Pyrénées, de Cauterets au Vignemale (été 2009) littéraire j3
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Le tour du massif de la Cardinquère et ses lacs[ ]
1070 m de dénivelée ; longue journée de 9 heures avec les arrêts.
Matinée[ ]
Départ à 7 heures 20 du gîte pour aller garer les voitures au parking du Pont d'Espagne. Première journée où l'on découvre enfin les sommets qui entourent Cauterets. « Admirez la possibilité du soleil » ! raille Patrice. Les appareils photo crépitent, au cas où…
Deux groupes se séparent, l'un emmené par Patrice pour la grande boucle et l'autre emmené par Jean-Luc pour le refuge Wallon. En fait il conduira ses ouailles pique-niquer au premier lac d'Embarrat.
Jusqu'au premier lac, les deux groupes se suivent selon leur rythme. Tout d'abord, le groupe emmené par Patrick :
- Traversée du Pont d'Espagne, admirant au passage la succession de superbes cascades à la confluence des gaves de Gaube et du Marcadau dans un chaos de rocs auréolés d'écume, se déversant dans une forêt de sapins et de pins sylvestres. Le vieux pont, d'une vingtaine de mètres, soutenus par une arche unique, construit en 1886, permettait aux bergers et aux colporteurs de rejoindre la frontière espagnole par un chemin muletier.
- Puis traversée d’un vaste espace pastoral où paissent tranquillement les vaches : le plateau du Clot qui conduit au chalet du Clot. Nous passons devant un rocher école planté dans cette immense prairie et observons l'atterrissage de l'hélicoptère, ravitailleur du refuge. Nous traversons le plan d'eau et débouchons très vite sur le long plateau de Cayan à 1632 m. Sur notre droite, nous découvrons nettement les grandes parois de la Cardinquère et une mignonne cascade qui descend des sommets. « Nous allons monter au dessus d'elle », annonce Patrice. Cris d'horreur !
- Au bout du plateau de Cayan, nous laissons sur la gauche le sentier qui monte au refuge Wallon et franchissons le pont de Cayan à droite. Nous montons en lacets sur la rive gauche du torrent de l'Embarrat pour atteindre un beau belvédère qui surplombe le plateau de Cayan. De là, nous apercevons tout en bas, un ensemble de silhouettes: c'est le groupe de Jean-Luc qui réfléchit !
- montée à travers les rochers, dans les pins, sur un vrai sentier de montagne. Deux salamandres égarées sur le chemin ont échappé aux chaussures. À chaque virage, le plateau de Cayan se découvre sous un angle différent. Au fond d'un cirque, nous franchissons un petit col et arrivons au premier lac d'Embarrat à 2078 m. La montée est assez abrupte. Nous atteignons très vite le lac supérieur. Et encore une croupe derrière laquelle se dissimule un lac minuscule au fond d'une combe. Devant nous, un immense cirque et le chemin qui serpente sur le flanc d'un sommet vers un col. Voilà enfin le lac du Pourtet à 2420 m adossé au pic Soum de Bassian, et aux aiguilles du Pic d'Arrouy. Le soleil nous a accompagné tout le long du chemin permettant d'admirer les cimes, les névés, la flore variée et éclatante. En revanche, peu d'animaux en vue.
* pique-nique sur les rives du lac, dérangeant deux pêcheurs. Jacques repère les énormes truites qui le nargue et Christian bombarde sa femme de boules de neige. Les nuages arrivent s'effilochent dans les aiguilles. Le vent se lève et la température chute.
Pendant ce temps, le groupe de Jean-Luc a traversé le plateau de Clot jusqu'au chalet refuge et a assisté aux manœuvres de l'hélicoptère. Il a continué jusqu'au pont de Cayan. Il est tôt. Le chef propose donc une alternative : soit monter au refuge Wallon, comme prévu, soit monter au premier lac d'Embarrat, même temps de marche mais un peu plus de dénivelé. D'un commun accord, la petite troupe suit à un rythme lent et régulier et gagne le lac d'Embarrat sans embarras. Pique-nique tranquille au soleil, puis descente un peu acrobatique par le même chemin. Cet exploit mérite bien un pot que Pierre offre au chalet-refuge du Clot. Tout le monde rentre, ravi.
Après-midi[ ]
* Descente dans la caillasse, en aplomb du lac, juste au dessus du névé. Nous admirons une dernière fois cette combe superbe encore bien ensoleillée. Au détour d'un lacet, à 2309 m, nous découvrons le lac Nère qui signifie noir en occitan. En effet, le reflet de la roche lui donne cette couleur très sombre. Maïté fait remarquer que ce lac baigne dans le silence contrairement aux autres, bruyamment alimentés par les torrents environnants. Descente à découvert dans les rochers. Nous perdons de l'altitude pour atteindre le refuge Wallon à 1865 m. Une petite chapelle émerge d'entre les pins, certains bien inclinés sous la poussée de la neige.
- Une bonne boisson, bue au soleil, requinque. Le refuge est situé au carrefour de trois vallons montants, celui qui conduit au lac d'Arratille, celui qui conduit au col de la Fache et un autre qui remonte vers le col de Cambalès. L'environnement pastoral paisible décontracte.
- Longue et lente descente jusqu’au plateau de Cayan, en suivant le gave du Marcadau, à travers les rochers et les bois. Puis c'est l'interminable traversée du plateau de Cayan jusqu'au Pont d'Espagne et vers 17 heures nous retrouvons les voitures, harassés mais grandement satisfaits.
Soirée[ ]
La présentation du programme du lendemain soulève beaucoup de questionnement et d'agitation. Finalement, décision est prise pour une randonnée facile permettant un repos bien mérité avant d'attaquer une course plus corsée vendredi.
La chambrée Chabarou, Bernard et Jean-Luc, offre l'apéritif, un bon petit rosé.
Michel présente ensuite la minute culturelle : Cauterets, la cité des Frétayrés. Dès le XVIe siècle, la station détenait l'exclusivité des soins par frottements, massage à l'eau thermale que prodiguaient les frétayrés ou frotteurs, recrutés parmi les bergers. Ces pionniers de la kinésithérapie, soignaient avec un zèle qui les portait « aux frictions en tous genres ». L'eau de Cauterets favorisait les grossesses, disait-on et les frétayrés aidèrent sans doute à asseoir cette réputation. Lorsque la reine Hortense, femme de Louis Bonaparte, roi de Hollande, mis au monde le futur Napoléon III, un peu moins de neuf mois après son passage à Cauterets, on se posa quelques questions !
Dans la bonne humeur habituelle, nous retrouvons le restaurant : excellente soupe, melon et poule au pot d’Henri IV suivis d'un moelleux au chocolat maison, succulent, et d'une crème anglaise.