Sur les pas de Robert Louis Stevenson (été 2007)/littéraire/j5
Vendredi 20 juillet : La Bastide-Puylaurent (1024 m) à Mont-Lozère (1421 m)[ ]
33 km, 9h30 de marche et la montée tant redoutée
8h : départ ; temps gris, légèrement bruineux.
Nous sommes six dans la voiture : on s'économise pour l'après-midi. Avant le départ, achats pour le pique-nique pour ceux qui ne prennent pas le panier-repas proposé par les hôteliers.
Rendez-vous à Chasseradès, bourg de montagne à 1150 m, aux ruelles particulièrement étroites, son église forteresse restaurée, son lavoir et son abreuvoir de pierres. Les marcheurs traversent la forêt de la Gardille. La voiture se perd dans les chemins vicinaux non balisés. Finalement, on rebrousse chemin pour retrouver les marcheurs vers 11h à Chabalier.
Après Chasseradès, on passe sous le viaduc de Mirandol, plus grand ouvrage d'art sur la voie ferroviaire Mende - La Bastide passant à 1215 m d'altitude. On suit cette voie ferrée jusqu'à l'Estampe, tout petit village adorable blotti sous les arches au bord d'un ruisseau.
On monte dans la forêt domaniale du Goulet jusqu'à un col non baptisé situé à 1413 m d'altitude où on pique-nique. La brume se promène. De temps en temps un rayon de soleil réchauffe, mais le vent est frais. On ne traîne pas car une longue montée nous attend.
De pistes en pistes plus ou moins larges à travers la forêt ou à découvert, on descend vers la source du Lot, pour reprendre une route qui mène au hameau Les Alpiers à 1186 m au pied du Goulet. Joëlle attire notre attention sur un Christ sculpté dans la pierre d'un calvaire. Ses mains sont gigantesques par rapport au corps. Étonnant !
Le Mont Lozère : des Alpiers au Pont-de-Montvert[ ]
Région du Massif Central composée d'une succession de croupes et de replats qui forment des vallons où se nichent les villages. Le point culminant est le mont Finiels à 1699 m. Pays pauvre, rude, dépeuplé, aux pentes couvertes de pins et de sapins, aux sommets couronnés de landes ou de pins de reboisement. Les espaces couverts de pelouse sont le domaine des transhumants.
Le Tarn, le Lot, le Chassezac et la Cèze y découpent de profondes vallées.
15h30 : 2h de marche dans une forêt de hêtres pour descendre sur le village Le Bleymard blotti au fond d'une vallée à 1069 m. Montagnes russes permanentes ! Les sous-sols autour de ce village étaient riches en plomb argentifère et en zinc, minerais exploités jusqu'en 1953.
Les rangs s'éclaircissent. De 20 nous ne sommes plus que 16 pour affronter la dernière montée jusqu'à la station du Mont Lozère.
Une demi-heure de pente douce trompeuse permet une mise enjambe avant d'attaquer la pente à 15 %.
17hl5 : j'arrive en bonne dernière à la station du Mont Lozère à 1421 m. Largement distancée, mais le pari est gagné.
Finalement on se faisait « une montagne » de cette grimpette qui s'est laissé apprivoiser.
Les hurlements d'une meute emplissent soudainement l'atmosphère : c'est un élevage de Huskies et c'est l'heure de la gamelle. Le Chef est content de la performance de ses ouailles qui ont bien marché et pour les récompenser, offre une boisson à chacun, de la part de Marcel !
19h : Après les douches, un peu bouillantes. Chantal, Catherine, Annie et Christian offrent l'apéritif pour fêter notre montée et notre arrivée avec une heure d'avance. C'est dire si on trotte !! Gilbert vient de comprendre la devise de Bassée en Balade : « tous les soirs il y a quelque chose à arroser, sinon on arrose le fait qu'il n'y a rien à arroser » !
Jean-Luc rappelle la longue descente qui nous attend demain. Est-ce cette perspective qui déclenche un concours de voix aiguës entre Catherine et Marie-Charlotte ? Tant pis pour les tympans fragiles !
19h30 : dîner. Excellente soupe au cerfeuil puis l'aligot qui se coupe au couteau, non sans quelques difficultés ; Jean-Luc et Gilbert viennent en aide à la serveuse ; l'aligot est accompagné de saucisses, classiques ou fourrées à la salade. Tarte aux pommes et glace pour conclure.
Après ce repas consistant, Michel évoque le pays camisard qui nous attend demain et termine : « Nous avons accompli une partie de notre rêve éveillé parce que nous avons fait ce parcours ensemble ».
Joëlle conclut la soirée par une anecdote du journal des Cévennes de Stevenson :« Nuit passée à la belle étoile et pour remercier la nature qui lui a procuré une si grande joie de passer cette nuit dehors, il a jeté de l'argent sous les pins ».