Chapelle aux Moines
La Chapelle aux Moines[ ]
Le grand intérêt de la Chapelle aux Moines de Berzé la Ville réside dans les fresques qui la décorent et donnent une idée de ce que pouvait être la décoration intérieure de l’église de Cluny.
La Chapelle fait partie d’un Prieuré, dépendance de l’abbaye de Cluny, qui fut créé sous l’impulsion d’Hugues de Semur, abbaye de Cluny (1049-1109). En 1791, la chapelle est transformée en habitation. Classée monument historique, elle est cependant mise en vente ; elle est très heureusement rachetée en 1947 par une archéologue anglaise, Miss Joan Evans, qui en fait don à l’Académie de Dijon<ref name="ftn8">non pas le Rectorat, mais une société savante, comme il en existe à partir de la fin du XVIIe siècle.</ref> .
La visite est agréablement surprenante : on entre librement par la chapelle basse où des panneaux bien éclairés expliquent l’histoire de la Chapelle et préparent la visite ; puis on monte par un escalier extérieur qui donne sur la cour de la construction attenante à la Chapelle, dite « château des moines », construction qui date du XVIe siècle, et nous entrons dans la chapelle haute. Aucun autre visiteur que nous, une dame très aimable et compétente à la billetterie, qui répond à toutes nos questions et les anticipe.
Le regard est immédiatement attiré vers l’abside, par les peintures murales qui la recouvrent entièrement et sont très bien visibles ; les peintures couvraient à l’origine l’intégralité des voûtes et des murs, notre guide nous indique des traces d’une cène sur le mur qui ferme la nef… Un Christ en majesté, sous la main de Dieu tenant une couronne et entouré des apôtres, attire immédiatement le regard. Au pied des apôtres, deux évêques et deux diacres, saint Vincent et saint Laurent, très vénérés dans la région. L’inspiration nettement byzantine du Christ en particulier apparaît nettement ; mais les spécialistes voient aussi des influences italienne (Ravenne, Monte Cassino) et des traits relevant de l’art ottonien (art qui a succédé à l’art caloringien dans la saint Empire germanique) : les couronnes, les pastilles blanches, la croix hampée…
Berzé-la-Ville possède des fours à gypse ; la « pierre à plâtre » a été exploitée en particulier par les moines de Cluny. Les fours actuellement visibles, où le gypse se transformait en plâtre, datent du XIX°s ; sur les 12 carrières de plâtre exploitées en 1838 en Saône-et-Loire, celle de Berzé-la-Ville arrivait en tête pour la qualité. L’exploitation de Berzé a été définitivement arrêtée en 1899.
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