Sète, les copains d'abord (printemps 2009) littéraire j1

De Entre Amis
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Dimanche 19 avril 2009, Frontignan, ses salins et son muscat[ ]

Le canal de Sète au Rhône

Matinée, les Salins de Frontignan, 18 km, 4 h 30 de marche, 10 m de dénivelée.[ ]

Départ en voitures du centre du Lazaret à 8 h 30, selon un co-voiturage dûment organisé, pour se retrouver au parking sur le quai du Caramus à Frontignan. Digression portuaire, dans une traversée acrobatique de Sète le long du port qui s’étale à droite et à gauche de la route : gros thoniers à quai, bateaux de joute avec l’échelle à l’arrière, barcasses de toutes sortes. Selon Marie-José, the must est d’habiter sur les collines qui surplombent la ville pour jouir de la vue à 360° !

Quelques gouttes ont accompagné le départ mais le soleil ne se fait pas prier longtemps.

Pique-nique au milieu des moustiques

Nous nous scindons en deux groupes, pour une meilleure maniabilité, et débutons une randonnée paisible le long du canal de Sète au Rhône puis sur le bord d’un étang. Nous passons devant une conchyliculture puis devant le bâtiment des Voies navigables de France. Nous longeons le cordon littoral, bien aménagé, couvert d’une végétation adaptée au milieu salin et aussi, curieusement, d’un bois naturel qui se développe grâce à la présence de source d’eau douce en sous-sol.

Le bois des Aresquiers

Le niveau de l’eau reste constant : ces étangs servent de régulateur en absorbant le trop plein d’eau, sauf à Magdelone où les ruisseaux qui débouchent peuvent entraîner des inondations. Ce chemin des Salins nous mène au pont des Aresquiers et aux Cabanes de pêcheurs. Coup d’œil aux tables du café, peintes avec des scènes locales et aux Cabanes, bien entretenues, aux jardinets fleuris et point sur le paysage qui s’étend à perte de vue : la Gardiole derrière nous, Hortus reconnaissable à sa bande de calcaire et le pic Saint Loup à gauche, Montpellier tout au fond.

Retour à Frontignan

Nous prenons le chemin des Aresquiers qui pénètre dans le site du Conservatoire du littoral. Avons-nous vu les sansouires<ref name="ftn1">Sansouire : terme provençal désignant une formation végétale composée de salicornes toujours émergées.</ref> ? Nous continuons dans le bois des Aresquiers jusqu’à trouver une aire de pique-nique très sympathique. Oublions les moustiques qui se sont régalés aussi ! Le bois des Aresquiers est un espace naturel original, situé entre le massif de la Gardiole, les lagunes languedociennes, les salins et la méditerranée.

Marche dans les Salins jusqu’à la pointe d’Ingril. Les Salins ne fonctionnent plus sauf à Aiguesmortes. Randonnée aux vertus calmantes dans ce paysage naturel très bien conservé.

Retour vers le parking en suivant une levée de terre rectiligne puis un quai qui mène au pont qui enjambe le canal. Attention avant de le traverser qu’il ne se soulève pas ! 14 h 30 nous retrouvons les voitures.

Après-midi, visite de Frontignan et dégustation de muscat à la cave Balta[ ]

Le caveau Balta

Le caveau Balta[ ]

Nous avions repéré le caveau Balta sur le quai des Jouteurs mais la dégustation des groupes se fait au mas Carmen sur la route de Montpellier. Présentation rapide des produits de la cave qui existe depuis 1946 : le muscat de Frontignan est blanc et s’ambre en vieillissant. Il est vinifié à partir d’un cépage à petits grains blancs, dit « à Muscat de Frontignan ». Il est élevé sur un terroir calcaire dans une zone d’appellation contrôlée de 800 ha. Il est vendangé en sur-maturité selon des méthodes ancestrales. Il fut le vin des rois et des grands de ce monde. C’est un vin de dessert par excellence qui s’accommode très bien aussi avec le foie gras et le Roquefort. Dégustation dans une ambiance chaude et bruyante. La jeune fille y perdait la voix !


Après les nourritures terrestres, les nourritures intellectuelles !

Le pont-levis

Le pont-levis[ ]

Chance extraordinaire d’assister au spectacle impressionnant du pont qui se soulève verticalement sur des vérins pour laisser passer, paisiblement, une colonie de bateaux.

