Pyrénées, de Cauterets au Vignemale (été 2009) littéraire j2
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Lac d'Estom[ ]
Deuxième mise en jambes, par la volonté de ce « teignous » de temps qui a obligé nos organisateurs à inverser le programme.
Matinée[ ]
7 heures, petit déjeuner. Le moral des troupes est sombre : le brouillard enveloppe les toits de la ville, une cheminée fume ! Patrice propose donc un départ à 8 heures 30. Ghislaine, Lydie et Josette déclarent forfait. Les genoux ne suivent plus.
Nous garons les voitures au dessus de Cauterets, au parking de La Fruitière, ancienne coopérative fromagère transformée en auberge. Depuis La Raillère, la route de montagne suit le gave du Lutour très abondant et qui dévale la pente à grand bruit. Si quelqu'un nourrissait quelque espoir d'éclaircie, il est réduit à néant : l’enveloppe de brume ne décolle pas.
8 heures 50, la troupe s'ébranle gaillardement longeant le gave. La vallée du Lutour est une zone pastorale, idéale pour marcher tranquillement. Patrice insiste sur le côté bucolique de ce paysage typiquement granitique que l'on découvre de temps à autre au gré des passages nuageux. Des tapis de rhododendrons colorent cette roche grise et compacte, à laquelle s'accrochent les pins « à crochets » jusque que très haut sur les sommets. Les prairies et les eaux abondantes complètent l'ensemble. Le sentier agréable, en escalier dallé, suit le gave aux cascades particulièrement gonflées. L'écume se mêle à la brume et le grondement de l’eau est un excellent repère dans ce paysage fantomatique.
11 heures, le refuge d'Estom se distingue dans la brume. Seule la petite chapelle reste bien visible. Nous déjeunons à l'intérieur du refuge, très aimablement accueillis par la gardienne.
« N'oubliez pas d'aller jeter un coup d'œil au lac, but de la randonnée ! » taquine Patrice. Un coin de rive et trois pêcheurs obstinés. Grand ou petit ? Toile de fond ? Nous reviendrons !
Cette courte randonnée est propice à l’apprentissage de Garmin, l’indispensable GPS.
Après-midi[ ]
Descente rapide. Personne ne traîne dans ce brouillard qui s'épaissit. On ne voit pas à 15 mètres.
14 heures 15, le parking. Écœurés par le mauvais temps, la majorité rentre vite en voiture. Huit courageux rallient le gîte par le sentier de sous-bois, ravis de leur promenade prolongée et de la très belle vue sur Cauterets qu’ils apercevaient entre les sapins.
Lydie et Josette suivent la conférence itinérante dans Cauterets (cf. leur CR). D'autres promènent dans la ville, visitent la Maison du Parc des Pyrénées et son exposition didactique sur la vie en montagne, l'église, son étonnant chemin de croix d’une facture moderne, d’après l’œuvre de Pierre Baldi (1990) et sa surprenante crèche en galets du gave, les Thermes de César, avec sa façade inspirée de la mode antique : fronton triangulaire et colonnes de marbre. À Cauterets, les bains remontent à l'époque romaine, et selon la légende, César serait passé par là… Le boulevard Latapie-Furin, « le petit coin de Paris dans les Pyrénées », rue prestigieuse qui aligne les façades d'apparat, celles des palaces du XIXe siècle, bâtiments de grand style, savamment ornementés par des balcons à colonnades et fer forgé, lucarnes à frontons, beaux appareillages de pierre et de marbre, cariatides, œuvre du célèbre architecte Lucien Cottet. Puis l'esplanade des Œufs, déployée depuis 1869 devant l'ancien centre thermal, accueille entre autre une galerie due à Gustave Eiffel. Enfin la rue de la Raillère (éboulis de pierres en pyrénéen), enfilade de belles façades aux balcons en ferronnerie et fenêtres bordées de marbre gris. Le Musée 1900, installé dans l'hôtel d'Angleterre construit en 1875 et qui recevait les monarques britanniques, abrite des collections de costumes 1900 et populaires.
Soirée[ ]
Avant le dîner, Patrice présente le programme du lendemain avec sa délicatesse habituelle, pour ne pas affoler les troupes : le grand tour, les tours light et ultra light.
Puis l’apéritif offert par la chambrée Marcel, un délicieux Jurançon fruité, précède la minute culturelle de Michel : Cauterets sous le signe du Romantisme ou encore la cité des Idylles : Victor Hugo et sa maîtresse Juliette Drouet y firent un séjour passionné, George Sand venue avec son mari y noua une idylle avec un jeune avocat, Alfred de Vigny y vécut sa lune de miel et Chateaubriand y donna rendez-vous à une jeune admiratrice. Vigny y écrivit le célèbre poème sur le Cor, dont il se délecte du son au fond des bois, notamment dans les Pyrénées et encore « Nuit Pyrénéenne ».
Enfin, le dîner et sa cuisine familiale très agréable.
Très bonne nuit car demain la journée sera longue et les dénivelés importants.