers soins puis les deux hommes redescendent avec elle pour la faire soigner. Le groupe, un peu « secoué » par cette chute, traverse la voie romaine appelée « Chaussée Brunehaut », se dirige vers Sacriquier, descend sur Courset, pour gravir ensuite le Mont Liébaut. Bientôt le sol sec et blanc où une végétation rase et clairsemée tente de s’installer nous donne l’impression de marcher dans les Causses.

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Nous retrouvons le lac du Mont Pelé où Evelyne et ses deux ambulanciers nous attendent. Diagnostic du médecin desvrois : arcade sourcilière gauche ouverte donc cinq points de suture et grosse ecchymose au menton qui a gonflé et pris des couleurs inquiétantes !…

Nous ont rejoints Isabelle et Vincent. Au bord du lac, à l’ombre de deux petits bouquets d’arbres, nous piqueniquons en nourrissant les canards, puis nous rejoignons le parking.

Nous quittons Desvres en direction d'Hardelot via Samer, où des marchands installés par ci par là nous rappellent la spécialité du terroir : les fraises. Sans encombre, les voitures en convoi arrivent au château d’Hardelot, et chaque chauffeur se cherche une place à l’ombre.

Sentier des dunes d’Ecault - 9km[ ]

Château d'Hardelot

Le château d'Hardelot : Ghislaine raconte l’histoire de cet étrange château blanc qui semble tout droit sorti d’un conte pour petites filles. Jusqu’au Moyen-âge se dresse sur ce monticule un fortin de bois destiné à se défendre des envahisseurs-pilleurs vikings et autres. C’est en 1230 que le Comte de Boulogne, Philippe de HUREPEL (fils de Philippe Auguste) fait ériger un château fort. Ce château change fréquemment de main et les différents propriétaires doivent souvent faire déguerpir les pillards anglais qui aiment s’y installer. Au XVIIème siècle, Louis XII dans le cadre de sa lutte contre les « Ligueurs » fait démolir cette propriété du Comte de Boulogne ; les villageois s’emparent alors des pierres pour leurs maisons. Ce n’est qu’au XIXème siècle que les ruines reprennent vie avec la construction d’un manoir anglais commandé par Sir John HARE, puis en 1906 Sir John WHITLEY le rachète et crée la station d'Hardelot. C’est ensuite l’abbé Bouly qui y vit et le cède à une association locale. Restauré en 2008 par le Conseil Général du Pas-de-Calais, il se veut un exemple d’écologie moderne et d’utilisation des énergies renouvelables.

Deux groupes se forment alors : les marcheurs de l’après-midi d’une part et les amateurs de plage/promenade d’autre part, Joël et Marie Claire - Danielle et Jean-Pierre - Antoine et Sandra qui nous quittent. Enduits de crème solaire, protégés par nos couvre-chefs, nous longeons le château, traversons une zone de promenade aménagée dans un marécage, pour bientôt arriver le long de la Becque (qui comme la Liane et le Wimereux prend sa source dans les Hauts de Desvres).

Villas Anglo-normandes

Nous empruntons une piste cavalière le long du « Mont du Café », rappel de la marchandise du voilier hollandais qui s’échoua sur la plage et fut pillé par ceux qui empruntaient ce « Chemin du Café ».

Nous sommes maintenant au nord de la station et admirons quelques villas anglo-normandes, avant d’atteindre la digue. Sabine, Geneviève, Chantal et Evelyne qui marche courageusement sans se plaindre, nous quittent pour un circuit plus court. Nous remontons alors plein nord, franchissons à gué la Becque (c’est marée descendante !).

La Becque

Le vent léger nous aide à oublier la chaleur, Equihen se profile sur la falaise : c’est un moment de vrai bonheur qui dure jusqu’à ce que nous nous engagions dans la dune. Alors dans ce goulet abrité, sans un souffle de vent, le sable fin se dérobe sous les chaussures, sa blancheur renvoie la lumière crue du soleil ainsi que sa chaleur.

Les dunes sous la chaleur

Plus personne ne parle et Claudine se demande si elle ne va pas « exploser ». Heureusement nous atteignons une garenne ombragée bien agréable, sur le GR121 qui emprunte le « Chemin des Juifs ». Ce chemin fut bétonné sur 5km par les déportés juifs du camp annexe de celui de Dannes, chargés par l’autorité allemande de la réalisation des blockhaus du Mur de l’Atlantique sur cette partie de côte. Une stèle rappelle cette tragédie.

Nous sommes de retour au château pour 17h, et chacun s’organise pour rejoindre l’Auberge de Jeunesse de Boulogne. Rendez-vous à 19h10 sur le parking, où les voitures nous emmènent jusqu’au pied des remparts. Nous entrons dans la ville haute par l’imposante Porte de Calais encore appelée Porte Neuve.

La soirée[ ]

Le restaurant

Au restaurant, notre table nous attend dans une magnifique cour, sous un grand arbre ; la soirée est douce et le menu satisfait tout le monde : soupe de champagne avec toasts ; petite nage de poisson sauce champagne accompagnée d’un flan de courgette, de quenelles de légumes et de riz ; mousse au chocolat ou crème renversée ; vins blanc, rosé ou rouge et eaux à disposition.

La rue de Lille est la plus ancienne de la cité et notre restaurant qui y est installé s’enorgueillit d’être la plus vieille maison de Boulogne ; c’est dans ses murs que fut reçue en 1514 la Princesse Marie d’Angleterre sœur du roi Henri VIII, lors de son arrivée en France pour y épouser le roi Louis XII. Appelée alors « Hôtel du Croissant » puis « Hôtel du Mortier d’Or », elle devint la maison du pèlerin vu l’importance des pèlerinages en l’honneur de Notre Dame de Boulogne, avant de s’intituler « Hôtel-Restaurant de la Haute Ville ».

Les plus sérieux rentrent à l’auberge vers 21h30, tandis que la tiédeur de cette soirée méditerranéenne incite les autres à flâner.