GTJura (été 2008) littéraire j5
Jeudi 17 Juillet 2008, Arsure-Arsurette (925 m) - Chapelle-des-Bois (1080 m) : 7 h de marche, 24 km[ ]
Dénivelé cumulé 1086 m ; point le plus haut :?
La journée s’annonçait désagréable avec un temps très humide; finalement une seule petite averse le matin puis un temps couvert et lourd avec de brèves apparitions du soleil accompagnèrent les marcheurs à travers piste forestière et prairies.
Matinée, Arsure (8h15) - Foncine-le-Haut (860 m) (12h45) : 4h de marche sans les arrêts[ ]
Désormais, à Alain incombe la tâche de ranger les bagages dans le camion. Frédérique, démoralisée par le brouillard et la bruine, chantonne pour se réconforter. Sylvie trouve qu’on traînaille pour partir. Chef piqué au vif ; il démarre d’un bon pas à travers le village puis sur le chemin pastoral. Hervé se joint à nous et le chien d’une ferme nous emboîte le pas. Pas décidé à nous lâcher, Jean-Luc lui intime vigoureusement l’ordre de rentrer chez lui, tout en maugréant : « j’ai déjà du mal avec ché gins si faut encore des bestiaux » !
On suit la piste dans le sous bois de la forêt de la Haute Joux. Il crachine mais il fait lourd. Parapluies et capes fleurissent. Ça grimpe. On croise Les fontaines (940 m) puis Bois de Ban (1000 m). Les mouches, en nombre, sont exaspérantes. Cette desserte forestière est très raide. En haut du raidillon on passe un col. Puis, par un chemin longeant la crête de la forêt, on arrive à la ferme de Boquillon (1110 m). On descend maintenant un large chemin en bordure d’une combe jusqu’au carrefour d’Entre-Côtes. « Frites obligatoires » avertit Sylvie.
On traverse à gué le ruisseau Entre-Côte (1011 m), on longe une tourbière, un nouveau raidillon nous fait franchir le col du Bulay (1100 m). On continue la grimpette par des marches épuisantes jusqu’au Belvédère du Bulay (1140 m). Quel dommage ! Le paysage est englouti dans la brume ; aucune visibilité sur le vaste panorama de la chaîne jurassienne et du Mont Blanc.
On redescend vers Foncines par le sentier botanique du Bayard, jalonné de cartouches relatifs aux différentes espèces de la flore, on passe devant l’abri des Arboux (1051 m), puis au point « La vie romaine » ; est-ce un rappel d’une vie romaine antérieure dans ces lieux ? On poursuit la descente par un chemin raide et glissant, l’herbe est très mouillée, et l’on fait un écart jusqu’à la source de la Saine. Site pittoresque et frais où l’eau souterraine trouve son chemin vers la surface à travers les blocs d’un pierrier.
Le clocher de l’église de Foncines apparaît. Dans les prairies, beaucoup d’ânes et de chevaux, qui suivent Catherine. Gilbert, qui est monté jusqu’à la source de la Saine avec sa passagère, voyant le ciel incertain, nous a déniché le préau d’école pour pique-niquer. Parfait ! Un petit coup de rosé pour remonter le moral d’où la réflexion : Basée en Balade ou « Bassée en breuvage » !
Pique-nique terminé, on investit le café de Foncine-le-Haut, tenu par une jeune fille un peu débordée. En clin d’oeil, les randonneurs débarrassent les tables encore encombrées et la commande est passée. Hervé et Béatrice offrent la tournée pour remercier de leur sauvetage. « C’est vraiment une chance de vous avoir rencontrés » confie la jeune femme. Voilà qui fait plaisir !
Rencontre extraordinaire : le couple qui boit le café à la table voisine et qui enfourche prestement une petite moto n’a rien moins que 82 ans et demi de moyenne d’âge ! Originaire d’Arras en plus !!
Après-midi, Foncine-le-Haut (860 m) à la Chapelle-des-Bois (1080 m)[ ]
Un coup de « pouet-pouet » de Bernard. Traversée du village, on croise une passerelle aux lignes futuristes. On franchit la Saine pour attaquer le chemin de .Combe Noiret (860 m) puis la croupe, raide, le long du chemin de croix. On passe à côté du Sacré-Cœur et entre les bâtiments de Villeneuve (948 m). Sabine, qui débute en rando itinérante, suit vaillamment. Mais qui ose la faire rire et donc de la déconcentrer ? Le chemin encaissé entre les prairies s’est transformé en ruisseau. Aussitôt, une boutade fuse : « je ne savais pas que le canyoning était prévu » ! On passe de l’odeur de citronnelle à celle de lisier nettement moins plaisante.
Au niveau des Bergines (1030 m), on croise un groupe d’adolescents très polis, qui nous prédisent une montée difficile. En effet, la route forestière, assez bien goudronnée, grimpe en lacets interminables qui s’enchaînent jusqu’à un col (1212 m). Le col franchi, les voltigeurs de tête daignent s’arrêter.
Commence alors une descente très agréable à travers prairies et pistes forestières. On passe près des Ruines de l’Officier ; on devine quelques restes de bâtisse. Le rire de Gilbert résonne dans les sous-bois. On prend le temps d’herboriser, de deviser. Les portables sonnent. Le réseau dans le Jura est très capricieux. Le gîte d’étape, la combe des Cives est en vue, au bas de la croupe, perdu dans les prairies ; une grosse bâtisse isolée. « Pour aller en boîte de nuit ce sera difficile » souligne t’on ! L’hiver il faut savoir pratiquer le ski ou les raquettes ou conduire les chiens de traîneaux !!!! Vers 17h30, on arrive tous fatigués par une longue journée de marche.
On retrouve Dominique et Michel qui avaient pris le camion et déposé le jeune couple en cours de route.
Soirée[ ]
Première impression très plaisante : gîte sympathique, typique, tout en bois, géré par François, un tarnais devenu adepte du Jura. Une salle de lecture et de jeux, chaleureuse, parfaitement adaptée pour accueillir l’apéritif offert par Catherine et Marie-Charlotte, en l’honneur de la sainte Charlotte : un crémant du Jura pas désagréable du tout.
Au menu, poulet-riz pour la deuxième fois consécutive mais cuisinés différemment et très bon.
Dernière agitation de la journée pour des randonneurs soi-disant épuisés : recherche d’une introuvable barre de réseau. La voix de Bernard et les rires de ses accompagnants emplissent toute la combe. Des adolescents qui s’amusent avec leur jouet électronique !!!
22 h, tous couchés, comme des poules.