Raquette à Saint-Gervais (hiver 2016)/littéraire/j1
Le Mont Lachat[ ]
Parking de Crozat (1420 m) à Bionnassay - Col de Voza (1650 m) - Bellevue (1770 m) - Mont Lachat (2115 m)
Journée de rêve ! « Les dieux de la montagne sont avec nous ; on le mérite» dixit Patrice. Un grand ciel bleu que traversent quelques nuages blancs vaporeux; un soleil généreux ; un vent paresseux qui s’est manifesté sans enthousiasme au col de Voza ; une neige abondante dans l’ensemble, une belle poudreuse accueillante pour les raquettes ; à différentes reprises, un magnifique panorama sur la chaîne du Mont-Blanc.
Matinée[ ]
À 8 heures 55 très précises, l’exactitude habituelle, les voitures quittent le chalet et montent vers les Contamines. Rapidement elles s’engouffrent sur une vraie petite route de montagne, inutile de vouloir se croiser, et grimpent vers les villages de Bionnay et Bionnassay. La pente est raide ! Les vieilles maisons de pierre voisinent les chalets de bois, certains en restauration, superbes. À chaque village, son école − celle de Bionnay toujours en activité − et son église, minuscule.
Les voitures sont garées au parking de Crozat au dessus de Bionnassay. Il faut bien vingt minutes pour régler le matériel avant de démarrer. Chacun est équipé du matériel incontournable : DVA, pelle et sonde.
Pour éviter la route couverte d’une neige plus ou moins fondue, demie heure de montée raide, plein nord, sur les pentes, dans les prairies, en témoignent les sommets des piquets de clôture qui pointent hors de la neige. Sous les raquettes alternent le crissement de la croûte gelée ou le son ouatiné de la poudreuse moelleuse.
Premier arrêt face au mont Joly (2525 m), d’une blancheur éclatante dans les rayons du soleil.
Bifurcation direction sud-est. Nous pénétrons dans la forêt et grimpons le sentier bien pentu dans le sous-bois. Nous débouchons au col de Voza, fuyons rapidement le courant d’air pour monter jusqu’à la station de ski de Bellevue. Les skieurs de régalent sur ces « Champs Élysées » superbement damés. Bellevue est aussi une des stations du petit train qui monte de Saint-Gervais au Nid d’Aigle. Marie, le petit train bleu du Mont-Blanc promène quelques vacanciers. Marie se partage les trajets avec Jeanne, le train rouge et Anne, le train vert, prénoms des filles du premier conducteur de ces trains. Aujourd'hui, Marie n’ira pas plus loin, les rails disparaissant sous la neige.
Nous savourons la magnifique vue sur les refuges du Goûter qui étincellent − l’ancien et le nouveau qui semble tenir en équilibre sur le bord du rocher − et tous les pics et aiguilles qui les entourent.
Il est 11 heures 45. Jean-Luc propose deux possibilités. Il reste à Bellevue avec un groupe qui pique-nique, bien installé au soleil sur les bancs de la station, puis continue de monter sur les traces du TMB, et redescend jusqu’aux voitures par le même chemin de montée. Daniel Adam emmène huit d’entre nous au sommet du Mont Lachat.
Nous suivons le trajet du petit train, deviné sous la neige, puis du TMB. Montée régulière et pentue sur un sentier très étroit, tracé à flanc de croupe, passage chaotique sur quelques mètres dans des éboulis d’une mini coulée de neige et nous débouchons sur un vaste plateau au pied du mont Lachat.
Vue extraordinaire à 360°. De la droite vers la gauche, l’aiguille de Bionnassay (4051 m) et son glacier, dôme et aiguilles du Goûter ainsi que les refuges, le mont Blanc du Tacul (4248 m), l’aiguille du Midi (3842 m), du Plan et l’arête qui y monte, l’aiguille Verte. Face à eux, la chaîne des Aravis, des Fiz, etc. Après ce repos magique, nous nous hissons d’une dizaine de mètres pour atteindre le sommet du Mont Lachat, formé de deux têtes relativement plates.
Dernier coup d’œil sur ce paysage étincelant… et il faut descendre ! Daniel, adepte du « tout droit » a repéré l’arête ouest qui pique sur Bellevue. Au sommet, la faible épaisseur de neige laisse apparaître des touffes d’herbes. Finalement nous déchaussons les raquettes pour descendre la pente abrupte peu enneigée. Dans les creux la neige redevient suffisamment profonde pour rechausser. Les chutes se multiplient, les nids de poules creusés voire un « terrier » où l’un de nous disparaît ! Pas facile de l’en sortir !! Il fallut les efforts de deux hommes !
À 14 heures, nous nous effondrons sur les bancs de la station du petit train pour enfin casser la croûte, face au soleil. Nous avions faim !
Après-midi[ ]
Une demi-heure pour reprendre des forces et nous continuons la descente dans la forêt, vers les voitures. Raquettes cross à travers les arbres et arbustes, quelques passages un peu abrupts, glissants. Quelques chutes sans gravité. Le sentier longe les chalets du Planet (1551 m) surplombe un hameau encore couvert de neige et débouche directement sur le parking, atteint vers 15 heures 30. Contents de notre journée ! Retour rapide au chalet.
Pendant ce temps, le groupe de Jean-Luc, restauré, est monté jusqu’aux sapins en haut de la station en suivant le TMB pour tenter de nous apercevoir, sans succès.
Il est descendu tranquillement par le chemin de la montée avec quelques crochets à travers la forêt.
Soirée[ ]
Une bonne Leffe ou un jus de fruit payés par la caisse commune, sirotés près du feu de bois, la présentation de la randonnée du lendemain par Jean-Luc, les échanges des impressions de la journée : « très belle balade de mise en marche du séjour ».
Le dîner suivi de l’infusion devant les flammes de la cheminée et, à 21 heures, tous les randonneurs ont regagné leur chambre, fatigués de leur journée et peut-être un peu assommés par le soleil et le grand air.
Les parcours[ ]
Le Mont Lachat[ ]
Le Mont Lachat au départ du parking des Bettières à Bionnassay ; grand beau temps ; montée au col de Voza, puis Bellevue, puis continuation du TMB jusqu'à la côte 2020 m et monté au Lachat ; descente à Bellevue par la crête ouest ; retour par le même chemin.
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Vers le Mont Lachat[ ]
Vers le Mont Lachat au départ du parking des Bettières à Bionnassay ; grand beau temps ; montée au col de Voza, puis Bellevue, puis continuation du TMB jusqu'à la côte 1710 m ; retour par le même chemin.
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