Sète, les copains d'abord (printemps 2009) littéraire j4.1

De Entre Amis
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Trompe-l'œil à Agde

mercredi 22 avril, Agde[ ]

matinée, étang du Bagnas, 15 km, 4 h 30[ ]

Comme tous les jours, départ du Lazaret à 8 heures 30 jusqu’au camping des Sept Fonds où l’on gare les voitures. Les moustiques sont déjà en action. Ghislaine invente un nouveau groupe le NLM : Nique Les Moustiques. Joëlle est à la recherche d’une paire de chaussettes ; tel un prestidigitateur, Vincent extrait de son sac la paire qui sauve les pieds de Joëlle.

Le canal du Midi

La troupe s’engage sagement sur le chemin de halage qui longe le canal du midi, vite stoppée par une barrière hermétiquement fermée. Les fonceurs de tête sont hélés et invités à rebrousser chemin. Nous continuons cette marche très agréable le long du canal, qui a perdu tous ses platanes. Geneviève, Florence et Nicole nous abandonnent très rapidement pour mener leur vie.

Nous arrivons à un pont étroit à la circulation dense. Il faut arrêter voitures et camions pour le traverser. Regroupement de la troupe en contrebas du pont et Jean-Luc, juché sur une pierre, en profite pour faire trois annonces.

La pointe des Onglons

Nous reprenons notre marche le long du canal du midi dans lequel paressent des bateaux amarrés. Entre roseaux et tamaris, apparaît le grand étang du Bagnas, ancien marais salant, devenu réserve naturelle, havre de paix pour les hôtes permanents ou simplement en vacances. Nous atteignons l’extrême pointe, pointe des Onglons, où le canal se jette dans l’étang de Thau. Depuis le XVIIe siècle, l’Atlantique et la Méditerranée communiquent grâce au canal de la Garonne (Bordeaux-Toulouse) et au canal du Midi (Toulouse-Les Onglous). Le long de ces canaux, de nombreux relais permettaient de remplacer les attelages et le site de l’école de voile actuelle était jadis le dernier de ces relais. Après l’école de voile, s’étend la sansouire, ce milieu salé où se mêlent le sol nu et une végétation de buissons telles la salicorne et la soude longtemps exploitée pour la fabrication du savon.

Commentaires de Joëlle : « Ici, endroit stratégique ! Pointe sud de l’étang où se jette le canal. En face de l’autre côté de l’étang, mont Saint-Clair. Derrière nous, les bâtiments maritimes désaffectés sont occupés par l’école de voile des Glénans. C’est aussi là qu’avec les Hettmann nous avons tenté la traversée du canal à la godille, par grand vent. Expédition périlleuse ! Un élève de l’école de voile nous sortit de ce mauvais pas. »

Nous reprenons le même chemin, en sens inverse, jusqu’à la route qui rejoint l’étang du Bagnas. Le vent ne faiblit pas. Il est midi, les estomacs se manifestent. Le premier espace digne de notre pique-nique sera le bienvenu. Une clairière entourée de haies, à l’herbe accueillante, va l’faire ; Mais attention : chardons et crottin !

Le retour des coquelicots

Nous terminons notre boucle du matin dans un chemin creux gadouilleux qui serpente à travers les champs de blés et les alignements de ceps de vigne qui sortent frileusement leurs premières feuilles. Quelques pierres volcaniques jalonnent les bords. Le chemin s’enfonce entre des talus verdoyants émaillés du rouge des coquelicots qui réapparaissent en nombre, du jaune des renoncules et pissenlits, du blanc de fleurettes discrètes. Cette harmonie de couleurs, qui rappelle Monet, redonne de l’élan à la troupe qui s’étire le long du sentier, en papotant sous l’œil intrigué des nombreux chevaux qui gambadent dans les prés. Nous contournons un centre équestre, débouchons sur le canal du midi que nous longeons à nouveau jusqu’au parking que nous retrouvons à 14 heures 30. Surprise désagréable : Vincent a oublié d’éteindre les phares et la batterie est à plat. Câble introuvable mais la puissance masculine des BenBistes lança la voiture dans la faible pente et le miracle du démarrage se produisit.

après-midi, le mont Saint-Loup ou le volcan d’Agde, 4 km, 1 h, 124 m de dénivelée[ ]

Réorganisation des voitures. Les uns gèrent leur après-midi, les autres rejoignent le parking Notre-Dame, avec quelques difficultés, pour l’ascension du Mont Saint-Loup.

Marie-Hélène et les Hettmann nous y attendent.

Mais où est don Ornicar ?

Une sympathique pinède nous offre l’hospitalité pendant que les esprits affûtés en matière d’orientation se penchent longuement sur la carte pour découvrir l’énigme du chemin à suivre. Une copine, attirée par une souche bienveillante, y reste scotchée par la résine. Pendant ce temps, les égarés ont pu nous retrouver et vers 15 heures 10, le groupe assez réduit attaque la gentille grimpette. Le sentier très large serpente dans une pinède composée de pins pas très hauts.

Au sommet du volcan d’où l’on découvre un large panorama de Marseillan au mont Saint-Clair, Joëlle commente: « Le mont Saint-Loup, un volcan conique culminant à 144 mètres, a environ 750 000 ans. C’est le dernier maillon émergé de la chaîne des Puys qui se continue dans la mer. Il a donné des coulées basaltiques homogènes, roche noire et sévère, qui ont formé la péninsule du Cap d’Agde. La ville d’Agde fut fondée en 560 avant notre ère, par les crétois. Elle tient son nom d’Agati Tuqué qui signifie bonne fortune, bonne chance. Ville grecque, colonie de Marseille. La cathédrale d’Adge, ancienne église fortifiée du XIIe siècle, et les maisons anciennes sont construites en basalte d’où leur couleur noire. La décision de fonder le Cap d’Agde a été prise en 1957 mais la ville n’est sortie de terre que dans les années 60-70. Musée de l’éphèbe − « délicieux » nous dit Joëlle −, très riche en archéologie sub-aquatique.

Renée-Claude et sa bombe

En descendant du sommet, Joëlle attire notre attention sur une superbe bombe volcanique (5261). (photo). Le sol est composé de scories volcaniques roulant sous les pieds. On double la tour des Anglais avant de retrouver les voitures vers 16 heures 15.

La vieille ville d'Agde

La fin d’après-midi est libre. Laissant les voitures sur le parking d’une cave viticole, un groupe d’une trentaine d’entre-nous se retrouvent à la terrasse d’un café sur la rive de l’Hérault, avant de visiter rapidement le centre d’Agde, en basalte noir, et qui semble bien abandonné. Coup d’œil rapide à la cathédrale Saint-Étienne du XIIe siècle, à un petit musée qui regroupe une très belle exposition d’objets liturgiques. Ne pas omettre le superbe et important trompe-l’œil peint sur un ensemble de maisons imbriquées qui surplombent un minuscule jardin public. Rues étroites où cohabitation des voitures, des piétons et des cycles est délicate. Joëlle nous entraîne dans le dédale des ruelles aux très vieilles maisons aux façades sculptées et parfois repeintes. Dans un renfoncement, la glacière communale du XVIIe siècle.

Dernière marche de la journée pour rejoindre les voitures et sur la route du retour nous nous émerveillons devant cette lumière éblouissante et miroitante qui inonde la mer.

soirée[ ]

19 heures, AG rituelle où Marie-Claude et Joël offrent l’apéritif pour fêter leur premier long séjour avec Bassée en Balade.