Raquette au Bersend (hiver 2015)/littéraire/j4
Mercredi 4 mars, le lac de Saint-Guérin[ ]
Ce matin, mines déconfites : brouillard et neige enveloppent le Beaufortain ; petites perles puis flocons généreux. « La neige ne mouille pas » déclare Jean-Luc, péremptoire. Donc à défaut d’admirer le paysage, nous nous oxygénerons !
Matinée[ ]
Comme tous les jours, à 9 heures les moteurs tournent. Les voitures montent au-dessus d’Arêches vers le lac de Saint-Guérin jusqu’au parking du hameau du Mappaz, difficile d’accès car la route n’est pas encore déneigée. Les chaînes s’imposent sur certaines voitures. Les passagers de Jean-Luc doivent pousser sa voiture récalcitrante.
9 heures 30. Nous montons vers le barrage de Saint-Guérin en suivant la route pendant une bonne demi-heure. Mise en jambes tranquille. Un raidillon de quelques mètres dans la poudreuse nous amène à la chapelle de Saint-Guérin, protecteur des troupeaux. Chapelle en pierres, moderne, sobre ; intérieur dépouillé où pierre et bois se marient harmonieusement.
Il neige à gros flocons !
Pour retrouver la route, Jean-Luc pique droit sur la croupe à la pente bien raide. Montée régulière d’une bonne demi-heure dans la poudreuse, dans les traces du chef. « Excellent pour le cardio » lance t-il ! Nous surplombons les chalets du hameau, plus ou moins regroupés.
Voici la route. Courte halte pour reprendre notre souffle, admirer cette blancheur qui nous entoure et nous continuons de monter la pente douce vers le barrage dont l’imposant mur de retenue se profile assez rapidement. À cette époque, le lac, grande étendue blanche, est vide, prêt à recevoir les eaux de la fonte des neiges.
Soudain le vent se lève, violent, mordant, fouettant les visages. Nous quittons rapidement le lieu, longeons le lac, à l’abri d’une muraille rocheuse.
11 heures 30. Un peu tôt pour déjeuner ! Nous continuons la piste vers une cascade gelée, magnifique − la photo pour le journal du Nord s’impose − et avançons jusqu’au lieu-dit Le Rocher (1666 m). Daniel A. nous entraîne dans un sous-bois propice au pique-nique, à l’abri du vent et de la neige, enfin presque, car nous sommes poudrés par celle qui tombe des branches d’arbres secouées par le vent.
Il fait froid. Pique-nique vite avalé mais les doigts ont quand même le temps de geler.
Après-midi[ ]
Nous reprenons notre marche dans le sous-bois jusqu’à la passerelle du Four qui enjambe le fond de la retenue d’eau, évoluant dans une poudreuse délicate, savoureuse, ondulant entre des silhouettes givrées, au soin ouaté des raquettes.
Vers 14 heures la neige cesse de tomber. Une éclaircie découvre un superbe et mélancolique paysage, gris et blanc. Au loin, une croupe émerge de la brume qui se lève.
Deux groupes se constituent. Jean-Luc et la plupart des dames remonteront jusqu’au barrage de ce même côté du lac. Daniel et les autres franchissent la passerelle suspendue, légèrement mouvante et longent le lac sur l’autre rive, partageant l’étroitesse du sentier avec un groupe de skieurs de randonnée. Ils traversent le barrage largement enneigé et rejoignent le groupe de Jean-Luc pour entamer la descente vers le Mappaz.
Un peu de piste puis une plongée dans la poudreuse fraîche vers les chalets qui avoisinent la chapelle Saint-Guérin ; nous continuons dans les sous-bois à gauche de la chapelle, dans une ambiance feutrée, finissons le circuit sur la route jusqu’aux voitures retrouvées vers 15 heures.
A l’arrivée à la pension, les messieurs s’activent à nouveau pour déneiger les quelques mètres qui séparent le bâtiment dortoir du chalet restaurant. Les dames apprécient beaucoup cette délicate attention.
Fin d’après-midi tranquille en attente de…
Soirée[ ]
L’apéritif, offert aujourd’hui par les frères Alain et Daniel, un délicieux pétillant de Savoie. Puis le dîner toujours très animé par le récit des impressions des uns et des autres.
Le parcours[ ]
Il neige sur le Beaufortain ; du Mappaz, parking difficile d'accès sans chaîne, montée régulière vers le lac en passant par la chapelle et la cascade gelée ; montée au Darbelay et retour par la rive ouest pour certains ou la rive est pour d'autres ; la neige s'est arrêtée de tomber, une éclaircie !
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