Sur les pas de Robert Louis Stevenson (été 2007)/littéraire/j6

De Entre Amis
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Samedi 21 juillet : de Mont-Lozère (1421 m) à Cassagnas (700 m)[ ]

La descente interminable, 28 km, 8h de marche prévues ; en fait, journée de 11h

Les Cévennes et le Pays Camisard[ ]

Direction mont Finiels, le plus élevé des mamelons en passant devant la chapelle du Mont-Lozère, créée en 1967 par les scouts et en suivant les montjoies, grandes pierres taillées fichées dans le sol suivant un alignement dirigé vers le sommet. Elles servaient de repère par mauvais temps. Sur certaines est gravée la croix des chevaliers de Malte.

Du sommet, vue magnifique sur 360°. Par temps très dégagé, on peut apercevoir la Méditerranée et le Mont Blanc. Puis dégringolade dans un chemin de montagne, encombré de rochers, vers le village de Finiels (1220 m) aux belles constructions de granit. Nous nous rafraîchissons à la fontaine et les amateurs herborisent avec les habitants.

Traversée de sous bois, franchissement de gués, sans chute ! Chemin herbeux et sentier nous mènent au village du Pont-de-Monvert (875 m). Nous avons déjà perdu beaucoup d'altitude. Ce village aux trois ponts se niche à la confluence des vallées du Tarn, du Rieumalet et du Martinet. Point stratégique de communication entre le Gévaudan catholique et les Cévennes protestantes, il fut le siège de faits historiques majeurs dont l'assassinat de l'abbé Chayla, ce qui déclencha la guerre des Camisards qui ravagea les Cévennes de 1702 à 1704

Pique-nique sur la placette devant l'église. Le temps se brouille et quelques gouttes commencent à tomber. Plusieurs d'entre nous s'abritent sous le porche et à l'entrée de l'église. On se partage l'énorme salade de riz. Le changement de temps semble entraîner un léger énervement.


Au Pont-de-Monvert, nous quittons le chemin de Stevenson.

  • Stevenson a poursuivi sa route vers Florac pour descendre jusqu'à Saint-Jean-du-Gard en passant par Cassagnas.
  • Nous piquons droit sur Cassagnas, notre ultime étape.


Nous repartons, perplexes car le ciel s'assombrit pour devenir franchement noir. Nous traversons alors un plateau. Un nuage se vide brutalement. Une bergerie repérée par Joëlle nous sauvera de la douche le temps d'ajuster notre attirail anti pluie. Le chef s'équipe de son pantalon de pluie «anglais».

Le grain est passé et on quitte la bergerie. Mais la pluie reprend très vite et on marche une bonne partie de l'après-midi en sa compagnie. Jean-Luc nous a tannés avec l'infernale descente du samedi. Constatation inquiétante : on ne fait que monter ! Quand descendrons-nous ? Le moral s'effrite.

Richard a retrouvé l'altimètre caché au fond de son sac et Joëlle qui ferme la marche est sans cesse sollicitée pour nous indiquer l'altitude dans l'espoir de la voir baisser.

Heureusement le chemin est splendide à travers les fougères hautes ou les étendues de bruyère qui tapissent les pentes. Gilbert décide de prendre le temps de les admirer.

Le balisage est implacable : Cassagnas 11km puis 9,5 alors qu'il nous semble en avoir fait 5. Le mauvais temps a resserré les rangs. Le chef ne se démonte pas, en apparence et encourage les derniers. JPD souffre du genou et peste. Marie-Paule serre les dents. Je n'arrive plus à lever les pieds « on dirait que tu fais du ski de fond » lance Joëlle qui nous pousse, aidée de Christian.

Enfin, le panneau « Cassagnas » et l'arrivée au village. Marie-Paule s'étonne : venue le matin déposer les sacs elle ne reconnaît pas les lieux et ne voit pas le gîte. Et pour cause ! La pancarte indique : « Espace Stevenson : 2 km ». Coup d'assommoir. On n'y croit pas ! La pluie qui avait cessé un temps suffisant pour que l'on sèche redémarre. Dur ! dur !

19hl0 : Enfin on arrive au gîte, sous un rayon de soleil commandé par le Chef qui aurait fait exprès de rallonger la sauce pour que le soleil nous accueille ! ! !

« ça relève de l'héroïsme » dit Frédérique;

Heureusement le gîte est super : chambres spacieuses, agréables avec douche et WC. Lits confortables et accueil chaleureux du gérant. Il nous fournit des séchoirs supplémentaires bien que ce soir il n'y ait pas de lessive.

Le dîner débute par une courte allocution de Joëlle :

« Marie-José et moi vous offrons l'apéritif pour l'amitié et cette bonne semaine passée dans un pays merveilleux et dans des conditions très agréables. Sans nous flatter, nous pouvons dire que nous avons bien marché sur des parcours longs.

Je veux remercier plus particulièrement un marcheur qui nous accompagne toujours et qui nous surprend toujours : Quentin ! (Il reçoit une BD relatant le trajet de Stevenson et 2 Mars) ainsi que notre grand chef Jean-Luc et son épouse Marie-Charlotte qui organisent des randonnées qu'on ne ferait pas dans ces conditions de sécurité et de convivialité. Acceptez ce cadeau au 3ème degré ! Plus kitch on meurt ! » Ils reçoivent une assiette avec Stevenson et Modestine peints et nos signatures achèveront la décoration du bord. Puis elle félicite Marie-Paule qui a tenu le choc. « C'était marche ou crève » répond-elle.

Jean-Luc remercie et reconnaît qu'on n'a pas mal marché, même si parfois c'était un peu long, surtout aujourd'hui. Frédérique fait remarquer qu'on s'était préparé psychologiquement à ce que ce soit vendredi la journée la plus longue, donc on a été surpris.

Pendant cette épopée, les chauffeurs remontaient chercher les voitures garées au Puy, sous des trombes d'eau. Démoralisant aussi !

Après un bon repas, animé, on attise un peu Mimiche qui se déchaîne et dégaine toutes ses chansons : « Les Frites - P'tit chapeau/Grand chapeau - Quand la mer monte - Les Gars du Nord et du Pas de Calais - L'ami Bidasse - la Tonquinoise et le clou, la Jeune fille dans le métro ». Les autres convives sont entraînés dans la tourmente et présentent des mines réjouies. Le barman demande à Michel de lui écrire les paroles de la dernière chanson ! qui a eu un franc succès. Puis Jean-Luc entonne le P'tit Quinquin avec son flûtiau pour endormir ses ouailles.

Dimanche 22 juillet : retour au bercail[ ]

Merci à Jean-Luc et Marie-Charlotte pour toutes les raisons déjà maintes fois évoquées et merci à tous pour l'ambiance gaie, chaleureuse et tonifiante habituelle.

Renée-Claude JOLY