Pyrénées, de Troumouse et Gavarnie au Monte Perdido (été 2009) littéraire j1
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Le col de la Géla (2708 m)[ ]
Sur les murailles à l’est du cirque de Troumouse, 11,8 km, 1013 m de dénivelée.
Matinée[ ]
Beau soleil, déjà chaud au réveil. Vue fabuleuse sur l’immensité de ce cirque, le plus grand des Pyrénées, à l’amont du gave de Héas et à l’est du Marboré. Un mur de montagnes calcaires domine d’au moins mille mètres le fond du cirque et s’élève à 3086 m au pic de Troumouse et à 3 150 m au pic de la Munia, plantée sur la frontière franco-espagnole et point de séparation de trois bassins : la Garonne, l’Adour et l’Ebre, deuxième fleuve espagnol.
Spectacle amusant des vaches curieuses qui s’intéressent de très près aux tentes d’un groupe de jeunes campeurs installés dans l’alpage.
La randonnée débute en terrain qui semble pratiquement plat, royaume des vaches et des moutons, agrémenté de ruisseaux desséchés et des lacs des Aires (2135 et 2159 m). Nous moutons des croupes herbeuses jusqu’à atteindre une falaise, avec en fond la majestueuse Munia et l’imposant Vignemale et son glacier.
Après 1 heure 30 de promenade tranquille, on attaque cette muraille pour atteindre le col de la Sède à 2651 m. Angoisse devant ce mur pratiquement vertical ! Yeux rivés sur les pieds, chaque atterrissage nécessitant une longue réflexion ! Le chef ouvre la marche, rassure. Évidemment, il y a aussi les cabris qui se régalent ! Le serpentin ondule, accroché à ce mur interminable, aux prises avec ces fichues pierres qui ne demandent qu’à dévaler.
Nous atteignons enfin le col, espèce d’échancrure dans ce massif monobloc. Puis, à travers une caillasse rouge, coupante nous grimpons jusqu’au col de la Géla au pied du pic du même nom.
Pique-nique bien venu mais attention au vent ! On observe à souhait les courants ascensionnels quand les plastiques nous échappent malgré notre vigilance. Belle leçon de physique !
Après-midi[ ]
Retour vers le col de le Sède, observant au loin les isards qui se chauffent au soleil sur les plaques de neige.
Et nous voici en haut de la muraille à descendre. Le chef assène : « randonnée ACS ! » − attention, confiance, sérénité. Facile à dire ! Concentrés sur ce terrain « avarié », toujours dixit le chef, la chenille chemine prudemment. On n’herborise pas ! Mais tous ces rochers, gros et petits, frissonnent au passage de cette multitude de pieds, se trémoussent à la vue de ces trente huit quilles. Et si on jouait ! L’un d’eux, intrépide, se lance dans la pente, d’abord lentement, puis s’enhardit, rebondit sur une voisine bien ronde, frôle le chapeau de Vincent, et fait mouche sur la belle quille galbée de Jacques !
Le choc est rude, douloureux, déstabilisant. Mais elle ne tomba ni ne rompit. Heureusement nous étions presque en bas du mur et Jacques marcha héroïquement jusqu’au premier rocher pour s’y reposer. Docteur Gilbert, infirmières Marie-Charlotte et Joëlle se précipitent pour désinfecter les égratignures. Deux bonnes heures de marche nous attendaient encore. Preuve est faite qu’en montagne la vigilance n’est jamais trop grande.
Nous traversons à nouveau ce grand espace herbeux en ordre plus ou moins dispersé mais sous l’œil attentif des responsables. Une bonne douche sera appréciée à condition de choisir la cabine ad hoc, celle où l’eau est chaude !
Fin d’après-midi et soirée[ ]
Tant d’émotion, voire de peur rétrospective, nécessite de se requinquer. Gilbert a tout compris et offre un rosé et un Gewurztraminer 2007, délicieux, au bord du torrent en contrebas du refuge. Pour la photo, il prend un bain de pied surprise ! L’ambiance est animée et Patrice a quelques difficultés à présenter la journée de mardi mais il ne se démonte pas. Quel mérite !
Repas excellent, en particulier la tarte aux poireaux, mais vraiment long.
On devrait bien dormir !