Périgord noir (automne 2016)/littéraire/j5
Dimanche 23 octobre Boucle du Château de Castelnaud et la vallée des cinq châteaux
Matinée À 8h30 les voitures quittent Combas pour rejoindre le village de Castelnaud-la-Chapelle où nous nous garons. Premier quiproquo pour trouver le bon parking, mais les groupes se retrouvent. Temps gris, doux et nuageux. À 9h20 nous attaquons un sentier caillouteux qui monte jusqu’à une route. Nous passons devant l’écomusée de la noix et pas très loin de l’Huilerie d’Aiguevive. Nous grimpons un raidillon pendant 20mn jusqu’à un plateau bordé d’arbres. Nous continuons sur ce plateau vallonné jusqu’au château de Lacoste, splendide demeure du XVIIIe siècle avec son jardin à la française, ses roses et sa chapelle. La poésie et la sérénité qui en émanent en font un endroit propice pour accueillir un mariage, comme en témoigne le départ de derniers invités. Nous suivons le PR14 dans un sous- bois. Les deux groupes marchent ensemble et arrivent devant le château Notre-Dame qui d’un tas de pierres et de ronces s’est redressé jusqu’aux machicoulis. À l’extérieur du château, est exposée une grande diversité d’abris à oiseaux. Nous continuons tranquillement dans le sous-bois marchant sur un tapis de marrons, passant devant le lieu-dit le Bost, accueillis par des aboiements habituels et débouchons dans une clairière bien abritée derrière ses haies. Le vent frisquet qui s’est levé se fait bien sentir. Le pique-nique au lieu-dit Leycal nous attend. Aujourd’hui, apéritif à la châtaigne, assez sucré, salade de pommes de terre et deux tranches de jambon cru, tartare et banane puis café. Le vent rafraîchit sérieusement. .
Après-midi Plantes végétalisées à la glycérine 13 h, le déjeuner terminé, les deux groupes se forment. Les Contemplatifs guidés par Nadine et Bernard descendent puis remontent directement au château de Castelnaud tandis que le deuxième groupe continue une boucle, suite de montées et de descentes plutôt raides. Dominique propose un aller-retour en bordure de falaise du Roc de la Garde qui offre un point de vue imprenable sur la vallée de la Dordogne, le château des Milandes et en se risquant un peu plus en avant sur le roc, le château de Beynac se dévoile. Nous rejoignons notre piste forestière, toujours très caillouteuse et continuons la boucle vers Castelnaud par Fayrac. Coup d’œil au loin au château Trompette du XIX ème et ses trois tours et au château de Fayrac. Puis au pas de charge, à travers le sous- bois, toujours en montagnes russes, nous entrons dans la grande cour du château de Castelnaud où nous attendent les Contemplatifs. Nous sommes au pied d’une superbe bâtisse imposante, en pierres jaunes du pays bien assise sur son piton rocheux. Nous avançons jusqu’à la porte gardée par deux gardes en costume et armes d’époques. Plaisanteries, photos de groupe ou individuelles. Marie-Madeleine obtient le sésame d’entrée au milieu d’une foule conséquente. La porte ouvre sur l’esplanade. Des murs d’enceinte, nous surplombons les vallées de la Dordogne et du Céou, un affluent, les vallées aux cinq châteaux : Fayrac (XVe,XVIe et XIXe s.), Beynac, un des mieux conservés (XIIe,XVIe et XVIIe s.), le manoir de Marqueyssac, Roque- Gageac et Castelnaud. Une jeune femme en costume d’époque, comme tous les animateurs, nous entraine dans une visite guidée sur le thème des techniques de défense et d’attaque du château de Castelnaud. Elle présente d’abord l’historique du château construit au XIIe s. à 160 m au-dessus de la Dordogne et du Céou. Possession du capitaine cathare Bernard de Casnac, il fut le théâtre de nombreuses attaques acharnées, pris par le catholique Simon de Montfort lors de la croisade contre les Albigeois, repris par le cathare Bernard de Casnac avant d’être à nouveau assailli par les troupes de l’évêque de Bordeaux qui le fait raser. Le château est reconstruit vers le XIIIe s. avec un mur très épais et un donjon. Il appartient à la famille de Castelnaud. Pendant la guerre de Cent Ans, le château changera sept fois de camp. En 1442, le roi de France Charles VII ordonne le siège du château. Le capitaine chargé de le défendre se rendit contre la vie sauve et 400 écus. Pendant les Guerres de Religion, le château est confié à Geoffroy de Vivans, surnommé le batailleur. Le château ne fut plus jamais attaqué. Il est restitué au Caumont, propriétaires depuis le XIVe s. qui renforcent son dispositif défensif. Au XVe s. les Caumont quitteront cette forteresse médiévale pour vivre dans leur nouveau château aux Milandes. Plus ou moins abandonné, le château se dégrade et sert même de carrière au XIXe siècle. La guide nous fait monter sur le bastion, construit à la fin du Moyen-Àge pour défendre le côté Nord. En effet, le château est protégé par la falaise au sud et à l’est, par des villages fortifiés à l’Ouest, mais le côté Nord est à découvert et exige la concentration des défenses. D’une manière très pédagogique et chronologique, la guide nous présente les différentes machines, leur fonctionnement, leurs avantages et inconvénients et les améliorations apportées au fil des ans. Il en fut ainsi des machines de jets tel que la catapulte, le trébuchet, la perrière, le mangonneau et d’autres, l’objectif étant d’atteindre le donjon. Puis a succédé l’artillerie à poudre avec la bombarde, la couleuvrine. Elle nous entraine ensuite à l’intérieur dans la cour haute et continue sa démonstration concernant les autres moyens d’attaque et de défense. La visite guidée terminée, nous nous égayons dans le château, écoutant la présentation vivante des armes pour fantassins, le raffinement pour blesser, tuer, faire souffrir, puis évoluant dans les pièces du donjon où est exposé un ensemble d’objets, de meubles, d’armes, d’armures, concernant la vie de l’époque ainsi que des animations dans la cuisine avec confection de recettes de l’époque, le bain dans la baignoire en zinc, etc… Après ces deux heures bien remplies, nous apprécions une station assise en terrasse pour nous requinquer d’une crêpe ou gaufre et d’une boisson chaude, nous descendons tranquillement par les ruelles de la basse cour puis des jardins et prairies jusqu’aux voiture.
Journée sportive et culturelle sous un ciel qui retint ses gouttes jusqu’à notre arrivée aux voitures.
Retour tranquille aux gîtes et soirée semblable à celle des jours précédents.