GTJura 2 (été 2008) littéraire j4
Mercredi 23 juillet, du Relais des Moines (582 m) au Touring Hôtel de Bellegarde-sur-Valserine (360 m), +1774 m, -1996 m, 8h45[ ]
Départ de Menthières-Chezery, le crêt de la Goutte, le crêt du Milieu puis descente vertigineuse sur les pertes de Valserine, Jean-Pierre et moi-même avons fait une petite chute, Jean-Pierre un vol plané qui lui a laissé la jambe tatouée… Quant à moi, chute sur le derrière, ce qui m’a permis de tester l’épaisseur des feuilles au sol ! Mais nous nous en sommes sortis sans réelles blessures !
Site grandiose, ces pertes sont en fait un passage forcé du cours d'eau dans un banc de calcaire résistant à l'érosion. Elles ont donné naissance à un labyrinthe aérien de marmites de géant. La rivière sillonne au milieu des gorges abruptes, coule en cascades puis se « perd » entièrement sous la pierre. À cet endroit, le pont naturel des Oulles, poste frontière jusqu'au milieu du XXe siècle — qui, suite à un éboulement, n'est plus naturel — a été le lieu de passage privilégié des commerçants, paysans et guerriers.
La Valserine disparaît en flots tumultueux dans de profondes crevasses. Ce phénomène impressionnant se répète sur près de 200 mètres ; tout autour, subsistent des trous ou « oulles » creusés dans la roche par le mouvement circulaire de l'eau lors des grandes crues.
Chantal est venue à notre rencontre pour la marche-découverte des pertes de Valserine.
Arrivés à Bellegarde nous retrouvons la civilisation, le bruit, les voitures, les gens... On se rend vraiment compte que nous étions bien dans les montagnes, dans notre silence…
Arrivés au Touring Hôtel, près de la gare de Bellegarde, nous sommes assez fatigués, mollets comme du bois se manifestent tour à tour pour rappeler les exploits excessifs de la veille. Un accueil chaleureux nous est réservé par la sémillante gérante de l’hôtel, qui, outre le fait qu’elle fût très soucieuse de notre bien-être, fut également attentive, présente et surtout aux petits soins pour chacun d’entre nous. Elle se fit le plaisir de nous déclamer chaque plat, sa composition, et de nous demander notre avis sur ce délicieux repas ! Que demander de plus… Chacun d’entre nous a été très sensible à cette empathie inhabituelle !