Compte rendu de l'assemblée générale du 14/11/2009 littéraire

De Entre Amis
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14 et 15 novembre 2009
rédigé par Renée-Claude Joly

Samedi 14 novembre 2009, 18 heures, assemblée générale[ ]

Extraordinaire assemblée générale : une impressionnante présence d’adhérents qui ferait pâlir d’envie de nombreux responsables d’associations, en substance, propos de Monsieur le maire de La Bassée, un accueil chaleureux par l’indéfectible sourire de Marcel, le trésorier, et les notes humoristiques de Tonton Daniel, le révérend secrétaire, des tables dressées pour le repas, à la décoration futée et pleine de fantaisie, un bruissement de ruche dans la cuisine. Le président, cravaté, arpente la grande salle, silencieux, en apparence impavide, mais l’œil aux aguets, réconforté, sans doute, par cet afflux continu de copains marcheurs venus, pour certains, de bien loin − région parisienne, toulousaine, audoise. Un décor inattendu et coloré, constitué des œuvres de celles et ceux qui s’adonnent discrètement à une passion : aquarelle, peinture à l’huile et peinture sur bois, patchwork, encadrement, photographie, les créations naturalistes et culinaires des « petites mains » et du chef cuisinier Olivier, qui ont régalé les présents, de l’apéritif au dessert.

Ouverture de la séance avec une demi-heure de retard ; fait inaccoutumé dans la maison !

À 23 heures, couvre-feu officiellement déclaré. À minuit bien avancé, la salle se vide dans un tourbillon de tables et de chaises qui se plient et s’empilent, laissant une place nette.

Dimanche 15 novembre 2009, le Mont Kemmel[ ]

Nuit bien courte. Des cordes qui dégringolent fouettant une brume épaisse. Hésitation rue de Valmy. Au bout du fil, une voix enjouée et déterminée nous convainc de rallier le rendez-vous au Dries – kiosque à musique Polka – à Kemmel, en Belgique. Klaus, hébergé à Lille chez Marie-José, est enlevé au passage.

9 heures : contre toute attente, le ciel se dégage subitement, la pluie s’arrête, pour reprendre généreusement à la fin de notre marche, quand nous serons bien au chaud dans l’estaminet. Une vingtaine de BenBistes partent ainsi pour une boucle d’une dizaine de kilomètres sur et autour du mont Kemmel, longeant le vignoble de Monteberg qui s’épanouit sur les pentes douces du mont. Ces 23 000 pieds composés de six cépages différents, dont du chardonnay qu’on trouve en Champagne, mais aussi du müller-thurgau venu d’Allemagne, produisent des vins rouges, rosés et blancs. Étonnant, mais certains vignobles belges se sont déjà distingués à l’échelle des concours mondiaux.

Grimpettes pour gravir les 156 mètres d’altitude du Mont Kemmel, point culminant de la Flandre-Occidentale en Belgique. Il appartient à cette barrière qui se dresse au milieu de l’immense plaine flamande, composée d’une succession de Monts. Les monts de Flandre sont apparus à la fin du Miocène. La mer, qui recouvrait toute la région, déposa des couches de sables et d’argile. En se retirant vers le nord, les sables, exposés à l’érosion, s’oxydèrent, formant du grès ferrugineux et les dunes formèrent les Monts. Ils dominent la campagne environnante ainsi que la plaine côtière et l’estuaire de l’Yser et se situent sur la ligne de partage des eaux de l’Yser et de la Lys. Certains sont très connus tels le Mont Cassel et le Mont des Cats avec son abbaye.

Nous arrivons au sommet du Mont Kemmel où se dresse une borne géodésique, installée en octobre 1951. Nous distinguons le télésiège du mont Noir. Une plaisanterie ? Cette installation improbable a été construite en 1958, année de l’Exposition universelle de Bruxelles. Unique dans la région, attraction insolite, il mène les piétons, qui profitent de la vue panoramique des Monts de Flandres, sur une longueur de 900 mètres, du mont Noir au moulin du mont Rouge.

Traversée d’un bois de feuillus, replantés après les combats de la Grand Guerre qui laissèrent le mont chauve. Nous débouchons sur une statue représentant la déesse romaine de la victoire et un ossuaire où sont enterrés quelques 5 000 soldats inconnus de la guerre 14-18.

Ce mont Kemmel jouit d’une réputation internationale depuis la première guerre mondiale pour sa position stratégique dans la bataille de Flandre. Pendant la seconde guerre mondiale, le mont est à nouveau un enjeu stratégique pour les allemands et les alliés. Sous le mont se trouve encore le bunker de commandement de Kemmel qui abrita de 1953 à 1995 le commandement de l’armée belge. Depuis 2007, il est transformé en musée de la guerre. Des prospections archéologiques en 1965-67 et des fouilles en 1968-80 ont révélé l’existence d’une importante fortification celtique avec un système défensif assez complexe. Un tumulus s’élève au sud-est de l’oppidum. Une terrasse a livré des traces importantes de céramique riche et variée, de perles de verre et de bijoux. D’autres éléments témoignent des relations entre les occupants de la forteresse et le monde méditerranéen.

Retour tranquille jusqu’au village. Apéritif rapide, sur le pouce, près des voitures. Les courageux marcheurs ont le devoir de terminer les reliquats de la veille ! Neuf d’entre nous déjeunent à l’estaminet Het Labyrinth, se régalant des spécialités maison ou des plats traditionnels flamands et de délicieuses crêpes. Dans la cour, petits et grands peuvent s’amuser aux jeux anciens et visiter la salle musée qui regroupe des outils et ustensiles de la vie d’autrefois. Symbole de l’hospitalité flamande, les estaminets foisonnent dans la région. Endroit de rencontres et de réunions, on y pratiquait de nombreux jeux de sociétés, les combats de coqs ou la boule flamande en fumant et buvant de la bière.

Week-end sportif bien sympathique, organisé par Richard que nous remercions chaleureusement, mais aussi week-end hautement culturel car, en plus de la découverte des monts de Flandre, les rueillois ont exploré la ville du Cateau-Cambrésis, déjeuné à la brasserie historique de l’Abbaye du Cateau dans son décor de machines anciennes et de bouteilles de Vivat, sa bière blonde, aventuré dans le superbe musée Matisse et bénéficié de la visite guidée de l’exposition Miro à travers les dessins des aventures du roi Ubu. Que d’aventures !