GTJura (été 2008) littéraire j7

De Entre Amis
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Samedi 19 juillet 2008, Bief de la Chaille (1220 m) – Lajoux, 6h45 de marche 21 km[ ]

Dénivelés cumulés : ? Point le plus haut : le crêt Pela (1495 m)

Dernier jour de ce périple jurassien donc cet après-midi, les chauffeurs doivent remonter (ou descendre) aux Alliés pour rapatrier les voitures. Il faut s’organiser !

Matinée : 3h30 de marche avec arrêts[ ]

Alain décide de conduire le camion. Sylvie, Marie-Charlotte, Sabine et Danielle seront ses dames d’honneur. Comme d’habitude, il descend petit déjeuner à l’heure précisée la veille et comme d’habitude, il constate un peu dépité: « Quand on est à l’heure, il n’y a plus rien » !

Photo de départ prise devant le gîte puis devant le garage, original, aux murs constitués des rondins de bois empilés, vraisemblablement destinés au chauffage.

Le chef a décidé de piquer droit à travers les pistes de ski. Nous entrons à l’extrémité nord de la forêt du Massacre, plus précisément dans le massif des Tuffes qui donne son nom à une cabane, un carrefour, des pistes de ski, et nous poursuivons l’ascension jusqu’au belvédère des Dappes (1400 m). Un petit déjeuner copieux dans l’estomac et le pourcentage élevé de la pente plombent les pieds et les langues. Les bouches ne s’ouvrent que pour reprendre haleine. 272 m en 45 mn.

Halte au belvédère qui offre un point de vue sur le lac des Rousses, la forêt du bois d’Amont, le belvédère où nous étions la veille et sur la droite, les Diablerets en Suisse. Nous évoluons tantôt en sous bois tantôt dans des prairies au son aigrelet des différentes clarines secouées en cadence. Dans ce secteur, les fleurs offrent une symphonie de jaune et mauve ou mauve et blanc. Quelques chaussettes accrochées au sac à dos sèchent et font office de chasse-mouches.

Deuxième halte rapide dans la forêt de Molusse à 1350 m d’altitude. Nous croisons souvent des chalets isolés, refuges d’hiver, sans doute.

Encore une heure d’ascension de pentes boisées et à midi, nous voici au sommet du crêt Pela (1495 m), point le plus haut du département du Jura et de la Franche-Comté, qui offre un point de vue sur les monts du Jura en premier plan et le massif du Mont-Blanc. La cordée d’Alain et de ses quatre biquettes jurassiennes arrive en même temps. Superbe coordination !

Endroit idéal pour un pique-nique ombragé pour les uns et ensoleillé pour les autres. Alain n’a pas manqué de monter le petit rosé bien frais pour le régal de nombreux gosiers.

Après-midi[ ]

Après une petite heure de détente pour savourer la douceur de l’endroit, nous descendons tous ensemble vers le Fiat par un chemin étroit très empierré. D’un endroit dégagé, en contrebas du sommet, Jean-Luc nous aide à repérer l’aiguille du Midi, l’arête du Goûter, les Baumes etc… et ce nuage lenticulaire qui coiffe le massif alpin, signe de mauvais temps. Une photo de Lys Martagon volée au passage ou de Silène enflée dit bouillon blanc, et l’on arrive à un croisement. Il fallait bien repérer la pierre marquée du signe du GR et surtout ne pas continuer ce chemin. Qui a raison ? Le chef ou la femme du chef. Le gros de la troupe fait confiance à Marie-Charlotte et en vingt minutes retrouve le camion sagement garé à l’ombre. Jean-Luc et Alain suivent leur idée, Dominique et Frédérique toujours en tête restent avec eux et nous les attendons patiemment pendant un bon quart d’heure. Ils ont fait un grand tour. L’accueil est sonore. Les taquineries fusent.

