Pays basque (été 2012)/littéraire/j3
Mardi 10 juillet, Hondarribia (Fontarabie) et le Cabo Higuer (cap du figuier)[ ]
Matinée[ ]
À 8 heures 30, la caravane de voitures quitte le gîte en direction de Hondarribia via Béhobie. Visite involontaire de la ville, notamment du quartier des pêcheurs aux maisons colorées et fleuries, avant de dénicher le parking en front de mer. Autre difficulté, pour payer le parking ! Après une demi-heure de tentatives et de cogitations, le fonctionnement de la machine à sous est maîtrisé, la monnaie rassemblée…
À 10 heures 30, nous pouvons enfin démarrer sous le crachin. Nous contournons le nouveau port, la plage puis la baie de Hondarribiko. Nous passons devant le vieux fort en ruine et gravissons un raidillon qui monte entre les maisons. Nous arrivons très vite au Cabo Higuer, avec son restaurant et son camping, que nous dépassons. Nous empruntons un chemin de terre côtier, montagnes russes parfois abruptes, qui pénètre dans un sous bois de châtaigniers et de pins. Il descend dans le fond de criques de la côte très dentelée dont le port d’Artzuazpi que nous traversons, croisant les restes d’un moulin. Nous passons sur l’autre rive, débouchons sur une esplanade herbeuse couverte de fougères, pins, chênes rabougris, les bruyères et hortensias presque sauvages apportant une jolie note colorée. Quelques marches, obstacle pour les animaux qui évoluent en toute liberté, et nous voici transportés sur une falaise, immense pâturage qui surplombe la côte. Des troupeaux de chevaux, de vaches et de moutons vivent ici des mois, dans le calme, à peine perturbés par le passage des randonneurs, avec une vue imprenable sur l’océan.
13 heures 15. De descentes en montées sur ce sentier en bordure de falaise, nous tenant en haleine pour nous encourager, Patrice pointe la crique que Maïté et lui nous ont choisie pour le pique-nique. Enchâssée dans les rochers, bien à l’abri du vent, les courageux pourront se tremper les pieds.
Après-midi, le sanctuaire de Guadalupe et Hondarribia[ ]
Vers 14 heures, après une brève mais réconfortante sieste, même Jean-Luc s’est laissé tenter, pour la plus grande satisfaction de Patrice, un discret mouvement de foule s’amorce.
Nous reprenons la traversée de cette superbe prairie, au milieu des chevaux et poulains imperturbables, puis obliquons pour rejoindre une piste cimentée puis des chemins de terre et enfin une route menant au site de Guadalupe, son fort et le sanctuaire ; à 4 kilomètres du centre-ville, sur une pente du mont Jaizkibel, cette église dédiée à la sainte patronne de la ville est sise dans un cadre qui offre une très belle vue sur l’embouchure de la Bidassoa et la côte basque française dont Hendaye et Saint-Jean-de-Luz.
Après la visite rapide de l’église et un large coup d’œil au panorama, nous piquons sur la vieille ville. Pour les genoux fatigués, une voiture les descend.
Nous franchissons la porte blasonnée de la vieille ville fortifiée. Après la photo de famille, la muraille en toile de fond, nous flânons sur la place où se dresse la forteresse austère datant du Xe siècle, aujourd’hui reconvertie en Parador, puis dans les rues bordées de maisons anciennes aux balcons de fer et corniches sculptées, qui descendent au parking que nous retrouvons à 17 heures. Hondarribia est un port de pêche actif et une station balnéaire.
Retour au gîte avec, pour certains, une halte aux ventas.
À 19 heures 30, repas au restaurant avec une autre spécialité basquaise : la morue à la biscayenne et ses pommes de terre. Un régal !
Michel est en forme et entame un répertoire de chants dont le fandango bien connu Il est un coin de France. Se faisant un tout petit peu priée mais ravie, Anita, la nouvelle Benbiste, basquaise d’origine, esquisse quelques pas de cette danse emblématique du Pays basque sous les yeux ébahis de François, son petit garçon. Bravo et merci car après une journée de marche, quel courage !
Information sur le sanctuaire de Guadalupe. Une légende espagnole dit qu’au début du XIIe siècle, un vacher d’Estrémadure aurait trouvé sur les rives du fleuve Guadalupe une petite image de la vierge Marie représentant une vierge brune. Celle-ci acquit vite une grande popularité au-delà de la région d’origine ; ainsi Notre-Dame de Guadalupe devint sainte patronne de Hondarribia.
En 1638, pendant la guerre de Trente ans, Hondarribia est assiégée par les troupes françaises du Prince de Condé. La population qui résiste demande la protection de la sainte patronne de la ville ; le siège est levé grâce à l’arrivée de soldats du Gipuzkoa le 7 septembre. Un an plus tard, la Cité de Fontarabie pour remercier la Vierge de l'avoir protégée fit le vœu de célébrer la victoire avec une procession solennelle jusqu'à l'ermitage le 8 septembre. La fête principale de Notre-Dame de Guadalupe qui était précédemment célébrée le 25 mars fut ainsi déplacée.
Le parcours[ ]
Durée de la randonnée : 7 heures.
Météo : l’orage a explosé une bonne partie de la nuit et au matin le ciel est gris et très chargé. Une évaporation intense blanchit les fonds entre les croupes. Si la randonnée débute sous le crachin, la journée sera globalement ensoleillée.
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