Pyrénées, de Cauterets au Vignemale (été 2009) littéraire j1
Accueil > Pyrénées, de Cauterets au Vignemale > Compte rendu
Lac de Gaube et refuge des Houlettes[ ]
Une mise en jambes de 700 mètres de dénivelée.
Matinée[ ]
Après le petit déjeuner servi à 7h, nous montons garer les voitures au Pont d'Espagne. Logistique impressionnante pour accueillir les touristes toujours plus nombreux. Sur la route, nous admirons la cascade du Cerisey, déchaînée, crachant son écume ébouriffée dans un vacarme assourdissant.
À 8h30, les 29 BenBistes attaquent la première grimpette qui suit un gave fougueux, gorgé d'eau. Il dévale la pente caracolant dans les rochers. Patrice attire notre attention sur cet ensemble granitique, recouvert d'un glacier, il y a bien longtemps. Nous traversons des sous-bois, suivons des pentes, illusion d’immenses tapis rose et vert que donnent les rhododendrons en fleurs.
Les géraniums sauvages aux fleurs bleu violacé rivalisent avec le bleu électrique des gentianes sans tiges, côtoient les joubarbes et les renoncules au jaune éclatant et bien d’autres fleurs délicates.
Après une heure de montée assez raide à travers la caillasse, voici le spectacle grandiose du lac de Gaube, au bleu profond, avec en toile de fond la face nord du petit Vignemale, ses glaciers suspendus et ceux des Houlettes. Les nuages s'étirent, se déchirent pour se regrouper aussitôt sans jamais dégager les sommets qui nous entourent. Le soleil perce par intermittence, le temps de voler quelques photos. Compagnie des vaches, indifférentes aux va-et-vient permanents des promeneurs.
Nous continuons le sentier qui longe le lac, puis le petit lac et ensuite une grande prairie où paressent les eaux qui descendent de la montagne. Le sentier encombré de rochers, suit le gave. Tous deux s’enfoncent dans une vallée très encaissée, comme toutes les vallées pyrénéennes, entre les flancs abruptes, verdoyants puis minéraux, des sommets qui les encadrent. Les pins à crochets<ref name="ftn1">Le pin à crochets ou pin de montagnes, tient son nom des écailles de ses cônes. Il est originaire des montagnes françaises (Alpes, Jura, Pyrénées). C’est un survivant des dernières glaciations. Il apprécie les sols siliceux analogues à la terre de bruyère qu’apprécient les rhododendrons. Il peut atteindre jusqu’à 30 m de haut. Sa longévité est exceptionnelle jusqu’à 1 000 ans. C’est un arbre à tout faire, auxiliaire indispensable du berger.</ref> s’accrochent à ces parois dans des positions parfois très acrobatiques. Les éclaircies se raréfient et vers onze heures, quelques gouttes paresseuses s'écrasent sur le sol. De plus en plus vindicatives, elles se transforment en averse de mini grêlons qui ricochent sur les pierres. Le calme est revenu pour l'arrivée au refuge, superbe construction en pierres, inaugurée en 1964.
Quel dommage que ce Vignemale reste ainsi enfoui dans les nuages. Jacques en sera très frustré.
Pique-nique au refuge sur les tables en terrasse. Café, crêpes réchaufferont. Il fait très frisquet bien qu'à l'abri du vent.
Après-midi[ ]
A chacun son rythme pour la descente par le même chemin. Le ciel reste très incertain, le brouillard monte, englue le lac de Gaube qui ne laisse deviner qu'un coin de rivage et de surface ondulée par le vent. Quelques incidents émaillent le parcours: une crampe dans la cuisse, un genou qui conteste et l'entorse impressionnante d'un promeneur d'un autre groupe. Jean-Luc et Bernard, en bons samaritains, descendront ce prêtre sur leur dos en attendant la relève, assez tardive, des pompiers. Un crachin breton s'est levé et vers 17h, la troupe, fatiguée mais aussi émerveillée par la beauté du paysage et très contente de la journée, retrouvait néanmoins les voitures avec joie.
Ne dérogeons pas aux rites : à 19h la chambrée de Gaube offre l'apéritif, pour la plaisir de se retrouver et Patrice expose la journée de demain. Puis Michel présente la minute culturelle: la belle légende de Pyrène.
Dîner simple et excellent : ragoût de mouton et tarte suivent une bonne soupe.
Soirée calme.
<references/>