Tour des Écrins (été 2013)/littéraire/j3
Mardi 16 juillet, du Chazelet (1786 m) au refuge de l’Alpe de Villar d’Arêne (2079 m)[ ]
Matinée, Chazelet (1786 m) – La Grave (1500 m) – Le Pied du Col (1660 m)[ ]
Après une nuit agréable, confortable, requinquante, lever à 7 heures pour un départ à 8 heures 15 pétantes, comme d’habitude. Les Joly ont délesté leur sac bien trop lourd.
Trois quarts d’heure de descente vers le village de La Grave situé dans la haute vallée de la Romanche, sans omettre un crochet par la table d’orientation pour admirer une fois encore le pic de la Meije, l’immense glacier, le Râteau. Nous cheminons, les narines emplies de cette douce odeur de foins coupés et éblouis par ce ruban métallique immobile, le torrent qui serpente. Se détache la jolie église en pierres avec son abside et son clocher construits à côté de la nef.
Demi-heure d’arrêt à La Grave pour divers achats et de nouvelles chaussures pour Gauthier dont les siennes ont rendu l'âme.
Toute la matinée nous suivons la Romanche depuis un sentier en balcon surplombant le torrent d’un très joli bleu, alimenté par toutes les cascades qui dégringolent des sommets. Montées et descentes se succèdent, éprouvant fortement un genou d’Alain qui finalement nous abandonne après le tunnel des Ardoisières, juste avant Villar d’Arêne. Il part en quête d’un médecin, magicien si possible. Il va tenter le stop, sans succès, et devra monter au village par la route alors que notre cheminement le long de la Romanche est très bucolique. Nous traversons la rivière et continuons jusqu’au niveau du village Le Pied du Col.
Pique-nique champêtre le long de la rivière, avant midi pour profiter de l’ombre encore offerte par les feuillages parcimonieux sur ce versant aride. Quelques pieds se rafraîchissent dans l’eau bien froide.
Après-midi, Le Pied du Col (1660 m) – Pas d’Anna Falque (2055 m) – Arsines les Voutes (1711 m) – Refuge (2079 m)[ ]
Nous continuons de randonner dans la vallée de la Haute Romanche. Après une demi-heure de marche, nous franchissons le Pont d’Arsine (1667 m), passons les Voûtes (1711 m). La pente est raide. Le gloussement de la Romanche nous accompagne jusqu’au Pas d’Anna Falque (2055 m) qu’elle franchit en cascade. Nous suivons les lacets serrés du sentier qui suit le vallon dont les bords se rapprochent progressivement pour former un verrou rocheux, le Pas d’Anna Falque. Ce verrou barre la vallée de la Haute Romanche entre le village du Pied du Col et le refuge de l’Alpe du Villar d’Arêne. Les sillons profonds creusés dans la roche sont spectaculaires. Ils auraient été formés par une érosion due au passage d’eaux glaciaires.
À propos d’Anna Falque, une légende médiévale raconte que de retour d’un bal, cette bergère désobéissante se jeta dans les flots torrentueux de la Romanche à la suite d’une rencontre inopportune.
La dernière montée jusqu’au refuge est raide. Heureusement, le jeu de cache-cache entre nuages et soleil atténue la chaleur. Ce refuge est situé au pied du col à Alpe du Villar d’Arêne, dans un alpage pâturé par un troupeau de moutons, face à la bien nommée montagne des Agneaux. Les poules et l’âne nous accueillent. La Romanche, d’abord torrent puis rivière, prend sa source non loin de là, à une heure de marche, dans la partie nord du massif des Écrins. Elle se jette dans le Drac. Le Vénéon est un des ses affluents.
Joëlle précise que Villar vient de Villa cette grande propriété romaine qui n’a plus de secret pour nous !
Douche, repos et repas très convivial autour de cette table carrée qui facilite les échanges.
De Besse au Chazelet[ ]
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