Raquette en Giffre (hiver 2013)/littéraire/j3

De Entre Amis
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Mercredi 13 mars, cascade du Rouget (959 m), chalet du Lignon (1180 m)[ ]

Gag de la journée : « A la recherche de la neige, raquettes sur le dos ! »

Sans surprise, au lever vers 7 heures, les massifs, pics et dents qui nous entourent sont toujours bien emmaillotés dans leurs langes de brouillard et y resteront toute la journée. Vers 9 heures, sur la route qui monte vers Sixt, de vaillants rayons de soleil illuminent la paroi verticale d’un mont qui surplombe le Giffre. Ensemble de facettes irisées, aux couleurs variant des bleus métalliques aux ocres, tel une composition de Braque, seule palette colorée de la journée à s’offrir aux yeux. Pendant toute la randonnée, nous évoluerons dans un camaïeu de blancs, gris jusqu’au gris noir des nuages, et de noir formé par les ensembles denses des grands résineux. Le moral des troupes reste ensoleillé, heureusement, malgré la neige qui s’est invitée en milieu d’après-midi et l’enveloppe ouatinée qui gonfle comme une baudruche.

Matinée[ ]

Toujours matinaux ces Benbistes ! Les voitures décollent du chalet à 8 heures 45, comme d’habitude. Direction Sixt-Fer-à-Cheval. Nous suivons le cours du Giffre qui coule au fond d’une large vallée. Le Giffre, affluent de l’Arve, est un charmant torrent qui prend sa source dans le Fer à Cheval, cirque de Sixt. De grosses bourgades s’y sont développées, ensembles de chalets, du simple au très élaboré. Nous traversons Sixt puis Salvigny où nos garons les voitures. Au loin, une cascade bien nourrie dégringole des hauteurs, la cascade du Rouget nous attend.

Après quelques dizaines de mètres, raquettes sur le dos, à 9 heures 40 nous passons dans le vif du sujet, raquettes aux pieds. Direction la cascade. Nous avançons dans un bois, sur un sentier assez large, en pente douce, comme l’indiquent les panneaux annonçant les lieux et les altitudes : plan du Prot (820 m), Les Praz (840 m), Pont de Sales (860 m). Nous suivons le torrent de Sales et devrions voir la Pointe de Sales au dessus de nous, signale Jean-Luc !

10 heures 30, nous arrivons tranquillement à la cascade du Rouget, surnommée la Reine des Alpes à cause de son débit impressionnant à la fonte des neiges. Elle jaillit en deux ressauts sur 90 mètres de hauteur. Le temps de l’admirer, de prendre les photos et nous déchaussons. Raquettes sur les sacs, nous escaladons les racines des arbres du bois qui borde la cascade. Au départ, elles forment de belles marches faciles à monter. Puis le chef s’exclame : « Ici c’est la merde ! » Enchevêtrées, glissantes autant que les pierres et les herbes voisines, offrant peu de prise, la progression ralentit. Un peu d’escalade et d’animation pour éviter la monotonie ! Les messieurs aident les dames !

À 11 heures des toits de chalets surgissent. Nous rechaussons les raquettes et continuons toujours dans les bois, grimpant lentement mais sûrement, enjambant les nombreux troncs d’arbres affalés sur le chemin, franchissant des ponts de neige qui enjambent des ruisseaux et atteignons le Pont du Bettere (1150 m). La neige s’entasse jusqu’au niveau haut des rambardes. Nous traversons le pont et encore dix minutes de grimpette raide pour déboucher sur des croupes bien enneigées. À quelques mètres, le toit du chalet du Lignon (1180 m) affleure. Presque midi.

L’été, les voitures peuvent monter jusqu’au parking du chalet, point de départ pour une grande traversée jusqu’à Chamonix. Jean-Luc insiste délicatement ! Douze heures de marche, une bagatelle !

Le ciel est toujours aussi bas mais il ne fait pas de vent. Les tables du chalet invitent au pique-nique, tranquille au milieu des arbres.

Après-midi[ ]

Une bonne demi-heure autorisée pour avaler les collations et nous attaquons la descente douce entre des haies de sapins, cette fois. Daniel saisit l’occasion pour un bref rappel de botanique, la différence entre sapin et épicéa. La neige gelée en surface, lourde en dessous n’offre pas un support bien stable. En vingt minutes nous sommes au parking des Fardelays (1040 m), près d’un hameau sans vie en cette saison.

Nous poursuivons dans un sous-bois. La neige a déjà fondu, notamment autour des arbres ce qui vaut à Patrice de disparaître en partie entre les racines d’un gros résineux effondré. Étrangement, nous remontons ! De temps en temps quelques déclivités de terrain obligent même à se hisser. Dernière grimpette raide pour nous retrouver sur l’autoroute selon le chef. C’était une option ! Les GPS n’ont peut-être pas trouvé le chemin !

Cette fois nous descendons. La Grande Joux (1072 m), Les Fontaines (925 m), La Feulattière (896 m). Nous devrions profiter du massif de la Grande Joux. À la prochaine rando ! Piste désagréable, la neige en partie disparue, les raquettes crissent tantôt sur la neige tantôt sur les cailloux. Daniel et Alain finissent par déchausser. Au niveau de la Feulattière, nous apercevons les voitures sur le parking en contrebas. Nous sommes aussi au sommet du tremplin à sauts. Quatre indisciplinés, pressés d’en finir ou envie de s’amuser une dernière fois, descendent le raidillon qui longe le tremplin. Les sages font le tour par le pont où la neige s’arrête brutalement, déchaussent et franchissent les derniers mètres le long du ruisseau pour rejoindre le parking.

Pendant ce temps, Klaus a tenu compagnie à Brigitte. Ils ont bien discuté, lu et même fait une petite sieste.

Soirée[ ]

18 heures : « AG ! AG ! AG ! » La voix de stentor de Bernard raisonne dans le couloir. Une certaine excitation règne dans cette AG. Éclats de rire, taquineries sont à l’ordre du jour autour d’un jus de pomme ou d’une ch’ti. Fond inépuisable !

19 heures : l’heure de la soupe, excellente, bien épaisse et chaude. En fin de repas, la conventionnelle tisane et le non moins conventionnel Génépi pour assurer une bonne nuit.

Le parcours[ ]

Durée totale :
Météo : temps bouché et froid, du brouillard, quelques éclaircies.

  • Longueur de l'itinéraire : 6,5 km
  • Dénivelé positif cumulé : 420 m
  • Dénivelé négatif cumulé : 420 m
  • Altitude maxi : 1180 m
  • Altitude mini : 830 m
  • Altitude moyenne : 980 m