13h30, les chauffeurs s’entassent dans le Fiat conduit par Bernard. Adieux à Catherine qui continuera sa route vers le Périgord. Aux Alliés, les voitures sont retrouvées intactes. Bernard et Sabine font un crochet par la gare de Geix pour récupérer Angéline et Jean-Pierre Pruvost, descendus du Nord en train. Ils participent à la semaine itinérante avec Jean-Luc, Chantal et Didier.

Pour celles et ceux qui restent, commence un périple décoiffant à travers les prairies très vallonnées entourées de murets de pierres sèches. Quelques superbes bâtisses isolées se blottissent dans les creux et disparaissent derrière des rideaux d’herbes hautes et de gentianes. L’une d’elle au loin est animée : on fête un anniversaire. Le paysage est beaucoup plus ouvert, bucolique. On marche d’un bon pas mais sereinement. Le chef pose avec ses biquettes. Les langues marchent aussi.

A ce rythme nous devrions gagner le gîte assez rapidement, ce qui ravit les dames mais pas nos trois messieurs. Gilbert repère le point de vue des Echaillons (1240 m) mais pas vraiment le sentier qui y mène ! Nous voici plantées sur une croupe dans les champs de gentianes, assises dans les chardons, attendant que nos trois éclaireurs trouvent le chemin. Les chapeaux disparaissent dans le vallon pour réapparaître un peu plus loin. A condition d’enjamber les clôtures électrifiées, on peut rejoindre le balisage. Nous pestons pour le principe mais suivons. Jean-Luc baisse le plus possible les fils du bout du bâton mais Danielle sursaute à la décharge électrique. Quant à Maïté, elle plonge la tête la première sous la clôture et il faut la poigne énergique et le réflexe de JPD qui la retient pour lui éviter de s’écraser le nez dans les cailloux. Gros éclat de rire!! Par un sentier forestier à peine balisé nous atteignons enfin les Echaillons, situé en bordure de falaise d’où l’on a une très belle vue sur le golfe de la Valserine.

Revenus à notre point de départ, nous n’avons qu’une idée en tête : arriver au gîte, superbe, d’après celles qui l’ont vu le matin. Tout neuf, pas encore terminé et rien que pour nous. Nous atteindrons Chandoline vers 17h30, épuisés. Une boisson bien fraîche est appréciée. Nous nous égayons dans les chambres. Très beau design de l’ensemble tout en pin clair, accueil très sympathique par Valérie.

Pourquoi ce nom, Chandoline ? Une doline est un aven, une dépression, creusée ici, face aux champs.

Les voitures rentrent aussi.

Soirée[ ]

Les Poteau et les Joly offrent l’apéritif. Alain fait allusion au Bois Joly, à la croix Grevet, aux nombreux poteaux qui jalonnent les chemins et surtout remercie Jean-Luc pour cette excellente semaine. « Ayant rencontré tant de gentianes sur les sentiers, je voulais vous faire découvrir la fameuse liqueur de Gentiane que certains ne connaissent pas encore. C’est ma contribution culturelle !!! Alain.

Jean-Luc répond brièvement qu’il est aussi très content de la semaine, prêt à continuer le GTJ 2.

En attendant le repas, Michel amuse la galerie avec quelques histoires.

Pour le repas, les paris sont ouverts : poulet ? lapin ? riz ? Perdu ; une bonne dose de carottes râpées et d’excellentes côtes de porc grillées.

Nos hôtes dînent à côté de nous ce qui favorise les échanges. Valérie nous apprend ainsi qu’ici les moulins étaient polyvalents et que l’on pratique surtout des cultures de subsistance pour les troupeaux. Une chaux est une clairière naturelle alors qu’une cernée est une clairière artificielle. Le mot « cernois » vient de cerner les arbres c’est-à-dire l’action de couper les racines pour les faire mourir et les abattre ensuite. Technique pratiquée au Moyen-Âge. Dans une chaux neuve ou une petite chaux, la terre est trop acide et rien n’y pousse. Elle nous parle aussi de la renarde presque apprivoisée qui s’approche des maisons avec ses petits pour manger. Mais demain, la route est longue pour les uns et la marche continue pour les autres ; il est temps de gagner les chambres.