Tour des Écrins (été 2013)/littéraire/j14
Samedi 27 juillet, du refuge de La Muzelle (2115 m) au Bourg d’Oisans (720 m)[ ]
Matinée, col du Vallon (2451 m) – le lac de Lautivel (1505 m)[ ]
Départ du refuge à 7 heures. La montée au col du Vallon est presqu’un jeu d’enfant après ce que ce que nous avons connu. En une heure et demie nous gravissons les lacets faciles jusqu’au col, laissant derrière nous le refuge, une tourbière qui étincelle au soleil, un chapelet de moutons qui se déplacent dans l’alpage, le vallon de la Muzelle les sommets enneigés et tout au loin le massif de la Meije.
À huit heures trente nous attaquons la descente sur le lac Lautivel. Départ facile, une autoroute qui rassure et détend l’esprit. Puis à une rupture de pente, nous apercevons le lac encastré dans des falaises verticales. Il semble proche mais ce n’est qu’une illusion, un mirage ! S’ensuivent deux heure et demie de descente difficile, parfois acrobatique dans les rochers qu’il faut escalader, sur un sentier étroit en corniche, coincé entre le vide et une paroi abrupte et coupé de vires impressionnantes. Deux chutes ne me sont pas épargnées, sans conséquences.
En fin de matinée, Alain qui gère son genou et moi qui bataille avec le stress et l’équilibre que la fatigue perturbe, retrouvons Daniel et Jean-Luc arrivés depuis un bon moment au bord du lac, étalés dans l’herbe, contemplant le paysage sauvage, le bleu profond de ce lac de montagne et le va-et-vient des familles venues se détendre, pique-niquer au soleil bien chaud.
Nous sortirons aussi nos sandwichs.
Après-midi, Les Gauchoirs (842 m) – le gîte la Marmotte de la Meije au Bourg d’Oisans (720 m)[ ]
Un peu de courage pour dégringoler les derniers 700 mètres de dénivelée sur une voie romaine dans un sous-bois qui longe un ruisseau. Descente tranquille, croisant des personnes de tous âges qui montent au lac. Nous avons retrouvé la civilisation !
Vers 13 heures 30, nous sommes à la Dauchère (1000 m), un peu au dessus des Gauchoirs. Un chalet-bistrot planté sur une superbe pelouse, avec des tables ombragées, nous attend. Ce sera la pause café autour d’une bonne bière. Daniel se régale encore d’une énorme glace et Alain fume sa pipe tranquillement. La halte porte conseil et d’un commun accord nous décidons de rejoindre le gîte à pied plutôt qu’avec la navette.
Nous suivons une large piste en pente douce, puis plate, le long d’une rivière relativement calme en plein soleil qui cogne. Voitures et vélos viennent troubler notre tranquillité. À 16 heures, nous nous écroulons de fatigue, cuits par le soleil, au gîte de départ au Bourg d’Oisans. Les voitures nous attendent sagement.
La grande boucle est terminée, contents de ce périple somptueux, magique et pour ma part fière d’avoir réussi à suivre. Engagée de façon un peu inconsciente dans cette expédition sans penser que nous évoluerions parfois en haute montagne, je réalise à peine la performance accomplie, très soutenue et entraînée par mes trois hommes vigilants et attentifs qui m’ont bien aidée. De plus, globalement, sur cette quinzaine passée en montagne, nous avons bénéficié d’un très beau temps, les orages éclatant quand nous étions à l’abri des refuges.
Une fois de plus un grand merci à Jean-Luc pour cette initiative téméraire, sportive, magnifique que nous n’aurions sans doute jamais faite seuls.
| Rueil-Malmaison, mercredi 26 mars 2014 | |
| Renée-Claude Joly |
Du refuge de La Muzelle au Bourg d'Oisans[ ]
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