Boulogne-sur-Mer (printemps 2010) littéraire j1

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La ville ancienne

La visite d'Abbeville - 8km

Après le café d’accueil, l’étymologie d’Abbeville (Abbe - ville = ville des Abbayes et des Abbés) est donnée.

Les 34 marcheurs s’élancent sur le chemin de l’ancienne voie ferrée le long des fortifications.

La lanterne des morts, l'église Saint-Gilles

La lanterne des morts

Le premier arrêt se fait à la LANTERNE DES MORTS (1860), sur l’ancien cimetière St Gilles.

Probable survivance d’un rite religieux celte, on trouve ces édifices dans le nord-ouest et le sud-ouest de la France ainsi qu’en Italie et Europe Centrale. On y plaçait une lanterne le soir venu, destinée à guider les âmes des défunts vers le repos éternel.

Tout à côté nous longeons L’EGLISE St GILLES (XVe s) construite de 1485 à 1528. Au cours des différentes restaurations, l’asymétrie de la façade a été respectée ainsi que le décor flamboyant à l’exubérance exceptionnelle du portail central. Ce monument a été en grande partie détruit lors du terrible bombardement du 20 mai 1940. L’intérieur a été complètement reconstruit dans un style moderne.

Nous repartons vers la place centrale d’Abbeville, PLACE MAX LEJEUNE, où se dressent la mairie et son beffroi de style scandinave, inauguré en 1960.

La collégiale Saint-Vulfran

La collégiale Saint-Vulfran

Le groupe se dirige au sud vers LA COLLEGIALE SAINT-VULFRAN.

La collégiale (non achevée) fut édifiée grâce à l’intervention du comte de Ponthieu futur Roi Louis XII, pour accueillir les reliques de Saint Wulfran, évêque de Sens au 7e/8e s et qui a séjourné en Picardie. C’est l’un des plus remarquables monuments de style gothique flamboyant, qui s’allie très harmonieusement au portail central Renaissance. Le chœur n’a été achevé qu’au 17e s. Les deux tours sont hautes de 55,80 mètres, la façade occidentale présente une ordonnance régulière et élégante, et les porches sont ornés de sculptures remarquables, dont St Jacques (le Majeur) car il ne faut pas oublier que Abbeville est situé sur un chemin de St Jacques de Compostelle…

La gare, le chevalier de La Barre

La gare

Nous continuons plein sud, traversons la Somme pour arriver à LA GARE.

Construite en 1862, sa silhouette évoque l’architecture balnéaire de Mers-les-Bains et de la Côte Picarde, ainsi que les bains de mer du second empire. Elle est inscrite à l’inventaire des Monuments Historiques.

Le chevalier de la Barre

Nous revenons sur nos pas et refranchissons le canal de transit. Nous nous arrêtons face au MONUMENT DU CHEVALIER DE LA BARRE. Il a été érigé en 1907 par souscription prolétarienne, en mémoire de cette victime de l’intolérance religieuse.

La manufacture des rames, le carmel

Nous suivons le chemin de halage du canal de transit jusqu’au confluent avec la Somme, où se situait l’arsenal. Nous remontons les quais jusqu’à l’ANCIENNE MANUFACTURE DES RAMES.

« La rame » est un châssis maintenant les pièces de tissus humides, pour leur donner une largeur constante au séchage. Au 17e s, Colbert s’inquiète de l’exportation des laines françaises vers l’Angleterre, d’où elles reviennent tissées ; il invite donc un industriel hollandais, M. VAN ROBAIS, à installer des métiers à Abbeville en 1665, puisque il y existe une tradition de fabrication de drap de laine, donc une main d’œuvre qualifiée. En outre, la présence de nombreuses rivières permet le lavage et la teinture des tissus. Enfin le port d’Abbeville est accessible aux bateaux de 200 tonnes. C’est la famille VAN ROBAIS qui fera construire le château de Bagatelle.

Nous franchissons le pont Ledien, au niveau de l’ancien port maritime, et pénétrons dans le vieil Abbeville. Nous apercevons l’église St Jacques (en piteux état : on ne visite pas). Nous continuons par la rue des Poulies (qui servaient à élever les pièces de drap entre des poteaux pour le séchage), passons devant le beffroi, puis le monument à l’amiral Courbet, et nous admirons les maisons en bois des 16e s et 17e s.

Pique-nique

Nous sommes maintenant sous les murs du CARMEL : Après le grand mur de 7m50 de haut, nous entrons dans le jardin d’Émonville, pour pénétrer de suite dans le verger du Carmel. Par la grille nous pouvons voir l’arrière du bâtiment construit au 17e s et le jardin potager à la Française. C’est au milieu du 17e s que les Carmélites s’installent à Abbeville. Elles sont dispersées à la Révolution et ne reviendront plus dans ces murs.