Frontignan

Visite du vieux centre ville au gré des ruelles étroites et circulaires[ ]

Un nommé Frontinius, Romain d’origine, serait à l’origine de Frontignan. Il cultivait ses terres entre les montagnettes de la Gardiole et l’étang poissonneux. Frontignan la Peyrade, ou vieux Frontignan, s’est constituée au XIe siècle autour de son château, situé sur l’emplacement de l’hôtel de ville actuel. La culture du muscat s’y pratiquait déjà.

Passée par mariage au XIIIe siècle sous suzeraineté des rois d’Aragon − Jacques 1er lui attribua ses armoiries −, elle redevient française sous Philippe VI en 1349. Dès cette époque, le port de Frontignan, qui communiquait avec la mer par l’étang d’Ingril et les graus<ref name=ftn2>Un grau est un terme du bas Languedoc signifiant l’estuaire d’un fleuve côtier ou le chenal faisant communiquer un étang côtier avec la mer</ref>, commerce avec l’Italie et l’Afrique. À la suite de l’attaque et de son occupation temporaire en 1361, la ville renforce son système de défense par la construction de remparts en y intégrant l’église Saint-Paul. Ils suivaient, à peu près, le trajet des cinq boulevards actuels qui ceinturent le vieux centre ville et furent très efficaces pendant les guerres de religion. Seule subsiste une tour. Richelieu y séjourne à plusieurs reprises en 1629. Seule ville des alentours à rester catholique, pour la remercier, Louis XIII y installe, en 1630, un des quatre principaux sièges d’Amirauté du Languedoc. Hélas, des problèmes d’ensablement obligent Louis XIV à construire un nouveau port sur de la roche qui sera la ville de Sète. Un violent bombardement US, en juin 44, détruit un tiers de la commune et de ses habitants. A partir du XXe siècle, l’installation de plusieurs usines (pétrole, soufre, engrais, ciment) favorise le développement de la ville qui compte aujourd’hui vingt mille habitants.

L'église Saint-Paul

L'église Saint-Paul[ ]

Cette église, qualifiée de romane, massive, à contreforts renforcés, est édifiée sur l’emplacement d’une ancienne villa romaine ou sur les bases d’un édifice roman du XIIe (selon les sources). Au XIVe siècle, la construction de la tour clocher, intégrée dans les remparts et du poste de garde, au-dessus du chœur, fait de cette église un élément de la chaîne des églises fortifiées du midi méditerranéen. Au XIVe siècle aussi, la nef est surélevée et reconstruite en style gothique languedocien. Son plafond est en bois, (rare dans les églises de la région). Une de ses poutres peintes, d’origine, restaurée est admirable. Le portail principal, gothique, plaqué sur le mur méridional roman, est décoré de frises de poissons et de bateaux. Autel en marbre rose et blanc de Caunes.

Musée d'histoire locale[ ]

Coup d’œil au musée consacré à l’Histoire locale, installé dans l’ancienne chapelle des Pénitents Blancs construite en 1642, proche de l’église St Paul, qui a conservé son portail monumental du XVIIe et le plafond du chœur. Outre les objets relatifs à la vie courante des siècles passés, des joutes nautiques, de la vigne, et de l’art religieux, il possède une collection importante d’archéologie sub-aquatique, deux sites gallo-romains ayant été découverts en mer ainsi que deux épaves de navire de guerre napoléoniens, le Robuste et le Lion.

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La tour de la glacière[ ]

Nous passons devant la Tour de la glacière, vestige des remparts et qui n’a abrité la glacière que quelques années à la fin du XIXe siècle.

La maison Poulaillon[ ]

La maison Poulailon est la demeure du médecin frontignanais Séverin Poulailon, qui voulait y construire un sanatorium en 1894. Mais, s’il était un médecin de haute volée, il était mauvais gestionnaire. Il se ruina, le sanatorium ne vit jamais le jour et la maison Poulailon sera vendue en lot.

Soirée[ ]

Lors de la traditionnelle AG, Bassée en Balade offre l’apéritif, un muscat évidemment ! Il échauffe passablement l’assemblée et le chef a beaucoup de peine à placer son discours, pourtant toujours bref, et à désigner quelques improbables rédacteurs ! Journée de mise en jambe et mise en forme, bien sympathique.



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