Sur les pas de Robert Louis Stevenson (été 2007)/littéraire/j1

De Entre Amis
Aller à : navigation, rechercher


Le Velay, du Puy à Pradelles[ ]

Stevenson y voit « un paysage écossais ».

Paysage à la fois sauvage et chaotique, le plateau du Velay est ponctué de cônes volcaniques aux formes arrondies, couvertes de pins tourmentés conséquence des élagages fréquents pour fournir le bois aux boulangeries. Les pentes de ces cônes appelées « gardes » sont cultivées de céréales et lentilles vertes ou tapissées de prairies où paissent passivement des vaches. Partout des murets en blocs de basalte bordent les parcelles de terrain et les chemins. Gilbert me fait remarquer que dans le Cantal on retrouve les mêmes chemins creux bordés de murettes en pierre détruites en grande partie pour élargir les passages. Quant à moi, je revois le paysage écossais, les moutons en moins.

La Loire, l'Allier et la Gazeille vagabondent dans cette terre volcanique.

Nous traversons le Velay en deux étapes : du Puy-en-Velay à Goudet en passant par Monastier-sur-Gazeille le point de départ de Stevenson, de Goudet à Pradelles.

Lundi 16 juillet : du Puy-en-Velay (625 m) à Goudet(785 m) par Monastier-sur-Gazeille, point de départ de Stevenson ; 28,5 km, 7h de marche[ ]

6h30 : grande agitation ! Où « petit-déjeunons-nous »? Dans le jardin.

8h10 : nous quittons Le Puy par un chemin pavé, ombragé et bordé d'un muret de pierres. Il grimpe sur le plateau pour atteindre très rapidement les premières maisons d'Ours. Jusqu'à Monastier- sur-Gazeille, on suit le chemin d'un missionnaire du Velay-Vivarais du XVIIe , St Jean-François-Régis, qui fut choisi comme patron des dentellières.

Jusqu'à Coubon, on suit des kilomètres de pistes, parfois bitumées, exposées au soleil déjà bien chaud, ou un petit bout de chemin à l'ombre de pins.

De ce plateau, jolies vues sur le massif du Mézenc (1 754 m). Descente sur Coubon (633 m) où l'on franchit la Loire sur un pont moderne, la crue de 1980 ayant emporté le petit pont au tablier de bois. On parle peu. Il faut lutter contre le vent sauvage qui souffle de face.

Vers midi et demi, pique-nique au bord d'une prairie. Marie-Charlotte et Marie-Paule nous ont rejoints. Les restes de la veille sont les bienvenus.

13h : On décolle de notre prairie.

Nouvelle montée ; traversée de L'Holme, puis L'Herm. Se succèdent voie gravillonnée et chemin de terre à travers des pâturages, des champs cultivés et des bois. Le vent souffle en rafales et arrive parfois à nous déstabiliser.

13h45 : Monastier-sur-Gazeille (930 m), point de départ de Stevenson, le GR 70.

Visite rapide de l'abbatiale construite en roches volcaniques aux teintes chaudes. La façade polychrome sculptée et la riche iconographie en font un des monuments majeurs de l'art roman du Velay. Au dessus de l'église domine le château reconverti en musée.

Du Monastier, le sentier gagne la vallée de la Gazeille et remonte sur le plateau plutôt vallonné, aux pistes larges, offrant un paysage bucolique où le vert des prairies, le jaune paille des céréales et les tapis bleus des jachères couvertes de bleuets forment une mosaïque agréable et reposante. « Cagnard » d'enfer et vent à décorner les bœufs.

Courmacès (975 m), Saint-Martin-de-Fugères (1000 m) puis descente sur Goudet (785 m) qui offre de jolies vues sur la rive gauche de la Loire, aux gorges très abruptes. Sentier raide et caillouteux. On aperçoit les ruines du château de Beaufort.

17 h tapantes, la cloche de Goudet nous accueille.

La ferme-auberge du Pipet tenue par la famille Masseboeuf, nous héberge.

Confort rustique. Deux douches pour 25 : on prend son tour et pas question de traîner ! Chacun lave son linge, y compris les messieurs. C'est amusant de les voir s'appliquer autant !!

Dortoirs sous les toits d'une grange aménagée. Les matelas s'alignent sur les bas flancs. Bien se baisser pour ne pas s'assommer au passage des portes. Belle cuisine avec tables en pin.

Des courageux se sont baignés dans la Loire : Joëlle, Carole, JPD et JPW.

Marie-José s'est régalée de regarder nourrir l'agneau au biberon.

19h : Kir offert par Carole et Jean-Pierre D pour l'amitié et pour BenB. J'apprends du vocabulaire au passage : « arrête d'faire des m'noulles ! » JPD

Ambiance très chaude et le Chef a quelques difficultés à placer son mot pour évoquer l'organisation du lendemain. Les sottises qui font rire tout le monde fusent : « attention aux loups ! », « Demain on va faire pipi à deux parce qu'il y a des loups » et j'en oublie... .Allusion par anticipation à la Bête du Gévaudan.

19h30 : dîner dans une grande salle à manger — assiette de charcuterie maison — rôti de porc et gratin Dauphinois (manque un peu de cuisson) — fromage blanc maison, excellent.

Après le repas, Gilbert et moi partons pour une visite rapide du village. Nous montons jusqu'à l'église, haut perchée. Jolies maisons de pierre.

Coucher électrique ; Mimiche et Frédérique, toujours taquinés ; crise de fou rire quand on découvre que certains messieurs ont mis leurs boules « Qui est-ce ? »

« C'est la meilleure, s'esclaffe Frédérique, ce sont les ronfleurs qui se bouchent les oreilles ! »

Joëlle émigre dans une petite chambre en bas que d'autres ont boudée parce que trop froide. Elle a eu trop chaud !

Rappel à l'ordre du dortoir d'à côté et c'est le calme subit. Impressionnant !