Sète, les copains d'abord (printemps 2009) littéraire j2

De Entre Amis
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Les asphodèles de la Gardiole

lundi 20 avril, la Gardiole[ ]

matin, forêt domaniale de la Gardiole par « la bergerie de la Saumade », 16 km, 4 h, +200m de dénivelée[ ]

Huit heures, il pleut. Le ciel est tout noir chargé de gros nuages. Le bleu de la mer s’est assombri. Nous longeons le boulevard du bord de mer, traversons le port avec ses gros thoniers à quai. Lueur d’espoir : nous nous dirigeons vers un coin de ciel qui s’éclaircit. Traversée des vignobles, protégés à gauche par la forêt de la Gardiole. Dès la tournée vers Courmontérial, nous pénétrons dans un bois à végétation basse. Joëlle nous attend au bord de la route, perchée sur le talus et à grand renfort de gestes pour signaler l’entrée du parking de Vic-la Gardiole.

Jacques et ses belles gambettes !

L’averse drue s’est calmée ; il continue de pluviner et les punchos fleurissent. Le harnachement de Jacques semble beaucoup amuser la galerie et Patrice vole à son secours : « On ne se moque pas des épouvantails de la Gardiole » assez pour faire pouffer encore un peu plus. Admirez le « satyre » des bois et ses mollets décorés de guirlandes électriques.

Le groupe se scinde en deux, comme d’habitude, les « vieux » derrière Joëlle et les « jeunes » derrière Jean-Luc. Dans les faits, les deux groupes s’entremêlent en permanence.

Les litres de Joëlle

Nous suivons une piste forestière très large. Premier arrêt près d’une plaque d’un mètre carré sur laquelle est gravée 650 litres, quantité d’eau qui tombe entre octobre et avril. « Il manque peut-être un demi-litre ! » ironise Joëlle.

La Gardiole qui signifie « petit jardin », est un vaste ensemble de 5 000 ha de collines (site classé depuis 1981), situé entre Montpellier et Sète. Espace boisé détruit par l’élevage et les incendies et reboisé depuis 1970, essentiellement de chêne Kermès aux feuilles cousines de celles du houx. Le ciste de Montpellier aux fleurs roses formant des buissons voisine le serpolet et le romarin en fleurs. La longue et frêle hampe florale de l’asphodèle se dégage de l’ensemble.

Nous doublons la bergerie de la Saumade qui a donné son nom à une partie de circuit. Vers 10 heures, halte à la bergerie neuve, bâtiment abandonné au toit délabré.

La grimpette de la Gardiole

Une grimpette pentue en vue ! Joëlle allonge le pas et la gravit à toute allure pour photographier les marcheurs. Cette montée franchie, nous suivons pendant trois quarts d’heure le sentier bien plat qui offre une vue d’ensemble sur Vic-la-Gardiole, Mireval, Villeneuve-la-Maguelonne avec son château d’eau et l’ancien de l’évêché, Palavas et son cordon littoral et tout au fond, la grande masse blanche de la Grande Motte et après la Camargue. Plus près de nous, on distingue parfaitement la digue de terre que nous avons suivie hier avec les grandes cuves cylindriques de la raffinerie de Frontenac et la nouvelle cité de Frontenac-Plage. La pluie a cessé mais le vent s’est levé et il n’est pas chaud.

Vue sur le littoral

Dans la descente, nous recherchons un endroit abrité pour le pique-nique. Une forêt de pins et quelques gros cailloux semblent convenir. La bataille s’engage à nouveau avec les escadrilles de moustiques.

Après le déjeuner, le soleil se lève enfin. Une demi-heure de marche pour se réchauffer et halte. Les mollets se découvrent à nouveau avides de bronzage, pour peu de temps, hélas !

Vers 14 h 15 nous retrouvons les voitures. Nous avons tenu une moyenne de 4,8 km/h !

Au départ de l'après-midi

Après-midi, la Gardiole au dessus de Balaruc-les-Bains, 7 km, 1 h 45, +65 m de dénivelée[ ]

Vingt minutes de tergiversations pour que chacun décide de son programme de l’après-midi.

Pour ceux fatigués de marcher : quartier libre. Joëlle leur propose de monter en voiture jusqu’à l’Abbaye Saint Félix de Montceau, en ruines mais bien entretenue avec très belle vue sur l’étang de Thau. Les randonneurs changent de parking.

Entre les gouttes de pluie assez molles et dans le vent, balade sur un sentier agréable, en balcon, qui offre un panorama extraordinaire sur tout le littoral, Frontignan, de Sète au pied du mont Saint Clair, l’île de Thau devant qui avance dans l’étang de Thau, les parcs à huîtres de Bouzigues et Agde tout au fond. La croupe couverte est d’une végétation assez basse et de nombreuses plantes fleuries qui l’ont recolonisée après l’incendie de 1998.

À 16 heures 45, nous retrouvons les voitures assez tôt pour s’éviter la pluie qui redouble et le vent qui ne faiblit pas.

Soirée[ ]

AG, comme tous les jours, à 19 heures. Les marcheurs sont accueillis par le directeur du Centre qui présente l’établissement du Lazaret. Joëlle, Marie-José S. et Renée-Claude offrent l’apéritif, l’incontournable muscat de Frontignan. Difficile dans cette assemblée de plus en plus bruyante d’entendre les consignes pour le lendemain.

Repas très animé et assourdissant. Une spécialité de la région est servie : la seiche à la rouille. C’est bien bon.

Le Lazaret

Quelques mots sur le Lazaret[ ]

Le Lazaret fut crée en 1865, grâce à une initiative du pasteur Lucien Benoît et de l’Église Réformée de Sète : le Service des Armées accepta d’attribuer en concession les pavillons construits pour les soins aux blessés de la guerre de Crimée, dans le quartier qui deviendra la Corniche. Le Lazaret put ainsi accueillir en bord de mer, des familles, aux revenus très faibles et dont l’état de santé nécessitait les bienfaits de l’eau de la mer et du soleil.

L’œuvre prenant de l’ampleur et la concession étant interrompue par trois fois pour des raisons diverses, en 1888, les autorités décident de créer une Société − l’Établissement des bains de mer du Nouveau Lazaret −, constituent un capital, grâce aux dons des églises et des legs, achètent un terrain et commencent la construction des pavillons destinés à recevoir les familles, de façon sûre et régulière.

En 1905, la séparation des Églises et de l’État marque le début du changement de fonctionnement de l’établissement. En effet, les dons des Églises diminuant, la participation financière des familles hébergées sera de plus en plus importante pour financer l’œuvre.

En 1948, création de l’Association du Lazaret qui louent les lieux à la Société du Lazaret de 1888, gère l’œuvre, et est responsable de l’entretien du parc et des bâtiments.

Actuellement, l’établissement est ouvert à tous.