Roches vignobles et art roman (printemps 2006) littéraire j1

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Dimanche 23 avril: randonnée à la journée, au départ du Centre, avec repas tiré du sac.


Avant le départ et après la traditionnelle photo, Michel nous lit un poème de Lamartine :


« Objets inanimés, avez-vous donc une âme

Qui s’attache à notre âme et la force d’aimer »


Nous partons vers l’est, pour monter sur la Roche de Vergisson, d’où nous avons une belle vue sur la vallée et sur la roche de Solutré ; descente sur le bourg de Davayé où nous passons à côté du lycée viticole et agronomique ; petit détour pour voir l’église et son tympan au chevalier manchot ; on ne traîne pas, juste le temps de jeter un œil sur une improbable « coccinelle » (voiture) jaune, et nous grimpons sur les pas de François et de nos très lointains ancêtres solutréens vers le sommet de la Roche de Solutré, à travers des buis. L’effort est récompensé par un superbe panorama sur le vignoble de Pouilly-Fuissé, parsemé de petites constructions en pierres sèches, les « cadoles », anciens abris pour les vignerons. Quelques mètres plus bas, sur un espace herbeux à peu près plan, sous un chaud soleil, nous sortons le pique nique. Jean-Pierre (devinez lequel) n’a pas oublié le vin rouge, ni Marie-Paule le génépi.

N’ayant emporté que les œuvres de Lamartine via Lagarde et Michard et non celles de François Mitterrand, et n’ayant pas le temps d’évoquer la carrière politique de Lamartine, nous proposons avant le départ la lecture mimée du poème de Lamartine, « Les Révolutions », avec comme acteurs Marie-José et Michel :


Marchez ! l’humanité ne vit pas d’une idée !

Elle éteint chaque soir celle qui l’a guidée,

Elle en allume une autre à l’immortel flambeau :

Comme ces morts vêtus de leur parure immonde,

Les générations emportent de ce monde

Leurs vêtements dans le tombeau.


Là c’est leurs dieux ; ici les mœurs de leurs ancêtres,

Le glaive des tyrans, l’amulette des prêtres,

Vieux lambeaux, vils haillons de cultes ou de lois :

Et quand après mille ans dans leurs caveaux on fouille,

On est surpris de voir la risible dépouille

De ce qui fut l’homme d’autrefois.


(…)

L’humanité n’est pas le bœuf à courte haleine

Qui creuse à pas égaux son sillon dans la plaine

Et revient ruminer sur un sillon pareil :

C’est l’aigle rajeuni qui change son plumage,

Et qui monte affronter, de nuage en nuage,

De plus haut rayon du soleil. (…)

A. de Lamartine, « Les Révolutions », Ode sur les Révolutions, déc. 1831.


On comprend que ces vers ne soient pas resté gravés dans les mémoires…


Dans la descente, nous passons devant le musée préhistorique enterré au pied de la Roche, puis nous remontons jusqu’à La Grange-du-Bois. Nous avons une vue plongeante sur le Prieuré de la Grange-du-Bois et sur la Roche de Solutré. Il fait chaud, les réserve d’eau ont baissé, le Centre n’a donné que trois bouteilles d’eau ; Jean-Luc rappelle le principe : chacun doit emporter son eau pour la journée, mais nous avons soif. Chantal prend l’initiative de héler une dame dans son jardin, qui se trouve en bordure de la route. Bien aimablement celle-ci remplit nos nombreux bidons, en se plaignant quelque peu d’être souvent sollicité par des randonneurs imprévoyants, qui, en sonnant à sa porte, vont jusqu’à la réveiller à l’heure de la sieste. Une fois le ravitaillement fait, le groupe se divise en deux : soit rentrée directe à Serrières par le vallon, soit quelques kilomètres de plus avec un détour par la crête. Assez rapidement, sur ce dernier chemin, Jean-Luc propose une autre option : petit détour pour aller voir « une fontaine » ; une randonneuse nous indique alors qu’il y a un dénivelé de 70 mètres et que si ce n’est pas notre route, ce n’est pas la peine d’y aller, car il faudra remonter : Gérard part dans la descente avec moi, Jean Luc nous dit de continuer, mais semble-t-il, il y a une « insurrection » dans les troupes, qui ne veulent pas suivre. Nous descendons vers cette « très belle fontaine », remontons au pas de course parmi les copains qui font semblant d’être mécontents et la troupe se remet en marche ; l’escapade a cependant permis une vue sur le Prieuré sous un angle nouveau. Le sentier, lui, nous offre un superbe panorama sur la vallée de la Saône, Mâcon au loin et la Roche de Vergisson. Retour au Centre vers 17 heures où le premier groupe est déjà arrivé.

Nous renouons avec la tradition des AG apéritives, avec la « Trois Monts » apportée par Marie-Charlotte et Jean-Luc. Décision est prise, sous l’initiative de Didier, de se ravitailler en boisson locale, vin blanc et vin rouge pour les repas et pour l’apéritif.


Vergisson Solutré, éléments de préhistoire

Les grottes de Vergisson témoignent d’une présence humaine, au paléolithique moyen (moustérien, 70 000 à 30 000 avant JC).

Au pied de la Roche de Solutré on a découvert au XIX°s un gisement témoignant d’une culture du paléolithique supérieur (20 000 avant JC), reconnue comme une période particulière de la préhistoire, le Solutréen. Il faudrait visiter le musée départementale de la Préhistoire de Solutré au pied de la Roche.

Le site était habité par des gallo romains ; le propriétaire d’une « villa », Solustriacus, a donné son nom au village de Solutré. Il est fait mention de celui-ci avant l’an mil. Au sommet de la roche fut élevé au X° et XIII° une forteresse qui fut démantelée au XV° siècle.


Vergisson Solutré, éléments de géologie

La partie à l’ouest de la Saône, la Bresse, résulte d’un effondrement progressif qui s’est produit au tertiaire lors de la poussée alpine, alors que se formaient sur l’autre rive de la Saône les monts du mâconnais, découpés en « chaînons » ; chacun comprend un soubassement cristallin qui provient de l’érosion de la chaîne hercynienne ; au secondaire, plusieurs couches de sédiments marins, principalement calcaires, alternativement durs ou tendres, se sont déposés. L’érosion intense qui a suivi a dégagé selon cette alternance de niveaux plus ou moins résistants, de longues crêtes rocheuses parallèles, dont l’alignement Solutré - Vergisson est le plus bel exemple.


Vergisson Solutré, éléments de faune et flore

Sur les pelouses calcaires des sommets de Solutré et Vergisson, la pelouse très sèche a une végétation rase et pelée. Ces pelouses constituent la zone de chasse des rapaces.

Des fourrés de buis ou buxaie recouvrent de vastes zones, que nous avons traversées, sur les pierriers et les rebords des corniches, habitat du lézard vert et de la couleuvre verte et jaune.

La chênaie succède à la buxaie.