Tour du Mont-Blanc (été 2006) littéraire j7
Samedi 26 août : depuis Le Peuty (1326 m) jusqu’au gîte d’alpage de Charamillon (1912 m)[ ]
Deux itinéraires sont possibles :
- l’itinéraire dit « normal », 3 h, +765 m, -280 m ;
- par la cabane des Grands, 5 h , +923 m, -280m.
Finalement, nous prendrons un troisième itinéraire...
Nathalie m’a dit la veille : « réveille-moi ». Quand j’ouvre l’œil, je me demande si elle est encore en train de dormir, je ne vais quand même pas tâter les couvertures... avec le risque de réveiller Jean-Michel. Nathalie revient de la douche, OK. Je me précipite dans la cuisine, car j’ai promis de faire le petit-déjeuner, mais le matin, le radar est long à se mettre en route. Tout ira bien cependant : nous avions préparé le maximum la veille et les copains arrivent par petits groupes. Vaisselle. Nous laissons un couvert préparé pour notre co-randonneuse allemande.
Départ. Beau temps.
Sur les recommandations d’un des participants à l’organisation de l’Ultra Trail, nous suivons la variante de la Vallorcine du TMB, jusqu’à Latogne. Nous montons d’abord sur le flanc Ouest de la vallée du Trient, par les chalets des Tzeppes, autre point de ravitaillement de l’Ultra Trail, à 1932 m. Mais il n’y a plus personne dans la tente : le petit parcours à cette heure-ci est fini et les concurrents du grand parcours ne sont pas attendus avant plusieurs heures ; les organisateurs se reposent dans le chalet au-dessus, perdu dans la pente, mais la fumée annonce une présence.
Ensuite, la température fraîchit ; même s’il fait encore beau, le mauvais temps a été annoncé pour la fin de la journée. Nous arrivons à un carrefour de sentiers, dit Latogne (2011 m) où il y a d’anciennes étables. Le vent commence à se lever et il est bien froid. Il y a un malentendu : Olivier, dans le groupe de tête, part en avant, vers Vallorcine, tandis que nous attendons, comme d’habitude, le reste du groupe mené par Jean-Luc. Celui-ci part alors chercher Olivier qui s’est engagé dans la mauvaise direction et sur un névé et tout le monde se retrouve. L’incident a causé un froid psychologique qui ne nous console guère du froid atmosphérique : bien sagement, en file indienne, tout le monde marche derrière Jean-Luc, qui a sa tête des mauvais jours, tandis, qu’Olivier ferme la marche, mais loin derrière la colonne. Comment faire pour détendre l’atmosphère ? En attendant, nous prenons un sentier qui passe au col des Posettes (1997 m), à côté du col de la Croix de Fer (2343 m) : nous avons une vue splendide sur la face Nord du massif du Mont Blanc, sur le Mont Blanc lui-même, et la vallée de Chamonix ; de l’autre côté, nous avons aussi vue, comme depuis Latogne, sur le barrage d’Emossson et l’extrémité du lac du même nom, la vallée de la Vallorcine et le massif du Buet. Jean-Michel, sans crier gare, propose alors de monter au petit sommet (2321 m), à notre droite, et il part. Que va dire ou faire Jean-Luc ? rien. Une partie du groupe monte avec Jean-Michel, l’autre partie, avec Jean-Luc, descend directement au col de Balme où passe la frontière Suisse-France. Les deux groupes se retrouvent ensuite au col, où il y a beaucoup de monde, dans le refuge car il fait froid, et à l’extérieur. Aussi, nous ne restons pas plus, et descendons en 40 minutes au Gîte d’alpage de Charamillon, qui a pour nom « René à la Jeanne ».
Au gîte, le vent est très froid, les nuages cachent maintenant le sommet du Mont Blanc. Nous mangeons cependant dehors, sur des tables, à côté des rares personnes qui profitent de la restauration. Le tout est installé dans d’anciens chalets d’alpage, et tenu par deux personnes très souriantes, René, qui est, si j’ai bien compris, le propriétaire, descendant de Jeanne, et une dame, la gérante.
Nous sommes logés dans un dortoir installé dans un des chalets, où de petits boxes de 3 ou 4 personnes, tout en bois, divisent l’espace. Le linge sèche dans l’ancienne écurie. La jument et son poulain viennent nous rendre visite : photos et caresses.
Rencontres : un homme trapu, avec un bonnet sur la tête déjà rencontré dans la descente sur le col de Balme, lui montait avec son corps des Alpes. Le sonneur suisse est venu se restaurer ici ; il fait une démonstration avec son instrument. Jean-Luc discute musique avec lui.
Jean-Michel, Jean-Luc nouent ensuite amitié avec un couple de belges ; Jean-Michel ayant encore un petit creux après son repas, commande, avec Daniel, une « croûte de Charamillon » et les belges l’arrosent (au sens propre) allègrement de vin blanc ; les verres aussi, sont, bien sûr, remplis. Pendant ce temps, à l’intérieur du chalet, nous prenons de la tarte à la framboise ou du gâteau au chocolat, avec un café. De passage à l’extérieur, je suis invitée à goûter la croûte de Charamillon arrosée : c’est bon, mais certainement un peu lourd à digérer, surtout après le gâteau au chocolat...
L’après-midi, puisque nous sommes tout au bout de la vallée de Chamonix, certains descendent à pied au village le plus proche, le Tour, avec plus ou moins l’idée de prendre une navette jusqu’à Chamonix. Daniel, Pierrot et Catherine, plus malins que nous, se font prendre en voiture et conduire, depuis Le Tour, jusqu’à Chamonix. Nous, nous descendons à pied jusqu’à Montroc, où passe le train rouge et blanc qui dessert Vallorcine et Chamonix. Les horaires de la navette ne nous permettent pas de descendre jusqu’à Chamonix. Nous remontons vers Le Tour. De là, certains prennent la cabine pour remonter aux chalets, tandis que Marie-Jo et moi remontons à pied : Marie-Jo n’a pas de sac, j’ai du mal à la suivre dans la montée... Il y a deux Marie-Jo : avec sac et sans sac.
Il était temps de rentrer : à partir de 17 heures, il pleut à Charamillon, nous sommes dans le brouillard. Brr... Que nous réserve demain ?