Visite guidée de Mâcon

De Entre Amis
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Mâcon, préfecture de la Saône et Loire, 36 000 habitants (comme Lens), capitale de la Bourgogne du sud (la Saône-et-Loire), Dijon étant la capitale de la Bourgogne du nord. Elle se situe à 400 km de Paris et de Marseille. La municipalité actuelle mise sur le tourisme, d’où, en particulier, l’aménagement des quais de la Saône avec promenade romantique et parking souterrain, mais pour le moment Mâcon n’est qu’une ville étape (moyenne de séjour : 1,2 nuitée par touriste).

La ville a été fondée par les Eduens, qui sont un peuple celte. Les romains ont installé un castrum à « Matisco » (d’où le nom de « Mâcon »). Autour de l’an mil, la ville se développe. Depuis 643, la ville était évêché, mais le titre est perdu à la Révolution, c’est Autun qui devient évêché.

Mâcon est bien sûr la ville natale de Lamartine.

Du point de vue économique, c’est aujourd’hui essentiellement une ville administrative ; Lyon et Châlon sont les grandes villes industrielles et Mâcon se tourne vers le tourisme. Les quais sont nés au XVIIIe siécle lorsque Mâcon a perdu ses remparts. La rivière constituait une frontière puisque l’autre rive appartenait au saint Empire germanique.

Place Saint-Pierre[ ]

D’un côté l’Hôtel de ville, de l’autre l’église Saint-Pierre. L’Hôtel de ville est situé dans un hôtel particulier du XVIIIe siècle. La municipalité s’y installe au XIXe siècle et on ajoute alors les deux ailes. La cour de l’Hôtel de ville est fleurie. Mâcon s’enorgueillit d’avoir reçu plusieurs fois le premier prix des villes fleuries (4 fleurs) ; 80 jardiniers de la ville travaillent à l’embellissement.

L’église Saint-Pierre a été érigée au milieu du XIXe siècle par un élève de Viollet le Duc avec des financements privés ; malgré ses dimensions, c’est une église paroissiale, de style néo roman à l’extérieur et néo gothique à l’intérieur. En Saône-et-Loire, il y a 250 églises romanes. L’église est orientée « à l’envers », le chœur est tourné vers l’ouest et non vers l’est, ceci pour faire face à l’Hôtel de ville ; le but était, au XIXe siécle, d’affirmer l’autorité de l’Église en face de l’autorité civile. Son érection a conduit aussi à la destruction d’un vieux quartier moyenâgeux, insalubre. L’église a été nettoyée au laser, il y a 5 ans, sur la partie visible de la place saint Pierre ; la pierre blanche calcaire apparaît.

La maison de bois sur la place aux herbes[ ]

La « place aux herbes » est une création du XIXe siècle ; toujours dans un souci hygiéniste, on détruit les quartiers insalubres pour dessiner cette place. On dit de Mâcon qu’elle est « la première porte vers le sud » ; effectivement il y a des traits méridionaux : les tuiles rondes et les toits à faible pente. Dijon est plus septentrionale puisqu’elle est à 120 km de Mâcon.

« La maison de bois » : elle donne une représentation de toutes les maisons, qui comprenaient, comme ici, un soubassement en pierre et des étages tout en bois (chêne). Il ne reste en France que quatre maisons en bois Thiers, Angers, Strasbourg et Mâcon. Elle a été construite entre 1490 et 1510. Les poutres sont sculptées sur l’extérieur de monstres, de figures grotesques ou indécentes, une licorne, des animaux fantastiques, des personnages nus…

rue Franche[ ]

C’est le quartier de l’évêché, la rue doit son nom aux franchises dont bénéficiait l’évêque.

Vue sur le pont saint Laurent, datant du XIe siècle. Il y eut d’abord un pont romain en bois, puis un système de passeurs, et enfin le pont de pierre. Le pont portait à l’origine des bâtiments aux deux extrémités et au milieu, une chapelle dédiée à saint Nicolas, mais elle a été emportée par une crue. La Saône constitue une frontière entre deux départements, la Saône-et-Loire et l’Ain. Les Bressans étaient qualifiés dépréciativement de « ventres jaunes » par référence à leur avarice supposée, à la culture du maïs… mais aujourd’hui on insiste sur l’unité du Val de Saône.

Au n°83, un hôtel particulier du XVIIIesiècle.

Au n°69 une « traboule », influence de Lyon. Il n’y a pas eu de canuts ici, mais tous les points de la ville étaient reliés par des passages ; elles ont été fermées pendant l’occupation allemande, car elles servaient de refuge aux maquisards.

