Raquette en Giffre (hiver 2013)/littéraire/j2
Mardi 12 mars, chalets de Bostan (1605 m), col de la Golèse (1671 m)[ ]
La météo annoncée étant convenable, Jean-Luc choisit une randonnée un peu plus longue, réservant les plus courtes aux jours moins favorisés.
La devise du jour « Si on veut arriver jeune, il faut partir vieux ! » dixit Daniel, expression qu’il tient de son Maître Patrick guide de haute montagne.
Matinée[ ]
8 heures 45, départ du chalet de Plampraz. 9 heures 5, arrivée au parking du Plan aux Arches (1098 m) situé au dessus des Allamands, un hameau de Samöens. Il ne pleut pas encore mais le ciel est d’un gris sombre et tous les reliefs sont dans le brouillard. Température de 3°. Avant le départ, installation des traces sur les GPS, opération qui semble toujours compliquée.
Nous évoluons dans la Montagne du Bostan. Montée régulière dans les sous bois, sur une neige dense, agréable qui crisse sous les raquettes. Marche cadencée, silencieuse. On se réchauffe vite. De minuscules flocons commencent à virevolter et la grisaille s’épaissit.
Après une heure et demie de marche, s’ouvre un superbe vallon, très aéré. À droite, les chalets de Bostan (1600 m) adossés au massif des Dents d’Oddaz qui disparaissent dans le brouillard. (Le col de Bostan, est à la frontière suisse).
11 heures 30, après une grimpette assez physique, derrière Daniel qui fait la trace − des trous profonds pour y glisser les raquettes −, arrivée en haut d’une croupe, dans un brouillard dense. Les GPS crépitent pour trouver le chemin, invisible. Puis, succession de montagnes russes couvertes de poudreuse, jusqu’au plateau des Lagots à 1810 mètres. Des skieurs sont passés par là. Le rideau de brume se lève, le vent aussi !
Ultime montée sur une neige de velours, immaculée puis descente dans une bonne poudreuse jusqu’au refuge de la Golèse (1672 m). Chacun peut s’éclater dans cette pente sans danger. Sur le versant de droite, près de nous, la jolie trace d’une coulée de neige, imposante.
Pique-nique près du refuge. Chacun tente de se protéger du vent glacial qui tourbillonne. Pas de sieste ! Les doigts se congèlent.
Après-midi[ ]
13 heures 30, nous levons le camp rapidement. Descente dans le vallon, dans une neige qui commence à se réchauffer, lourde, parfois délicate à gérer. Émerge le toit du chalet d’alpage de l’Abérieu, enfoui sous la neige. Arrêt au sommet d’une croupe pour trouver le chemin. Un bug ! Trois d’entre nous partent en reconnaissance mais avancent un peu trop loin sur la rive gauche du ruisseau. Ils vivront leur vie. Retrouvailles au parking. Les neuf autres suivront la pente un peu moins escarpée de la rive droite, passant près du chalet Les Bois (1373 m), enjambant le ruisseau dans le sous-bois. La neige est de plus en plus collante. Quelques chutes sans dommage, des glissades sur les fesses qui font gagner du terrain.
14 heures 30, nous retrouvons le chemin des Chavonnes (1245 m), qui est plutôt une piste. Au loin derrière les branchages, la Pointe d’Anterne se dégage des nuages. Vingt minutes de descente pour retrouver le parking, du côté opposé où nous l’avons quitté ce matin, contents de notre journée.
Nous retrouvons nos trois brebis sécessionnistes, arrivées peu de temps avant. Quelques chutes sans gravité sur des pentes très raides, sauf pour Brigitte dont la raquette s’est coincée dans la neige. Daniel la descend au centre médical de Samöens : entorse et petite fracture de la malléole diagnostiquées. Son séjour se termine ; nous le regrettons beaucoup.
Soirée[ ]
18 heures 30 : assemblée générale dans une de nos chambres avec jus de pomme et bière Ch’ti en apéritif. Demain, troisième jour, journée courte : la cascade du Rouget.
19 heures, le dîner : une bonne soupe qui réchauffe et un couscous qui tient au corps. Une tisane et une lampée de Génépi pour une excellente nuit !
Le parcours[ ]
Durée totale : 5 heures 50.
Météo : temps bouché et froid, du brouillard, puis des éclaircies.
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