Pays basque (été 2012)/littéraire/j6
Vendredi 13 juillet, dans la vallée du Baztan, la boucle d’Alkurruntz (934 m)[ ]
Ce vendredi est journée libre pour permettre à chacun de visiter la région, d’écumer les ventas, d’aller déguster le chocolat de Bayonne, de farnienter sur les plages d’Hendaye, de Saint-Jean-de-Luz, ou encore de Biarritz, ou de remonter dans le Pas de Calais.
Un groupe de 17 a choisi de suivre Patrice dans la vallée du Baztan en Navarre espagnole. Cette vallée correspondant au cours supérieur de la Bidassoa. Elle groupe quatorze villages typiques.
La Bidassoa, rivière paresseuse, frontière naturelle entre la France et l’Espagne, héberge, juste avant le pont de Béhobie, l’Île aux Faisans, où se signèrent les traités et les mariages dont celui, en 1610, de Louis XIV avec l’Infante Marie-Thérèse, prévu par le traité des Pyrénées (1659) qui marque la fin des guerres franco-espagnoles. Sur ce no man’s land de 5000 m², un petit monument rappelle ces différents moments historiques.
La Bidassoa et ses affluents sont le royaume de la truite saumonée préparée à la navarra, c’est-à-dire fourrée avec une tranche de jambon de pays. Excellent !
Matinée[ ]
Nous passons la frontière à Dantcharia, au-dessus du superbe village d’Ainhoa et entrons dans la vallée du Baztan. Nous franchissons le col d’Otxondo (600 m) en direction de Pampelune, pour garer les voitures à Amaiur sur le parking de l’église.
Vers 9 heures 30, la balade commence par la traversée du village, longeant ces bâtisses imposantes en gré rouge, toutes blasonnées, aux balcons sculptés et fleuris. Rue étroite et déserte, charme et douceur. Une fontaine avec la coquille, trace de l’antique chemin de Compostelle pour arriver au col d’Otxondo. Ces maisons cossues ont sans doute été restaurées par les émigrés basques partis chercher fortune en Argentine ou aux USA et revenus au pays à la retraite. Sur la colline, au-dessus du village, se dresse un monolithe, vestige du royaume indépendant battu. Des moutons pâturent tranquillement.
Nous entrons dans un sentier champêtre en sous-bois. Les cocoricos, les bêlements, les bruits des tondeuses sont les seules animations. Nous suivons un vieux chemin de Compostelle qui a été refléché en jaune. Patrice cherche désespérément le sentier qui a complètement disparu sous les ronces, les orties et les fougères depuis son passage de reconnaissance, il y a quelques mois. Retour sur nos pas vers une bergerie où nous attendons sagement le signal. Jacques sonne de la trompe, comme Roland, pour orienter Patrice vers nous. Silence complet pour entendre les consignes. Enfin, après avoir bien tourné dans les ronces et ce mini maquis, Patrice réapparaît, nous rejoint et nous revenons au col d’Otxondo, au carrefour de Garamendi.
Pré pique-nique, au niveau du col, bien à l’ombre dans une aire aménagée pour les touristes. Patrice montre le sommet où nous irons véritablement pique-niquer.
La montée est rude sur une pente raide et sur un sentier à peine tracé, disparaissant dans les fougères hautes, clouté de pierraille et sous un soleil de plomb. Éole a la sympathie de nous ventiler ! Halte brève avant le goulet qui mène au sommet, investi par les moutons. Alain et Patrice partent en reconnaissance à la recherche d’un accès moins abrupt. Nous naviguons à vue dans les herbes hautes plus ou moins glissantes, de gros cailloux offrant des points d’ancrage ou des appuis. Ça râle, ça souffle, ça soupire mais on le conquiert enfin, ce sommet, l’Alkurruntz. Et quelle perspective sur le pays basque français, les vallées espagnoles boisées ou en herbages.
14 heures 30, le pique-nique ! Le vent monte et les nuages arrivent, très pressés.
Après-midi[ ]
La descente semble interminable, fatigante, sur une piste caillouteuse, en plein soleil, de rares touffes d’arbres offrant une ombre réduite en peau de chagrin. Puis c’est une longue piste bétonnée qui frôle une chapelle du chemin de Compostelle et encore un bout de route qui monte au village. Nous traînons les pieds de fatigue et de chaleur. Le jeune François a eu beaucoup de mérite, sans les copains pour l’encourager !
À 18 heures, les voitures démarrent. Nous serons peut être un peu en retard au dîner ! À peine.
Dernière soirée pour préparer les bagages. La semaine est terminée. Bien dommage !
Le parcours[ ]
Temps : plus de 8 heures en comptant les arrêts.
Météo : grand beau temps, ciel bleu.
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