La cathédrale saint Vincent de Mâcon[ ]

Il ne reste que les deux tours de façade. Nous les voyons d’abord, de l’intérieur de ce qui été la nef, un peu comme ce sera le cas à Cluny ( voir plus bas). Saint Vincent était un diacre de Saragosse, prisonnier des romains, à l’époque de Dioclétien ; il a été, dit-on, jeté dans une fosse recouverte de tessons, ceux-ci se seraient transformés en pétales de rose… Finalement il a été martyrisé comme saint Laurent sur un grill<ref name="ftn3">Ses restes sont inhumés à l’église de Saint-Germain-des-Près à Paris.</ref>. C’est un saint très honoré en Bourgogne (voir plus bas la Chapelle aux Moines de Berzé-la-Ville), patron des vignerons. Quel rapport entre ce saint de Saragosse et la vigne ? Les évêques de Macon fêtaient saint Vincent, invitaient la population à des réjouissances, le vin coulait à flot ; ce serait l’origine du rapport entre saint Vincent et le vin.

L’église est à base romane, le haut est gothique, XIIe-XIVe siécle, avec des gargouilles comme à Paris. L’église a été démantelée après la Révolution et les pierres ont servi à construire des maisons (idem Cluny…)

La Préfecture est installée dans l’ancien palais épiscopal.

De l’autre côté, on se trouve devant la façade principale de la cathédrale ; elle présente un portail du XVe siècle.

Les armes de la ville portent trois ronds, qui renvoient aux trois villes Mâcon, Chalon et Autun. Les trois villes ont le même blason. Des fouilles ont été effectuées au XIXe siècle, le produit est parti au British Museum…

Le plateau de la Baille (bailli)[ ]

On se souvient que la première ville a été fondée par les Eduens ; ils ont appelé à l’aide Jules César, qui a installé un camp près de la ville et l’a appelé Matisco.

Le couvent des Ursulines 1615, ordre éducatif de jeunes filles. Le couvent a été transformé en prison à la Révolution : le père de Lamartine a été enfermé un temps aux Ursulines, tout à côté de la maison natale (présumée) de son fils. En 1968, le couvent a été transformé en musée municipal.

Mises à part quelques constructions anciennes, ce quartier est fait d’immeubles neufs.

L’hôtel de Lamartine[ ]

La famille, issue de la magistrature, a été anoblie au XVIIIe siècle. Alphonse de Lamartine eut cinq sœurs, dont trois sont mortes de la tuberculose. Alphonse a hérité de beaucoup de propriétés et d’une grande fortune, mais en quelques années il a tout dilapidé. Celui qu’il appelle « l’oncle terrible » possédait cette maison où résidait la famille l’hiver et l’été on se transportait à Milly. L’hôtel particulier a été vendu par Lamartine, comme tous les hôtels dont il a hérité ainsi que les châteaux ; il n’a conservé que le château de Saint-Point et celui de Monceau. Il a donné son nom à sa nièce pour qu’elle hérite et elle a gardé le château de Saint-Point. Il y a quatre ans, la famille a vendu le château et son contenu..

L’hôtel d’Ozenay[ ]

La propriété a été achetée par le père du poète pour y vivre l’hiver. Ses enfants y sont nés. La mère du poète y est décédée. L’hôtel a été propriété de Lamartine de 1830 à 1841.

Rue Paradis[ ]

C’est une des plus anciennes rues ; on y trouve l’hôtel du Bailli, du XVe siècle et des vestiges des remparts (tour ronde), le tout dans un très mauvais état ; l’hôtel du Bailly a été racheté par la ville.

Le musée Lamartine[ ]

Il est situé dans l’hôtel de Sénécé, datant du XVIIIe siècle, avec décoration en trompe l’œil. Le bâtiment appartient à l’Académie de Mâcon, il était le siège de cette Académie au XIXe siècle. Il s’agit d’un musée biographique, il y a aussi un musée au château de Saint Point.

La Charité[ ]

Centre hospitalier de Mâcon, rue Carnot, anciennement rue du Bourg neuf, car la ville s’est d’abord installée sur la colline, puis elle s’est développée vers le Nord et ensuite seulement vers le Sud. Les arcs en anse de panier au rez-de-chaussée des maisons témoignent de la présence de boutiques autrefois.

En 1617, La Confrérie de la Charité est fondée à 25 km de Mâcon, à Châtillon-des-Dombes, par saint Vincent de Paul. En 1632, la Charité est installée à Mâcon. Au XVIIIe siècle le bâtiment est détruit, et Soufflot, l’architecte du Panthéon, reconstruit la Charité. Le bâtiment est actuellement en cours de restauration. A la Révolution, il est devenu une prison, ensuite, un hôpital « général<ref name="ftn4">Cf Michel Foucault.</ref> », qui recevait les pauvres, les filles mères, les orphelins, les fils de famille indociles. On voit encore sur la façade le tour (photo) où les mère déposait leur enfant nouveau né (retour au tour à Hambourg). L’hôpital présente une façade baroque arrondie.



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