Nous profitons de ce cadre pour un pique-nique bien mérité, à l’ombre ou au soleil selon le désir de chacun.

Le parc d'Émonville, le pélerin de Saint-Jacques

Pélerin de St Jacques

Nous repartons vers le PARC D’ÉMONVILLE. C’est sur ce site que fut édifié un fort sous Hugues Capet. Puis les Bénédictins construisirent un prieuré en 1100. En 1791 le Prieuré devint propriété du District d’Abbeville, qui le revendra à la famille Foucques d'Émonville. Arthur Foucques D’Émonville, botaniste et collectionneur de camélias fait construire un hôtel particulier dit « d’Émonville », et quelques serres indispensables à ses plantations. A sa mort en 1880, ses neveux vendent la propriété à la ville, qui y installe finalement sa bibliothèque.

Nous sortons vers la place du Pilori. Comme annoncé par Ghislaine, nous honorons notre rendez-vous avec la statuette du PELERIN DE ST JACQUES. Celui ci est sculpté sur le pilier en bois, au coin d’une maison du 16e s.

Le beffroi et le musée Boucher-de-Perthes, l'église du Saint-Sépulcre

L'église du Saint-Sépulcre

Nous revenons vers le BEFFROI - MUSEE BOUCHER-DE-PERTHES.

Commencé en 1209, le beffroi d’Abbeville est l’un des plus anciens de France. Depuis 2005, il est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il abrite aujourd’hui le musée Boucher-de-Perthes, grand préhistorien et collectionneur abbevillois du 19e s. On peut y admirer un ensemble de peintures, sculptures et objets d’art, allant du 15e s au 19e s, ainsi qu’une importante section archéologie et oiseaux. Une exposition sur les parfums y retiendra aussi notre attention. La montée au sommet du beffroi permet de découvrir les toits de la ville, les principaux monuments et les environs.

Nous quittons le beffroi, resaluons le Pèlerin de la place du Pilori, admirons la porte du COUVENT DES URSULINES (réquisitionné comme hôpital militaire en 1939, ce bâtiment fut presque entièrement détruit le 20 mai 1940…).

Nous nous dirigeons vers L'EGLISE DU SAINT-SEPULCRE.

Elle fut édifiée au temps de la première croisade à l’endroit où les chevaliers venus du Nord, amenés par le Comte de Ponthieu, furent passés en revue par Godefroy de Bouillon. L’édifice actuel date du 15e s. Restaurée après la seconde guerre mondiale, elle est connue pour les vitraux créés par Alfred Manessier, sur le thème de la Pâques et l’Ascension.

Nous retournons directement aux voitures, embrassons bien fort Marc et Marie Paule qui a tenu à nous accompagner avec son beau genou tout neuf, et prenons le chemin du gîte de Hautebut.

Le hable d'Ault - 7 ou 13 km

Hâble de même racine que Havre (Haven ou Hafen) veut dire port car ce lieu était un port avant que les galets et limons, arrachés aux falaises crayeuses normandes et poussés par le courant ne constituent la digue naturelle qui s’étend jusque Le Hourdel via Cayeux (cailloux en Picard).

Deux circuits sont proposés :

  • circuit court des marais du Hâble de 7,5 km et un dénivelé de 12m. Ghislaine emmène ce petit groupe ;
  • circuit long de 13,7 km et un dénivelé de 92m vers les falaises d’Ault puis la digue de galets (remarquable pour l’assouplissement des chevilles) et enfin les marais du Hâble.

Nous bénéficions d’un temps splendide, mais revers de la médaille, comme il fait très chaud, les oiseaux resteront peu visibles. Seuls les cygnes paradent sur les mares, ainsi que quelques canards, poules d’eau et huitriers-pies ainsi qu’un héron (pour le circuit court).

Une mare dans le hable
Papa, Maman et leurs 8 bébés

Il est 18h50, la rando est terminée et chacun se précipite, qui vers la douche, qui vers une "tite mousse" salvatrice et reconstituante.

La soirée

Nous nous retrouvons tous à 19h30, pour le « Kir » d’accueil sur la terrasse ensoleillée de la demeure d’Hautebut.

Repas mémorable constitué d’un véritable génocide conchylicole, « moultement » arrosé de muscadet. Le cidre, le calvados, la pomme (Y’en a aussi !) du jus de cuisson des moules, le muscadet, puis le vin rouge et enfin les cerises à l’eau de vie de notre hôte mettront tout le monde en « joie ».

La soirée se terminera par quelques chansons appropriées : « A la pêche aux moules », « Les filles du bord de mer », « Les retraités », « La chanson douce du Loup de la Biche et du Chevalier » (H Salvador) et « Les Copains d’abord ».

22h00, tout le monde au dodo, pour un petit déjeuner à 7h00…